Afrique : l’irrigation des cultures commerciales augmente les tensions

29 - Septembre - 2016

Selon une étude universitaire suédoise, l’achat de terres agricoles en Afrique par des sociétés étrangères, augmente les risques de conflits et de tensions sur les ressources en eau.

L’étude de l’université Lund, publiée dans le journal Pnas, lie accaparement des terres en Afrique et augmentation de risque de conflit. Les auteurs se sont intéressés aux tensions liées à l’utilisation de l’eau dans les zones où des terres ont été achetées par des étrangers.

L’étude se fonde sur l’utilisation de l’eau d’irrigation dite « bleue », celle qui provient des sources, rivières et lacs. Plusieurs modèles d’irrigations ont été analysés. Bilan, même avec le système le plus performant, le goutte-à-goutte, 18 % des surfaces achetées consomment plus de la moitié des ressources locales d’eau, un niveau à partir duquel les risques de tension augmentent.

Le constat empire avec des systèmes moins aboutis. Le pire étant l’acheminement de l’eau par un canal ouvert. La publication pointe du doigt la quasi-absence de critères ou de règle sur l’utilisation de l’eau lors de la vente des terres. Les entités étrangères n’ont donc aucune obligation d’optimiser leur système d’irrigation.

Trouver un équilibre entre cultures et climat

Les cultures mises en place ont aussi un impact sur la quantité d’eau utilisée. La canne à sucre et l’eucalyptus sont beaucoup plus consommateurs d’eau que le blé, le soja ou le maïs. Plus généralement, les cultures locales ont besoin de moins d’eau que celles cultivées par les acquéreurs étrangers.

D’autre part, l’étude indique que les achats de terres sont faits dans le but de développer une agriculture commerciale et rentable. Dans cette optique, les rendements sont optimisés. En conséquence, les cultures implantées ont besoin de plus d’eau que l’agriculture vivrière.

Le climat rentre également en ligne de compte. Dans les zones tropicales, l’apport de l’eau « verte » provenant de la pluie permet de moins puiser dans les réserves d’eau « bleue ». L’étude prend l’exemple de deux cultures de cannes à sucre, l’une au Soudan du Sud et l’autre au Gabon.

Dans le premier cas, la production nécessite 90 % d’eau bleue et 10 % d’eau verte. Dans le second, c’est l’inverse. La canne à sucre du Gabon utilise 89 % d’eau provenant de la pluie et 11 % à l’origine des ressources d’eau du pays.

lafranceagricole.fr

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

23 - Janvier - 2024

Sénégal: La Banque mondiale décrit une performance économique qui ne se traduit pas par une réduction significative de la pauvreté

La Banque mondiale a approuvé, lundi, un financement de l'Association internationale de développement (Ida) d'un montant de 200 millions de dollars à l'appui de la...

18 - Janvier - 2024

Mise en circulation commerciale après réception : le BRT à l’image du TER

Voie dédiée dégagée, malgré quelques travaux de finition par endroits sur les chantiers les Sénégalais attendent leur nouveau moyen de transport de...

17 - Janvier - 2024

DE NOUVELLES MESURES EN VIGUEUR POUR GARANTIR L’EFFICACITÉ ET LA TRANSPARENCE DU BUDGET DE L’ÉTAT

De nouvelles dispositions ont été prises pour assurer le contrôle de gestion, la transparence, l’efficacité de la dépense et la facilitation de la reddition...

11 - Janvier - 2024

Bénéfices du pétrole sénégalais : Les engagements de la PDG de Woodside

À quelques mois de la production des premiers barils de pétrole sénégalais, Meg O’Neill, la patronne de Woodside a donné desMeg O’Neill maintient les...

10 - Janvier - 2024

71 MILLIARDS D’IMPAYÉS AUX OPERATEURS PRIVES STOCKEURS ET TRANSPORTEURS : L’ETAT COMPROMET LA CAMPAGNE ARACHIDIÈRE

Sur les 71 milliards de dette due aux opérateurs privés stockeurs et transporteurs, l’Etat n’a décaissé que 15 milliards de FCFA. Une fausse note des...