ACCIDENT DE SIKILO : L’AVEU DE TAILLE DU PRESIDENT MACKY SALL
Il y a de quoi se plaindre de la déclaration du président de la République, Macky Sall, dimanche 8 janvier, à Kaffrine. Après le drame historique du bateau Le Diola qui a fait quelque 1860 morts, les nombreux accidents de la route qui ont endeuillé des centaines de familles, c’est malheureusement hier seulement, qu’il a manifestement pris conscience de la gravité de la situation. « Il est temps de prendre des mesures sur les conditions de délivrance du permis de conduire, comme sur l’organisation du sous-secteur du transport en commun », a-t-il déclaré à l’issue de sa visite sur le théâtre de l’accident qui a fait quelque 40 morts. Je n’en reviens toujours pas, le président avoue ainsi que le gouvernement avait laissé faire, le banditisme, la corruption, l’irresponsabilité… dans le sous-secteur du transport !!!
Sauf ceux qui ne veulent pas voir plus loin que le bout de leur nez, cet énième accident n’a rien de surprenant pour ne pas dire qu’il rentre dans l’ordre normal des choses tant le secteur est désorganisé. Tant la corruption y règne sans partage. La police et la gendarmerie ferment les yeux sur les contraventions moyennant des billets de banque, on délivre la visite technique à des véhicules inaptes pourvu que les propriétaires sacrifient à la tradition, à savoir donner un dessous-de-table. Se disant sans doute que l’argent leur permet de fouler aux pieds les règles du code de la route, les chauffeurs font toujours prendre des risques à leurs passagers. Surcharge, vitesse excessive, la liste des infractions les loin d’être close.
Au Sénégal, visiblement, l’Etat ne bande ses muscles que pour réprimer les opposants politiques et les journalistes qui refusent d’obéir, de rentrer dans les rangs. Espérons que le conseil interministériel qui se tiendra aujourd’hui, va accoucher de mesures qui seront effectives sur le terrain. Le doute est cependant permis tant nos gouvernants nous ont habitués à prendre des mesures ronflantes sous le coup de l’émotion. Des mesures qui, souvent, ne sont malheureusement pas suivies d’effet !
Cheikh Sidou SYLLA