Amadou Ba en France: Mystère autour d’un séjour

31 - Janvier - 2020

Le récent séjour en France d’une délégation gouvernementale sénégalaise conduite par le ministre des Affaires étrangères Amadou Ba est empreint d’opacité au vu du motif d’une visite officielle pas comme les autres.

La semaine dernière, le motif apparent de la visite officielle en terre française, plus précisément à Paris, du ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur Amadou Ba a été de rencontrer son homologue français, Jean-Yves Le Drian. Au menu du centre d’intérêt des discussions, avons-nous appris : les enjeux sécuritaires au Sahel et les voies de renforcement de la lutte régionale contre le terrorisme.

L’opportunité a été aussi saisie par le Ministre Amadou Ba d’aborder avec son homologue français l’avancement des différents projets économiques, universitaires et culturels, qui contribuent à l’intensification des relations bilatérales entre les deux pays.

Pendant que l’on s’attendait à ce que la délégation sénégalaise (qui comprenait nous dit-on, entre autres, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération Amadou Hott et le Directeur Général de l’APIX Mountaga Sy), fasse ses valises pour regagner Dakar, le ministre des Affaires étrangères Amadou Ba, a, comme pris la tangente, pour se pencher sur un dossier « officieux ».

Cette fois-ci, c’est une » rencontre informelle et secrète » tenue quelque part au bord de la Seine, entre l’ancien Argentier de l’Etat du Sénégal et le ministre des Finances de la France Bruno Le Maire. Il est bon de rappeler que celui- là qui détient les cordons de la bourse de l’autre côté de l’hexagone et dont on dit qu’il partage une certaine affinité avec l’apériste en chef des Parcelles Assainies, a pris soin d’être à Dakar en mars dernier, à la veille de la formation du gouvernement Macky II.

Nos radars vissés discrètement sur les semelles de Amadou Ba nous ont ainsi renseigné qu’il s’est entretenu avec Bruno Le Maire sur la coopération et sur des dossiers économiques et financiers brûlants. Comme le renflouement des caisses du trésor public et l’assurance du service « après-vente » sur les engagements pris par la partie française.

Toujours selon nos sources, le TER a été aussi au cœur des discussions. Avec les multiples avenants imposés par la partie française et qui ont aujourd’hui porté à près de 1500 milliards de francs cfa, le coût de ce projet. En sus des rendez- vous manqués pour sa livraison. Et c’est en pleine campagne électorale que la France a imposé ces rallonges financières répétitives à l’Etat du Sénégal et le président Macky Sall n’avait pas le choix. Les capitalistes français, en dépit de leur forfait, sont ainsi très remontés contre le Sénégal qui a déjà accordé une grande part de marchés à la Turquie.

Dans un contexte particulier où l’état des comptes publics n’est pas des plus reluisants et où aussi les relations avec certains partenaires financiers ne sont pas au beau fixe, il n’est pas besoin d’être dans le saint des saints pour deviner des raisons du choix du président Macky Sall porté sur Amadou Ba, pour cette « mission secrète ». Il se susurre qu’il dispose de réseaux dans le monde de la haute finance et au niveau des institutions classiques de Breton Woods (BM et FMI), dont les boulevards ne sont pas encore ouverts au ministre de l’Economie Amadou Hott.

L’on se pose la question de savoir si la disharmonie tant évoquée entre le ministre des Affaires étrangères Amadou Ba et le président Macky Sall tient la route?

Pape Diogoye Faye

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