À DEFAUT DE SOUTENIR SONKO, N’ASSISTONS PAS IMPASSIBLES A SA DESTRUCTION (AMADOU T. WONE)

21 - Juin - 2022

Ousmane Sonko me semble bien être l’os qui restera au travers de la gorge de ses poursuivants. À défaut de le soutenir, n’assistons pas impassibles à sa destruction.
Depuis quelques années et, disons-le depuis l’apparition du phénomène Ousmane Sonko, le débat public s’est cristallisé sur sa personne. À un point tel qu’il est devenu de bon ton de se déterminer par rapport à son mouvement politique, dernier né pourtant de plus de 300 partis et organisations en tous genres. Cela tient, à mon humble avis, à certaines particularités qu’il faut relever : Pastef et son leader Ousmane Sonko, sont apparus sur la scène politique avec un discours clair sur la souveraineté tant politique, économique que monétaire. Un discours offensif sur la corruption et la gestion des deniers publics. Ousmane Sonko a mis sur la table un ouvrage intitulé « Solutions » et y développe celles qu’il propose pour le Sénégal. Il a produit un ouvrage sur les questions pétrolières, au plus fort des controverses consécutives à un reportage de la BBC à ce sujet. Dans le même temps, Pastef a développé une machine de communication et de diffusion de ses propositions. Sur les réseaux sociaux, cette infrastructure est tout particulièrement efficace, au vu des résultats obtenus sur le terrain : Ousmane Sonko, Inspecteur des impôts et domaines radié ? Le suffrage universel en fait un parlementaire. Ousmane Sonko accusé de tous les péchés du monde ? le suffrage universel en fait le premier magistrat d’une ville, à la fois chargée d’Histoire et de symboles, Ziguinchor. À chaque appel de l’opposition, dont Ousmane Sonko incarne désormais une figure de proue, les jeunes sénégalais, statistiquement majoritaires, déferlent dans les rues. Au sein de la diaspora, l’influence du Pastef et de son leader est incontestable et, en constante progression malgré les débauchages coûteux d’activistes repentis…
En face, et depuis l’apparition de ce leader charismatique, une nervosité évidente a vu le jour. Les troupes adverses ont développé un discours, d’abord méprisant, puis violent et de plus en plus haineux. Tous les Sénégalais ont assisté au long chemin de croix du syndicaliste Ousmane Sonko, entré dans l’Histoire politique du Sénégal par la magie des maladresses du pouvoir. Ce dernier a fait de lui un martyr et lui assure, à chaque tentative de le museler, une occasion de rebondir encore plus haut. Les stratèges du pouvoir mesurent-ils l’impact de leurs accusations non encore prouvées de viol, d’irrédentisme, et de tant d’autres perfides allusions, sur les gens raisonnables qui regardent avec détachement l’ébullition du landerneau politicien ? « Tout ce qui est excessif est insignifiant », disait Talleyrand…
Je ne connais pas Ousmane Sonko. Nous nous sommes croisés deux fois dans des endroits publics. Nous nous sommes reconnus, comme personnalités publiques, et salués respectueusement. Si je me demande aujourd’hui pourquoi il fait l’objet de tant de persécutions, c’est qu’il semble désormais évident que la tentation de l’éliminer, au besoin physiquement, est de plus en plus envisageable. Il faut donc tirer sur la sonnette d’alarme avant que l’irréparable ne se produise. N’est-il pas plus simple de le laisser, librement exercer son droit à faire de la politique, organiser son parti, construire ses alliances et aller en compétition électorale ? Seul le verdict des urnes doit départager les acteurs politiques. Aucune manœuvre, piège ou complot, ne doit ravir au peuple souverain son privilège de choisir entre plusieurs offres concurrentes. Il est temps que notre pays fasse preuve de sa maturité démocratique au lieu de retourner à l’ère des « tontons macoutes » de triste mémoire…
Dans tous les régimes il y a des zones d’ombres. Des esprits tordus qui concoctent, hors la vue des honnêtes gens, des stratégies myopes avec des moyens non conventionnels. À l’ère des réseaux sociaux, les signes avant-coureurs sont visibles. Ils sont inquiétants : les phrases incendiaires savamment sorties de leur contexte, attribuées au leader du Pastef, le « bashing » médiatique cousu de fil blanc qui sert de décor…préparatoire (?) Et enfin, la clameur que l’on cherche à installer pour relier Ousmane Sonko au MFDC, alors que nous savons tous que ce mouvement est moribond. Tout cela est manifestement téléguidé. Jusqu’à la preuve contraire. La réalité vraie est que la Casamance est infestée par les trafiquants de drogue et de bois, dont les ramifications remontent à des niveaux insoupçonnés, tant au Sénégal qu’à l’étranger.
Parlons sérieusement des choses sérieuses et ne jouons pas avec l’avenir de notre pays !
Enfin, personne dans les chaumières ne comprend l’acharnement sur un jeune sénégalais, Ousmane Sonko, qui a fait toutes ses études dans notre pays, et obtenu tous ses diplômes au Sénégal, avec des résultats incontestablement au dessus de la moyenne. Un jeune qui aurait pu faire une carrière sans histoires et qui a choisi de prendre le risque politique. À défaut de le soutenir, n’assistons pas impassibles à sa destruction. Au demeurant, je me demande où est-ce qu’il trouve les forces morales et physiques pour résister à la terrible vendetta dont il est l’objet. Il doit avoir des qualités certaines !
En un mot, comme en mille, Ousmane Sonko de ses initiales OS me semble bien être l’os qui restera au travers de la gorge de ses poursuivants.
J’attends les répliques argumentées et…civilisées qui pourraient me faire changer d’idée. Les aboyeurs sont donc priés de passer leur chemin…
info@amadoutidianewone.com

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