3eme MANDAT: LE JEU «TROUBLE» DE MACKY SALL

30 - Octobre - 2019

Deux hauts responsables de l’Alliance pour la République (Apr), accusés par certains d’être à la solde de prétendants au fauteuil présidentiel terrés dans l’ombre, ont été limogés pour avoir donné leur avis sur la possibilité ou pas pour l’actuel président de la République de briguer un troisième mandat. Des sanctions prises par le chef de l’Etat, Macky Sall, qui ne favorisent pas la dissipation du doute sur les velléités de troisième mandat qui lui sont prêtées par ses adversaires politiques. Des incertitudes qui persistent surtout après la sortie du député de l’Apr, Seydina Fall Bougazelli, dont le sort qui lui sera réservé par le patron de l’Apr est fortement attendu.

Le sabre a encore frappé contre un autre «rebelle» membre du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République, qui a «osé» s’épancher sur la question du troisième mandat du président de la République, Macky Sall. La dernière victime en date reste le désormais ex-ministre conseiller, Moustapha Diakhaté, après le limogeage de l’ancien Directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba. Si le premier nommé paie pour avoir soutenu, lors d’une émission télévisée, que la démarche du chef de l’Etat, Macky Sall sur cette question du troisième mandat était «contre-productive», le second a été débarqué pour avoir déclaré que la Constitution ne permettait pas à son mentor de président de la République de solliciter un autre mandat. Ces derniers qui ont transgressé les normes et règles établies par le patron du parti sur le sujet du troisième mandat sont indexés par certains de leurs camarades comme les «seconds couteaux» à la solde de leaders tapis dans l’ombre et dont les yeux restent rivés sur le fauteuil présidentiel.

De toute évidence, la sortie du député Seydina Fall Bougazelli, le lundi 28 octobre dernier, en marge du lancement des travaux du Brt par le chef de l’Etat, vient raviver la polémique autour de la question du mandat présidentiel. Au micro de nos confrères de Senego Tv, le député de Guédiawaye a fait comprendre, en Wolof, que «juridiquement, la loi permet à Macky Sall de demander un troisième mandat. Nous, de l’Apr, nous allons nous battre pour qu’il soit candidat». De manière catégorique, le rival du frère du président, Aliou Sall, à la tête de la mairie de la localité, avec qui il s’est réconcilié publiquement lors de ladite cérémonie, laisse entendre «qu’il (Macky Sall) sollicitera un troisième mandat» et de renchérir «même s’il ne le demande pas, nous (Apr) allons le retenir parce qu’il n’y a personne pour le remplacer». Des propos sans équivoque qui laissent perplexes les Sénégalais qui s’interrogent sur le sort qui sera réservé au député de l’Apr, Seydina Fall Bougazelli, considéré comme proche collaborateur du président de la République. Cela pose ainsi la problématique des pro et anti troisième mandat au sein de l’Apr qui se livrent à un combat sans merci, mais en sourdine.

En tout état de cause, le chef de l’Etat, Macky Sall qui croyait tuer dans l’œuf toute velléité de guerre de succession au sein de l’Apr, et même au niveau de sa coalition Bby, en supprimant le poste de Premier ministre, ne semble pas avoir réussi son pari. D’autant plus que les ambitions de lui succéder existent toujours, même si les prétendants à son fauteuil ne s’affichent pas pour le moment. Une chose qu’il a très certainement bien comprise pour avoir déclaré à ses militants «qu’aucun mouvement ne sera toléré dans le parti. Si des ministres ou des cadres ont des ambitions, ils attendront la fin de mon mandat pour se manifester». Le moins que l’on puisse dire, cette sortie du député de l’Apr mise en corrélation avec les limogeages de l’ancien président du groupe parlementaire de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) et du désormais ancien Directeur des Sénégalais de l’extérieur, ne feront que conforter les positions des adversaires du régime en place sur ce fameux projet de quête d’un autre mandat. La «témérité» avec laquelle le président Macky Sall tente vaille que vaille d’interdire le débat au sein de son parti, quitte à «sabrer» les insoumis, n’aidant pas forcément.
Sud quotidien 

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

02 - Janvier - 2024

Conseil constitutionnel : 11 parmi les 93 candidats déclarés n’ont pas déposé leur caution à la Caisse des dépôts et consignations

93 candidats à la candidature ont déposé leurs dossiers au niveau du Conseil constitutionnel mais seuls 82 ont pu verser leur caution à la Caisse des...

02 - Janvier - 2024

Adieux de Macky SALL: Alioune Tine fait un plaidoyer Tine sauver ce qui reste de la démocratie

Grand bâtisseur, mais un PR qui n’hésitera pas à user sans modération et sans limite du pouvoir présidentiel exacerbé et de sa majorité pour...

02 - Janvier - 2024

Contrôle des dossiers de candidature au conseil constitutionnel: Seuls trois candidats ont validé leurs parrainages pour le moment

La commission chargée de contrôler les parrainages pour l’élection présidentielle a débuté ses travaux ce samedi. À l’issue de ce...

02 - Janvier - 2024

Présidentielle de février 2024 : Ousmane Sonko investi sans tambour ni trompette

Les militants de l’ex-parti Pastef, ont finalement investi leur candidat, Ousmane Sonko, à l’élection présidentielle du 25 février prochain le dimanche 31...

02 - Janvier - 2024

Conseil constitutionnel :Le parrainage de Alioune Sarr invalidé

Le dossier du candidat Alioune Sarr de l'Afp est invalidé par la Commission de contrôle des parrainages. Il n’aurait validé que 17 000 parrains. Son mandataire qui est...