Ali BABA et les 40 voleurs Amadou BA BA et les 94 milliards !(Par Seydou CISSE)

27 - Janvier - 2019

Acte 1 
Comme disait le célèbre écrivain français Stéphane Frédéric Hessel, Indignez-vous !
Il y' a de ces moments ou périodes dans la vie d'une nation où nul n'a le doit de se taire et chaque
personne doit se sentir concerné.
Le ministre Amadou BA vient de confirmer devant la représentation nationale l'existence de la fameuse transaction des 94 Milliards évoquée par M. Ousmane SONKO (candidat à l'élection présidentielle du 24 février 2019) contrairement aux déclarations ou silences nauséabondes de nos autorités depuis l'éclatement de cette affaire. Parmi les sorties de nos autorités, on peut noter celle du principal accusé M. Mamour DIALLO inspecteur de son état et actuel directeur des domaines (membre éminent de l'APR), nous disant ceci :
Et pourtant au milieu de l'entretien, aux questions du journaliste, il nous dit :
Question du journaliste :
Mais 94 milliards FCfa, c’est énorme. On peut dire que la commission n’y est pas allée de main morte... D’où les suspicions...
Réponse de M. Mamour DIALLO :
Je ne vous laisserai pas dire cela. Même si je ne suis pas membre de la commission, et donc pas comptable de ses décisions, j’ose affirmer ici qu’elle a fait du bon travail puisqu’elle a permis à l’état d’économiser beaucoup d’argent. Car il existait un rapport d’expertise qui, sur une base scientifique, avait évalué la valeur des terrains expropriés et fixé un prix au mètre carré de 75 000 FCfa. Savez-vous le prix au mètre carré que la commission a retenu de son côté ? 37 000 FCfa !
Autrement dit, moins de la moitié du prix déterminé à dires d’expert. On l’a échappé belle d’ailleurs, car si Sofico avait contesté en justice la décision de la commission, il est certain que l’addition aurait été beaucoup plus salée. L’expérience prouve que les tribunaux sénégalais sont soucieux de protéger les droits des particuliers face à l’Etat et ont une forte tendance à arrêter des prix d’indemnisation proches de la valeur vénale. On parle ici d’une superficie de 258 hectares, faites le calcul... Et, comme Sofico est un investisseur aguerri, dis- posant de toutes les ressources en termes d’avocats, d’experts, etc., je vous laisse deviner l’issue probable d’une éventuelle bataille judiciaire. Heureusement, la société a préféré négocier. Grâce soit donc rendue au Gouverneur de Dakar d’avoir réussi à imposer un prix qui fait plus que diviser par deux ce que l’Etat aurait réellement dû débourser. « Moi, je ne vois même pas d’argent, pas un sou. Je ne gère que du papier et je ne suis ni au
début ni à la fin de la procédure >>
Question du journaliste :
A la date d’aujourd’hui, l’état a-t-il libéré les 94 milliards au profit de l’investisseur ?
Réponse de M. Mamour DIALLO :
A ce jour, l’état a payé très exactement 3 445 475 000 francs. Car, par la suite, j’avais été informé de l’existence d’un litige entre certains héritiers lébous et Sofico, au sujet du rachat de leurs créances. Comme mesure conservatoire, j’avais immédiatement suspendu la procédure et, depuis lors, le dossier n’a pas bougé d’un iota. C’était bien avant les élucubrations de Ousmane Sonko. Mais je suppose que c’est plus porteur pour lui de m’attaquer sur 94 milliards que sur 3 milliards FCfa.
Intéressant pour quelqu'un qui disait ne pas être au courant et qu'il n'était ni au début ni à la fin de la procédure, mais, a le pouvoir qu'à même de l'interrompre (bizarre bizarre bizarre!!!),
Vous noterez aussi le fait que M, Mamour DIALLO parle de 37 000 FCFA /m2 retenu par la commission alors que son patron le ministre de l'économie gardien de nos maigres deniers dit devant les députés que le prix du m2 pour le calcul de l'indemnisation est de 25 000 FCFA (bizarre bizarre bizarre !!!).
J'ai fait exprès de vous donner ces deux passages et de les souligner car toutes les questions, tout le deal, toutes les irrégularités de procédure, toutes les réponses à ce scandale se trouvent dans ces deux passages de l'interview de M. Mamour DIALLO, interview, qui est à la fois édifiante et terrifiante.
Édifiante, car elle confirme ce qu'on savait déjà sur le niveau très bas de nos autorités actuelles à promouvoir et préserver l’intérêt supérieur de la nation face aux prédateurs de la république.
Terrifiante, car elle met en exergue la façon glaciale que ces autorités une fois leur forfaiture mise à nue, n'hésitent pas à mentir et à bafouer tous les textes, toutes les procédures, toutes les décisions (administratives ou judiciaires) pour masquer leurs deals.
Je m'en arrête là pour aujourd'hui et je reviendrai vers vous très vite pour la suite (Acte 2). Dans l'acte 2 je vous parlerai du prix de l'indemnisation qui est complètement erroné et du droit des héritiers qui a été complètement bafoué.
Je vous démontrerai point par point (comme je l'avais fait pour le Building administratif en 2014) qu'il s'agit bien d'une sordide affaire de détournement de nos maigres deniers publics.


Indignez-vous !
Bonne lecture

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

07 - Octobre - 2024

Législatives anticipées : Voici la liste provisoire des candidatures retenues

C’est fait ! La Direction générale des Elections (DGE) a publié, ce lundi, la liste des candidatures retenues pour les législatives anticipées du 17...

07 - Octobre - 2024

ELECTIONS LEGISLATIVES ENCO : ABDOU SONKO, TETE DE LISTE DE PASTEF

Il n’a jamais abdiqué, son engagement a fini par être récompensé. Abdou Sonko, comme c’est de lui qu’on parle, conduira la liste de Pastef aux...

05 - Octobre - 2024

LEGISLATIVES : POURQUOI SANOU DIONE SOUTIENT LA LISTE DE PASTEF

Il n’a pas encore annoncé son divorce d’avec Taxawu Sénégal, mais c’est comme si au vu de l’acte qu’il vient de poser. Sanou Dione,...

04 - Octobre - 2024

La Coalition Sam Sa Kaddu vole en éclats : La LD-Debout claque la porte

Clash dans la coalition Sam Sa Kaddu de Khalifa Sall, Dethié Fall… La Ld-Debout a décidé de se retirer. Cette décision est causée par l’idée...

04 - Octobre - 2024

LÉGISLATIVES ANTICIPÉES ET SÉJOURS DU PRÉSIDENT EN FRANCE : ÉVITER LES CHAUSSE-TRAPES POLITIQUES POUR RÉUSSIR LE « PROJET ». ( Par Mohamed GASSAMA )

C’est une lapalissade que de dire que le chemin qui conduit aux Législatives anticipées, du 17 novembre 2024, reste parsemé d’embûches, de traquenards et de...