Aboubacar Diassy, porte parole de l’UCS : « Les populations de Mboro pas satisfaites de la manière dont leurs préoccupations sont prises en charge »

13 - Juin - 2021

Responsable de l’Union Centriste Sénégalais (UCS) de la Commune de Mboro et Porte-parole du même parti, Aboubacar Diassy s’est confié à nos confrères de DakarTimes. Plusieurs questions d’ordre politique, économique et social ont été abordées. Il vient d’être choisi comme parrain du lancement hier vendredi, du mouvement « Mboro Debout ».

Vous avez été choisi comme parrain de lancement des activités du Mouvement citoyen « Mboro Debout », qu’est-ce que cela vous inspire ?

Je le prends avec beaucoup d’humilité et cela me procure évidemment une grande joie. Et, c’est le lieu, pour moi, de remercier le Mouvement Mboro Debout pour cette marque de sympathie à l’endroit de ma modeste personne. C’est également un honneur, en tant que jeune etfils du terroir, de faire partir de ces illustres personnalités du paysage politique local et de la société civile, choisis comme parrains pour le lancement de cette activité combien importante. De mon point de vue, elle marquera à jamais les esprits mais surtout restera gravée dans le livre d’or de l’histoire politique locale au regard des enjeux socio-politico-économiques auxquels la jeunesse de Mboro est debout pour y jouer pleinement sa partition.

Quel regard portez-vous sur le dynamisme de ces types de mouvements qui sont de plus en plus créés par les jeunes ?

A coup sûr, un regard très positif. Le Sénégal dispose d’une population relativement jeune avec au moins 75 % âgée de -35 ans. Et laissez-moi vous dire ceci : les leaders naturels charismatiques de la trempe de Abdoulaye WADE n’existent plus dans notre paysage politique ; n’ayons pas le complexe de le reconnaître et ce serait une folie que de l’occulter. L’alternance de mars 2000 a drastiquement contribué à l’éveil des consciences citoyennes au Sénégal à tel enseigne que la population est devenue de plus en plus exigeante vis-à-vis de ses gouvernants. Au regard de ce qui se profile à l’horizon, ma conviction est faite que de plus en plus, nous nous acheminons vers une hégémonie des mouvements citoyens du fait des échecs à la fois récurrents et répétitifs des partis politiques qui sont gangrenés par le populisme démagogique et le clientélisme à outrance. Croyez-moi, la jeunesse est en avance sur son élite politique qui malheureusement ne réalise pas cette évidence pourtant très évidente.

D’ailleurs, si nous assistons de plus en plus à un dynamisme voire une effervescence de mouvements citoyens jeunes partout dans le Sénégal, c’est au principe du fait qu’elle a fini par démystifier son élite politique. A cause des déceptions cumulatives, la jeunesse n’attend plus rien de son élite politique. Elle est à la quête d’un discours différent et exige de l’autorité un pragmatisme dans l’action et un réalisme dans le prime décisionnel.

Vous êtes l’un des grands noms des leaders politiques à Mboro, comment décryptez-vous le climat politique de la localité à quelques mois des élections municipales ?

Très challenging avec la naissance de mouvements jeunes à côté des partis politiques traditionnels. Je sais d’emblée que ces élections municipales seront âprement disputées au vu de la nouvelle configuration géopolitique locale dominée en grande partie par de jeunes leaders. Un climat politique très mitigé avec d’un côté une jeunesse résolument debout qui a enfin compris les vrais enjeux et décidé à jouer pleinement son rôle dans la gestion de la cité. Et de l’autre, la vieille garde consentante à la pratique politicienne. Depuis 2012, le Président Macky SALL a toujours remporté les élections haut la main à Mboro (à l’exception des élections municipales). Mais la vérité est que les populations ne sont pas satisfaites de la manière dont leurs préoccupations sont prises en charge. Elles sont déçues de ne pas voir un réel avancé ou changement.

La preuve, dernièrement, des combats citoyens ont été menés pour montrer notre indignation face à l’ostracisme dont vit notre commune. C’est le lieu pour moi de rendre un vibrant hommage aux mouvements MBORO AQUATEC DÉGAGE et MBORO SOS pour leur dynamisme et leur rôle sentinelle dans la protection des intérêts des Mborois. Mboro est très frustrée. Elle a le sentiment d’être laissée-pourcompte. Plusieurs Programmes d’urgence au profit des collectivités locales ont été lancés ces dernières années, Mboro n’y voit pas son compte ; même si je dois reconnaître que la mairie a reçu dernièrement un lot de 200 lampadaire solaires (rires…) et pis, le découpage n’a pas du tout facilité les choses. J’en profite d’ailleurs pour rappeler au Président Macky Sall qu’à l’instar de Keur Massar, Mboro attend avec impatience son tour pourla correction des imperfections dont il est victime.

Notre commune est ceinturée de partout par Darou Khoudoss, érigée en commune à la faveur du découpage intervenu en 2002 où une très grande partie de nos terres ont été soustraites au profit de cette commune voisine. Mboro étouffe et c’est inadmissible. La progression démographique de la localité ne peut pas être contenue dans une superficie de 310 ha. L’étroitesse de l’écosystème doublée de l’épuisement des réserves foncières sont la résultante de toutes les difficultés inhérentes au développement de la commune de MBORO : absence quasi-totale d’infrastructures sociales de base.

Quel est votre regard sur le bilan de la municipalité dirigée par la majorité présidentielle ?

A mon humble avis, il est désastreux. Faites le tour de la ville et vous conviendrez avec moi. Le seul chantier connu de cette municipalité c’est le foyer des jeunes toujours pas réceptionné après plusieurs années de travaux ; c’est décevant ! Au regard de la qualité exceptionnelle des ressources humaines dont nous disposons, les avantages comparatifs que nous confèrent notre soussol, les relations de bons voisinage que nous devons tisser avec les industries extractives de la localité à savoir les ICS et GCO, sans compter les sous-traitants, le patronat local bien connu, la municipalité devrait nous proposer mieux à l’heure du bilan. Sincèrement, Mboro mérite beaucoup mieux que ça. Je vous assure !

 

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