Amadou-Mahtar M’bow : ’’Nous ne devrions pas avoir plus de deux ou trois partis"

08 - Juin - 2017

Le Sénégal ne devrait "pas avoir plus de deux ou trois partis politiques", les formations politiques ayant "les mêmes défauts et les mêmes qualités", estime le professeur Amadou-Mahtar M’Bow.

"Un pays comme le Sénégal ne devrait même pas avoir plus de deux ou trois partis", a déclaré M. M’Bow, qui a présidé la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), dont certaines des mesures devaient contribuer à mettre fin à la prolifération des formations politiques.

"Plus de 40 listes pour les législatives" prochaines prévues le 30 juillet prochain, "comment les électeurs vont faire pour le vote ? Les couleurs ? Je me pose des questions", s’est-il interrogé dans un entretien publié dans l’édition de jeudi de Sud Quotidien, ajoutant sa voix à un débat qui anime la vie politique du Sénégal depuis plusieurs jours.

Dans la nouvelle Constitution proposée par la CNRI en 2014, "nous avons défini les critères pour être un parti politique", a-t-il rappelé, estimant que certaines formations politiques ne sont que "des boîtes aux lettres".

"Il n’y a pas de parti traditionnel ou de parti non traditionnel. Tous les partis ont les mêmes défauts et les mêmes qualités", même si certains "sont plus grands que d’autres", a analysé Amadou-Mahtar M’Bow.

Plusieurs fois ministre à partir de 1966, il a ensuite dirigé l’Unesco pendant 13 ans.

"Le parti dit traditionnel, le vieux parti, avait des statuts, des règles de fonctionnement et respectait un certain nombre de règlements", a fait valoir l’ancien président des Assises nationales tenues en 2008 et 2009 par l’opposition d’alors au président Abdoulaye Wade.

Cette initiative conduite entre le 1er juin 2008 et le 24 mai 2009 par le Front "Siggil Senegaal" visait à "trouver une solution consensuelle, globale, efficace et durable à la grave crise multidimensionnelle (éthique, politique, économique, sociale et culturelle)" du Sénégal.

"Il y a beaucoup de gens qui veulent arriver vite sans efforts. On ne regarde même plus la capacité des gens, on ne regarde même plus leurs compétences et leurs qualités. C’est mon ami seulement, donc je lui confie des responsabilités", a déploré M. M’Bow, en parlant de la vie publique dans son pays.

Or, selon lui, la vocation d’un parti politique, "c’est de représenter une partie de l’opinion, c’est d’éduquer les électeurs, c’est de participer à la résolution des problèmes du pays en faisant des analyses, c’est de voir ce qui est bon ou ce qui n’est pas bon et de le dire".

L’opposition politique, "c’est la conquête du pouvoir, mais on ne conquiert pas le pouvoir n’importe comment, on conquiert le pouvoir pour faire progresser le pays. Dès l’instant qu’on cherche à conquérir le pouvoir pour soi-même et non pour le pays, on n’est pas un parti politique", a soutenu Amadou-Mahtar M’Bow.

APS

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

11 - Mai - 2022

LEGISLATIVES : ON CONNAIT LES CANDIDATS DE YAW/WALLU DU DEPARTEMENT EUROPE DU NORD, DU CENTRE ET DE L’OUEST

On connaît le trio qui va porter les couleurs de YAW-Wallu lors des élections législatives du 31 juillet prochain dans le département Europe du Nord, de l’Ouest et...

11 - Mai - 2022

LEGISLATIVES: LE FAUX PAS DE L'OPPOSITION (PAR MBOUP)

Les frustrés dans les rangs de l'opposition sont très nombreux et cette situation constitue un véritable handicap de départ pour sa campagne. Il y a des risques de...

11 - Mai - 2022

Législatives 2022 : Vent de fronde à Marsassoum

L’alerte est au rouge dans le Diassing, localité située dans le département de Sédhiou, où la convergence pour le développement de Marsassoum (CDM)...

11 - Mai - 2022

LEGISLATIVES : AMADOU HOTT ET ASSOME DIATTA JOUENT LEUR AVENIR POLITIQUE

C’est donc Amadou Hott et Assome Aminata Diatta qui défendront les couleurs de BBY, lors des élections législatives du 31 juillet prochain, dans le département de...

11 - Mai - 2022

FRANCE : COMMENT MACKY SALL EST EN TRAIN DE TUER L’APR EN NORMANDIE

On a très vite pensé que l’effritement de l’électorat de Macky Sall en Normandie était dû à la guerre que se livrent les ténors locaux...