À L’ORÉE DE L'ULTIME BATAILLE !

18 - Octobre - 2024

Tout d'abord, il importe de mettre le curseur sur comment vote le peuple sénégalais loin de vouloir plagier l’économiste Cheikh Ahmed Bamba Diagne « Comment votent les Sénégalais ? ». Il est avéré que nous sommes un peuple à la longue tradition électorale car nous votons depuis 1848.
Primo, l’histoire électorale récente nous enseigne qu’à chaque fois que le peuple a élu un Président de la République, il lui a, par la suite, donné une majorité écrasante à l’Assemblée nationale afin que son programme puisse être déroulé sans anicroche.
Secundo, le peuple n'a jamais tourné le dos au pouvoir en place sans, au préalable, avoir trouvé en échange une opposition digne de confiance. Or, l'opposition, excepté de rares partis « poids plume », est constituée de ceux qui, récemment, faisaient tuer nos jeunes, bradaient nos diverses ressources, ou cautionnaient ces actes. C'est pour dire que la majorité ne lâchera pas la proie pour l'ombre malgré le mécontentement existentiel.
Tertio, il se pose, dans ce contexte électoral précis, la QUESTION DE LA MAJORITÉ ; d’où la dangerosité, pour le régime actuel, de dormir sur ses lauriers. Quelle majorité pour le PASTEF ? Pas une majorité simple avec 82 députés. Non plus une majorité absolue avec 83 députés. Mais une majorité qualifiée des 3/5 avec 99 députés ou plus.
De nombreuses voix s’élèvent, d’ores et déjà, dans l’espace public pour déclamer une victoire éclatante du PASTEF, tablant sur plus de 100 députés. La dynamique est, certes, enclenchée mais on oublie que le Système joue sa dernière carte pour sa survie au risque de disparaître à jamais. Il joue son va-tout ! Il livrera son baroud d’honneur ! Et nous risquerons d’assister à l’élection la plus disputée car jamais le Système, dont les origines remontent à plus d’un siècle, n’a autant été menacé de disparition.
Si le PASTEF a besoin d’une majorité qualifiée pour pouvoir dérouler son agenda dans toute sa latitude, le Système (dans son entièreté, incarné par de multimilliardaires et encarté au pouvoir et dans l'administration) n’a besoin que de 67 députés pour arriver bloquer les réformes gouvernementales.
Que ce soit pour la suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) ou de celle du Conseil économique, social et environnemental (CESE), de l’abrogation de la loi d’amnistie, de la traduction de Macky Sall devant la justice pour Haute Trahison, bref, pour tous les actes constitutionnels majeurs, il va falloir une majorité qualifiée des 3/5 pour y arriver (là où le Système n'a besoin que de 67 députés pour bloquer tout ça pendant deux ans avant d'aller à de nouvelles législatives anticipées).
C’est pourquoi il faut faire savoir à tout un chacun que l’ENJEU n’est nullement une majorité absolue mais une majorité qualifiée. Et la réussite de cela dépend de la mobilisation massive de l’électorat plus que lors de la dernière présidentielle.
De prime abord, on aurait pensé que tout va bien et que la mobilisation de l’électorat se ferait spontanément. Oh que non ! Entre temps, l’eau a coulé sous les ponts.
Du point de vue politique, dégager Macky Sall (même s'il est tête de liste), un troisième mandat par procuration et même venger Sonko ne sont plus à l’ordre du jour et ne mobilisent plus. La donne a aussi changé car Sonko n’est plus dans l’opposition mais au pouvoir depuis plus de six (06) mois. Des thuriféraires prétendent que la victoire est déjà acquise pour le PASTEF et démobilisent l'électorat or ce sont eux qui prédisaient, naguère, que Sonko serait candidat à la présidentielle de 2024 qu'il pleuve ou qu'il vente. De jeunes cadres, militants et sympathisants dévoués, à foison, guettent toujours une hypothétique nomination. L’effritement, négligeable soit-il, de la coalition « Diomaye Président » et la douche froide - ravalée - consécutive au choix à la députation ne sont, non plus, à négliger. La stratégie de la transhumance par contournement, via les leaders de second degré ou alliés, risque de froisser partiellement l'électorat. Sans oublier le discours qui tend plus à faire la promotion du chef de file de l'opposition qu'à l'enfoncer (si Macky Sall foule le sol sénégalais, il file tout droit en prison ; est-il besoin d'attendre qu'il foule le sol sénégalais pour être emprisonné surtout que sa culpabilité est avérée).
Concernant le Parti de la Demande sociale (PDS), cette population exigeante, qui pensait que la prospérité allait démarrer sur les chapeaux de roue, commence à perdre patience. Les conducteurs de motos « Tiak Tiak men » mouftent toujours contre les tracasseries policières. La récurrence des accidents routiers, occasionnant morts et blessés, est encore une réalité. Le parfum de scandales à l'ONAS et à l'ASER commence à peser de tout son poids sur la balance de la mal gouvernance. Les inondations, les délestages d’électricité, la coupure fréquente de l’eau du robinet, la cherté des factures et du coût de la vie, la crue du fleuve Sénégal envahissant habitat, cultures et pâturages (+35mille personnes touchées et 08 milliards de FCFA promis par l'État), l’insécurité, l’émigration clandestine avec son lot de morts, le chômage endémique et la précarité des tabliers ou autres travailleurs sont toujours palpables même si le tandem « Sonko-Diomaye » n’en est aucunement responsable. La seule faute, à lui imputable, sur ces problèmes aussi anciens que le Système lui-même demeure sa communication.
Tout ça a concouru, entre temps, à doucher les ardeurs. C'est pourquoi il faut, aujourd’hui, réinventer la roue carrée en faisant un bon travail de remobilisation des troupes et de renaissance de l'espérance.
C'est bien de lancer le référentiel « SENEGAL 2050 » mais il est mieux d'accélérer sa mise en œuvre. Il convient de presser le pas à éclairer la lanterne des Sénégalais sur ce parfum de scandales à l'ONAS et à l'ASER. Contrairement à ce que prétend l'opposition sur les récentes nominations de chargés de mission à la Présidence, nommer, davantage, des jeunes aux postes de responsabilité est une exigence. Il faut faire des Législatives anticipées du 17 Novembre 2024, comme à l'origine du Projet, une demande citoyenne, voire populaire. Il faut davantage intéresser le Peuple sénégalais à cette ULTIME BATAILLE sans quoi les sacrifices consentis depuis mars 2021, auréolés de la gagne populaire du 24 mars 2024, ne seront que "VAIN ESPOIR".
Soumaila MANGA, Président SENEGAL JOGNA

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