ABDOUL MBAYE ENFONCE LE CLOU : IL RECLAME LA NOMINATION D’ UN NOUVEAU PRESIDENT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL POUR UN RETOUR A L’ETAT DE DROIT

23 - Septembre - 2019

Les 1er et 2 septembre 2019 j’ai adressé deux courriers au « supposé » Président du Conseil Constitutionnel et au Secrétaire Général du Gouvernement. Ces courriers ont un même objet et portent sur une demande de précision du numéro et de la date de parution du Journal Officiel de la République du Sénégal (JORS) publiant le décret n° 2016-1222 du 12 août 2016 par lequel le Président de la République aurait nommé Pape Oumar Sakho Président du Conseil Constitutionnel du Sénégal.
Ces deux courriers sont restés à ce jour sans réponses. Les réalités suivantes s’imposent donc sous forme d’hypothèses parfois et de certitudes suite aux recherches entreprises par M. Seybani SOUGOU et aux nôtres propres.
Hypothèse 1 : le décret n’a pas été publié parce qu’il n’a jamais été pris suite à un « oubli » d’une extrême gravité portant sur le nouveau mandat de Pape Oumar Sakho qui aurait dû commencer le 13 août 2016. Cette hypothèse est confortée par le fait que la presse sénégalaise n’a jamais rendu compte de ce mandat débutant en août 2016. Le décret n’aurait donc ni existence physique, ni existence légale. Cette hypothèse ne saurait être remise en question par des articles non signés, parus récemment dans la presse, annonçant la découverte d’un décret ressemblant et truffé d’erreurs qui aurait été retrouvé aux Archives nationales (surtout ne pas en rire). Nous serions alors en présence d’un faux en document administratif dont on attend d’en connaître l’auteur. Après celui attribuant des permis pétroliers et gaziers à Petrotim, le Sénégal serait en passe de se construire une spécialité dans ce secteur particulier de fraude.
Hypothèse 2 : le décret bien que « préparé » et peut-être signé, n’a jamais été publié au JORS, il n’a donc pas d’existence légale.
Ces deux seules hypothèses possibles imposent les mêmes certitudes :
Une extrême légèreté au plus haut niveau de l’État du Sénégal à laquelle malheureusement les citoyens sont en train de s’habituer : légèreté dans le respect des obligations légales et réglementaires, légèreté dans le traitement de questions graves soulevées par des citoyens en s’abstenant d’y donner réponses.
Aussi une suspicion légitime sur la validité de toutes les décisions rendues par un Conseil Constitutionnel dont l’acte nommant son Président n’a pas respecté les dispositions de la loi n° 70-14 du 06 février 1970 fixant les règles d’applicabilité des actes administratifs à caractère réglementaire. Le fait que la décision de nomination douteuse n'a pas été publiée au journal officiel est de nature à en permettre la contestation au-delà du délai de deux mois. A ce titre, les fonctions de Monsieur Pape Oumar SAKHO, qui correspondent à un besoin réel de régulation du processus démocratique et de la garantie de l’Etat de droit, ont été effectivement exercés par l'intéressé, en dehors de l'intérêt du service, pendant près de trois ans.
A défaut de disposer d’une réponse de l’institution qu’il dirige sur cette question gravissime et qui pourrait être commentée, et contrairement à ce que soutient une certaine presse, la nomination de M. SAKHO ne présente pas le caractère d'une nomination existante et constitue un acte inexistant que Macky SALL doit régulariser sans délais à défaut de nommer un nouveau Président du Conseil constitutionnel pour un mandat de six ans non renouvelable.
Au regard de ce qui précède, nous pouvons affirmer que toutes les décisions rendues par le Conseil Constitutionnel depuis le 13 août 2016 sont donc entachées d’illégalité. Et sans doute son Président en avait-il une claire conscience lorsque son dernier discours prononcé à l’occasion de l’investiture de Macky SALL traitait moins de l’avenir quinquennal du Sénégal que de louanges à Madame SALL.

Abdoul Mbaye
Ancien Premier ministre
Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT)

Dakar le 21 septembre 2019

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

31 - Octobre - 2024

Blessure de leur leader Malick Gakou lors de l'attaque du convoi de Sonko à Koungheul ; Le Grand Parti parle d'une tentative d'assassinat et annonce une plainte

La violence a de nouveau marqué la campagne électorale ce mercredi, avec un nouvel incident à Koungheul. Dans un communiqué adressé à exclusif.net, le...

30 - Octobre - 2024

Le renforcement de la coopération au menu d’échanges entre Bassirou Diomaye Faye et le prince héritier d’Arabie Saoudite

Le président Bassirou Diomaye Faye et le prince héritier du royaume d’Arabie Saoudite, Mohammed Bin Salman Bin Abdelaziz Al Saoud, ont exprimé mardi à Ryad, leur...

30 - Octobre - 2024

Relai de discours violents en campagne électorale : Le CNRA rappelle à l’ordre les médias

La violence refait surface en cette période de campagne pour les législatives du 17 novembre. Ce qui a suscité la réaction du Conseil national de régulation de...

30 - Octobre - 2024

Fatick sera une Métropole Régionale dans le Cadre du Programme Sénégal 2050, annonce Ousmane SONKO

Lors de son passage à Fatick dans le cadre de sa campagne pour les législatives anticipées du 17 novembre, Ousmane SONKO a réaffirmé l’ambition du...

30 - Octobre - 2024

Amadou BA : «Le PROJET est certes bon (…) mais le rythme est lent »

A Ngoundiane pour son troisième jour de campagne, la tête de liste de Jam Ak Njariñ a longuement tiré sur le Premier ministre Ousmane SONKO lors de son discours. Pour...