ADRESSE A LA NATION DE MACKY DU 31 DECEMBRE : DES MOTS, ENCORE DES MOTS, RIEN QUE DES MOTS (PAR SEYBANI SOUGOU)

01 - Janvier - 2021

Pour les sénégalais, l’année 2020 s’achève, sous le signe du désespoir : alors que le Sénégal s’enfonce irrémédiablement dans les méandres de la mal gouvernance, de la corruption endémique qui mine des pans entiers de la vie publique, du népotisme (la dynastie Faye- Fall règne sans partage et jouit d’une impunité totale), de l’arbitraire, de la gabegie, et du vol de deniers publics ; l’économie sénégalaise plombée par la Covid 19, croule sous le poids d’une dette abyssale et incontrôlée, conduisant certains experts et économistes à sonner l’alerte et à prédire dans les prochains mois, une crise de liquidités. Le dernier trimestre de l’année 2020 a été marqué par une immense tragédie sans fin, la reprise du phénomène BARSA/BARSAKH, avec la mort de milliers de jeunes sénégalais et de centaines de familles endeuillées. La réalité est là, terrible et implacable : le plan Sénégal émergent est à quai et la gigantesque arnaque du PSE s’est fracassée sous le poids du mensonge d’état.
Avec un tel bilan désastreux, l’adresse à la Nation de Macky Sall le 31 décembre 2020 s’inscrit, une nouvelle fois dans une longue tradition du déni et dans la série des occasions manquées. Les sénégalais s’attendaient à un discours de vérité et de responsabilité. Au lieu de reconnaitre ses errements, et faire l’inventaire de ses échecs (nébuleuse dans la gestion du Fonds Covid-19 par son beau-frère, Mansour Faye ; et l’échec de sa politique d’emploi pour la jeunesse), Macky Sall, comme à son accoutumée, s’est lancé dans un exercice périlleux, avec une longue litanie de ses « prouesses fictives », dont lui et ses partisans sont les seuls à en voir les effets. Au moment où le sénégalais lamda tire le diable par la queue, celui qui a inauguré le TER en 2019, qui n’est pas opérationnel à ce jour continue à promettre monts et merveilles, vantant un bilan chaotique. Dans l’interview-fleuve et insipide accordé aux journalistes, il a tenté à chaque fois, de justifier l’injustifiable que ce soit le non-lieu pour son frère Aliou Sall (voleur de deniers publics), les 20 dossiers de l’OFNAC, sous le coude du Procureur, le projet de suppression des villes, ou la concentration des pouvoirs entre ses mains (pour se dédouaner, il a affirmé que la concentration des pouvoirs au profit du Président était déjà une réalité, sous SENGHOR, oubliant totalement que nous sommes en 2020 et que les années 60 appartiennent à une autre époque). Au cours de cette interview, le seul moment de lucidité de celui qui se prend pour Louis XIV est lorsqu’il a reconnu la nécessité de la création d’un parquet national financier, pour donner une suite judiciaire à tous les rapports qui font état de malversations financières et de détournements de deniers publics (des crimes économiques commis par ses partisans). Pour tout le reste, Macky Sall n’est ni honnête, ni fiable, ni crédible.
Sur la question d’une hypothétique 3eme candidature, il convient de noter « une forme de lâcheté » de Macky Sall, qui traduit d’ailleurs une indécision : en vérité, la parole de Macky Sall ne vaut pas un seul kopeck car ses convictions fluctuent au gré des circonstances et des rapports de force sur le terrain. Disons-le clairement : il ne lui appartient nullement d’interpréter notre Constitution qui est très claire et qui lui interdit de briguer un 3eme mandat « Article 27- alinéa 2 : nul ne peut faire plus de 2 mandats consécutifs ». Par conséquent, l’avis de Macky Sall sur le sujet n’a aucune espèce d’importance, puisque la Constitution est au-dessus de lui (nous sommes d’ailleurs d’avis qu’il ne faut même plus lui poser la question). Par contre, il faudra se tenir prêt à lui faire face, si pris d’un « moment de folie », il tentait un coup d’état constitutionnel en 2024.
Seybani SOUGOU – E- mail : sougouparis@yahoo.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

20 - Décembre - 2023

PROJET DE LOI IMMIGRATION : LE PARLEMENT ADOPTE LE TEXTE ISSU DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE

Un épilogue victorieux pour le gouvernement mais porteur de lourdes conséquences politiques. Le Parlement a adopté mardi 19 décembre le projet de loi sur l'immigration,...

20 - Décembre - 2023

LOI IMMIGRATION : DEMISSION D'UN MINISTRE, LE PS SAISIT LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL… LES REACTIONS APRES L'ADOPTION

L'adoption du projet de loi immigration, adopté par le Parlement dans la soirée de mardi 19 décembre, aura plus que jamais renforcé les divisions au sein de...

20 - Décembre - 2023

PROJET DE LOI IMMIGRATION : LA DECHEANCE DEMOCRATIQUE (L'EDITO DE PAUL QUINIO)

La commission mixte paritaire a décidé, ce mardi 19 décembre, d’un texte ultra droitier sur la loi immigration. Une bérézina démocratique pour...

20 - Décembre - 2023

Refus de la Dge de donner les fiches à Sonko: Alioune Tine se révolte contre Sidiki Kaba

Le refus de la Direction générale des élections (Dge) de remettre à Ousmane Sonko ses fiches de parrainage après deux décisions de justice rendues dans ce...

20 - Décembre - 2023

Me Ciré Clédor Ly: « Nous irons au ministère de l’intérieur (…) et de tout cela nous en informerons le conseil constitutionnel »

Éconduits, cet après midi, à la direction générale des élections (Dge), l’avocat de Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly s’est...