AFRIQUE : LA GESTION MACROÉCONOMIQUE S’AFFAIBLIT, MAIS LES POLITIQUES D’INCLUSION SOCIALE S’AMÉLIORENT LÉGÈREMENT DANS LES PAYS LES PLUS PAUVRES DU CONTINENT, SELON LA BANQUE MONDIALE

02 - Août - 2019

En 2018, la qualité des politiques publiques et des cadres institutionnels des pays les plus pauvres d’Afrique s’est peu, voire pas du tout, améliorée en moyenne, a indiqué la Banque mondiale à travers un communiqué parvenu à infos15. Selon ce communiqué, cela est une des conclusions de l’Évaluation annuelle des politiques et institutions nationales (Country Policy and Institutional Assessment ou CPIA), publiée le mercredi 31 août 2019, par la Banque mondiale. La note CPIA moyenne attribuée aux 38 pays africains remplissant les conditions nécessaires pour bénéficier de l’aide de l’Association internationale de développement (IDA) est restée inchangée en 2018 à 3,1 sur une échelle allant de 0 à 6, précise le communiqué. La politique sociale s’est certes améliorée dans certains domaines, mais la gestion macroéconomique s’est détériorée, ajoute t-il, soulignant que le contexte actuel en matière de primauté du droit, de redevabilité et transparence ainsi qu’en ce qui concerne la qualité des administrations publiques est toujours un obstacle à une utilisation efficiente des ressources publiques dans la région.
‘’Le rapport CPIA de cette année sur l’Afrique examine plus attentivement la question de la gestion de la dette et qu’en 2018, en effet, le montant de la dette publique par rapport au PIB a atteint environ 54,9 % du PIB, soit une hausse de 18,5 points de pourcentage depuis 2013. Dans le même temps, la proportion d’obligations libellées en devises dans l’ensemble de la dette extérieure s’est accrue de 10 %, tandis que la proportion de l’endettement envers des créanciers commerciaux et extérieurs au Club de Paris a augmenté de cinq points depuis 2010 et les émissions d’obligations souveraines ont fortement progressé’’, relève le document.
Selon toujours cette note, certains pays africains risquent d’hypothéquer l’avenir de leur population en privilégiant la consommation immédiate, avertit Albert Zeufack, économiste en chef pour l’Afrique à la Banque mondiale.
‘’Lorsque les pays consacrent la majeure partie de leurs recettes au service de la dette, une quantité moindre de ressources est disponible pour l’éducation, la santé et d’autres services essentiels pour les habitants. Le progrès est alors stoppé net dans son élan’’, aurait-il averti avant de poursuivre :
‘’Combinés, la hausse des niveaux d’endettement et le glissement de la dette extérieure vers des sources de financement plus risquées, plus coûteuses et reposant davantage sur le marché ont sensiblement accru la vulnérabilité des pays IDA d’Afrique subsaharienne vis-à-vis de l’endettement. Le rapport recommande à ces pays d’améliorer leurs capacités et systèmes de gestion de la dette. Cela contribuerait à accroître la transparence et à stabiliser l’économie à long terme. Avec une note de 4.0, le Rwanda continue d’occuper la première place au classement CPIA tant en Afrique que dans le monde. Dans la région, il est suivi par Cabo Verde (3,8) et le Kenya, le Sénégal et l’Ouganda (tous trois notés 3,7). Le Soudan du Sud reste le pays le plus mal noté (1,5) au classement CPIA’’.

La note relève toutefois que les pays fragiles d’Afrique subsaharienne ont légèrement amélioré leurs résultats dans les domaines de l’égalité hommes–femmes, du développement humain et de la stabilité environnementale. Ces progrès, selon elle, sont de bon augure pour la capacité de ces pays à s’attaquer aux facteurs de conflit et d’exclusion.
‘’En fait, les pays africains fragiles ont réalisé de meilleurs résultats en matière d’inclusion sociale que les pays fragiles d’autres régions du monde. La performance des pays africains IDA non fragiles est équivalente à celle des pays de même statut situés dans d’autres régions du monde, sauf — exception notable — en ce qui concerne les politiques d’inclusion sociale, où ils ont obtenu de moins bons résultats notamment en matière d’égalité des sexes’’, mentionne t-elle..
‘’Traditionnellement, l’amélioration de l’inclusion sociale et de la prestation de services a été un facteur crucial pour que les pays sortent de leur situation de fragilité, donc même quelques modestes pas en avant ont leur importance’’, estime Gerard Kambou, économiste senior et principal auteur du rapport CPIA qui ajoute que les pays africains, fragiles ou non, doivent continuer de se concentrer sur les questions de genre, d’éducation, de santé, de climat et de gouvernance parallèlement à la gestion macroéconomique s’ils veulent réaliser des progrès réels et durables.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

23 - Novembre - 2021

USA: Biden à l'offensive pour faire baisser le prix du pétrole

Joe Biden a annoncé mardi une offensive inédite pour tenter de faire baisser les prix du pétrole, et donc de l'essence, espérant enfin convaincre les Américains...

23 - Novembre - 2021

Transactions électroniques: Wave contraint Orange Money à baisser drastiquement ses frais d'envoi

​Depuis que la marque américaine Wave est venu bousculer le géant Orange au Sénégal, les consommateurs en profitent. Orange Money profite à cette occasion pour...

18 - Novembre - 2021

Campagne agricole 2021 : Le prix au producteur de l’arachide fixé à 250 F CFA

La campagne agricole 2021-2022 va démarrer le 25 novembre prochain. La nouvelle a été donnée par le chef de l’Etat Macky Sall, lors du Conseil des ministres de ce...

17 - Novembre - 2021

LA PRESSE PREND ACTE DE L’‘’AVEU D’ÉCHEC’’ DU GOUVERNEMENT SUR LA BAISSE DES PRIX DU LOYER

Les ‘’mesures fortes’’ annoncées par la ministre du Commerce en vue de la baisse des prix du loyer préoccupent la presse dont une partie conclut à un...

16 - Novembre - 2021

LOYER : AMINATA ASSOME DIATTA PROPOSE LA MISE EN PLACE D’UN OBSERVATOIRE

La ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, compte proposer la mise en place d’un Observatoire dédié aux questions du loyer compte tenu de la complexité de la...