AAR SUNU CONSTITUTION (PRESERVER NOTRE CONSTITUTION) (Par Moubarack LO)

15 - Février - 2024

Depuis une dizaine de jours, la scène politique sénégalaise est en ébullition, du fait de l’initiative surprenante de l’Assemblée nationale de s’immiscer dans le processus électoral, en votant, manu militari, le report, au 15 décembre, de la date de l’élection présidentielle, initialement fixée au 25 février 2024. Deux jours avant ce vote, le Président de la République a pris un décret pour annuler le précédent décret convoquant les électeurs le 25 février, et, dans la foulée, il a appelé de ses vœux la tenue d’un dialogue national, groupant toutes les forces vives de la Nation, pour discuter des moyens d’organiser des élections inclusives et transparentes.
Ces deux textes (la loi révisant quelques dispositions de la Constitution et le décret reportant la convocation des électeurs) ont été attaqués devant la Justice (le Conseil Constitutionnel pour la loi, la Cour suprême pour le décret). Ces deux institutions vont se prononcer dans les plus brefs délais, et toute la Nation réunie retient son souffle, dans l’attente de leurs décisions qui s’avéreront cruciales pour l’avenir du pays.
L’arrêt brusque du processus électoral a valu au Sénégal de nombreuses récriminations au niveau international ; beaucoup de pays, la CEDEAO, l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations Unies demandant de reprendre, illico presto, le processus et de tenir l’élection présidentielle à bonne date ou, à défaut, à la date la plus rapprochée possible. Certains partenaires se sont particulièrement illustrés, en publiant des communiqués successifs rappelant leur position. La Société civile sénégalaise, regroupée dans le collectif « Aar Sunu Election », défend les mêmes positions, en organisant notamment des points de presse et/ou des marches dites silencieuses.
D’autres acteurs soutiennent l’initiative du dialogue, en soulignant ses bienfaits pour la paix durable.
Dans toutes ces prises de position, le plus grand absent aura été le Conseil Constitutionnel qui n’a été nullement mentionné, comme si cette institution ne représentait rien dans le processus électoral. La Communauté internationale, reconduisant ses pratiques dans les autres pays ayant connu des crises politiques, s’est adressée principalement aux Autorités du Sénégal, pensant, implicitement et à tort, que l’issue de la crise dépend uniquement de la bonne volonté des responsables du pays.
Or, la Constitution, notre Constitution votée par le Peuple souverain, par référendum, le 16 mars 2016, modifiant la Constitution du 22 janvier 2001, demeure la seule constante du pays. Cette Constitution a prévu des dispositions pour tous les cas qui pourraient se présenter lors du déroulement du processus de l’élection présidentielle ; le Conseil Constitutionnel jouant le rôle d’arbitre unique des élections. Et, l’article 92 alinéa 4 de la Constitution dit que : « les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités judiciaires et administratives ».
Par conséquent, la seule attitude possible, c’est d’attendre sagement que le Conseil Constitutionnel, gardien de la bonne marche du processus électoral, prenne sa décision, et que chaque partie s’aligne strictement sur la décision qui aura été prise.
C’est le seul moyen de préserver la crédibilité de notre Constitution (Aar Sunu Constitution).
C’est le seul moyen de respecter et de consolider notre Etat de droit.

Moubarack LO
Président du Mouvement pour un Sénégal Emergent (MOUSEM)
Email : moubaracklo@gmail.com
LinkedIn : Moubarack Lo

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

27 - Mai - 2024

PRESSE-REVUE: les quotidiens anticipent les assises de la Justice

L’actualité, telle que la presse quotidienne en rend compte, tourne essentiellement autour de la question des assises de la Justice, prévues pour se tenir mardi. Selon...

27 - Mai - 2024

Zappée du 44ème Congrès, la ville de Thiès menace de quitter l’Association des maires francophones

Thiès n’est pas invitée au 44ème Congrès de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) qui vient de se dérouler à Lausanne....

26 - Mai - 2024

ME MOUSSA DIOP : « SI LE RAPPORT 94 DE L’IGE EST PUBLIÉ, PERSONNE N’ENTENDRA PLUS MACKY SALL PARLER AU SÉNÉGAL… »

Ofnac, Cour des comptes, Centif…., Me Moussa Diop invite le nouveau président de la République de procéder à publication de tous les rapports « Ce que je...

26 - Mai - 2024

VIVEMENT LA RUPTURE (PAR TIDIANE SOW)

Les petits fauves sortent du bois, déjà irrités de l’exil, loin du pouvoir et de ses bénéfices. Ils flairent aussi les hésitations du nouveau...

26 - Mai - 2024

Burkina Faso : la durée de la Transition prolongée de 5 ans

La Transition burkinabè a été prolongée de 5 ans par la Charte modifiée adoptée, ce samedi 25 mai 2024, a constaté sur place l’Agence de...