AMINATA ASSOME DIATTA MINISTRE DU COMMERCE: ''LE GOUVERNEMENT VA DAVANTAGE ACCOMPAGNER LA FILIÈRE ANACARDE POUR EN FAIRE UN LEVIER ÉCONOMIQUE''
Les acteurs de la filière cajou vont sûrement applaudir. En effet, lors d'un CRD, tenu hier à Kolda, la ministre du Commerce Aminata Assome Diatta a annoncé que le gouvernement sénégalais allait davantage accompagner les acteurs de cette filière en vue de faire de ce secteur un important levier économique du Sénégal. Ce CRD portait sur les préparatifs de la campagne de commercialisation de cette filière qui démarre au mois de mars en Casamance. Selon le directeur de régulation des marchés, Amadou Abdoul Sy qui l'accompagnait, cet accompagnement sera basé sur la transformation sur place des produits de cette filière qui crée beaucoup d'opportunités économiques, au lieu d'exporter la noix brute. À signaler que chaque année la Casamance produit près de 50 000 tonnes de noix d'acajou mais plus de 80% de cette production est exportée à l'état brut vers des pays asiatiques notamment vers l'Inde, la Chine, la Corée ou le Vietnam. Ce qui est considéré comme un véritable gâchis par les économistes sénégalais qui soulignent qu'en transformant le produit sur place, cela créera des chaînes de valeur qui permettraient au pays de créer beaucoup d'emplois et de fortes entrées de devises. Aussi, cette question de mise en place d'une véritable politique de transformation en favorisant l'implantation d'unités modernes de transformation en lieu et place de celles artisanales qui ne peuvent même pas absorber une dizaine de tonnes de noix par an, est agitée depuis quelques années par les autorités sénégalaises.
Au cours de cette rencontre de Kolda, l'autre sujet qui fait a l'objet d'échanges entre les acteurs et la ministre, c'est celui lié à la fixation du prix du kilogramme de la noix de cajou qui est très instable durant la campagne de commercialisation de ce produit ici au Sénégal. Chaque année, le prix crée une polémique entre exportateurs, intermédiaires et producteurs. Dans sa réponse, Aminata Assome Diatta a préféré prôner la prudence, indiquant qu'elle ne peut, pour l'instant, fixer un prix quelconque car, selon elle, fixer un prix planché peut être un couteau à double tranchant en ce sens que cela pourrait détourner les acheteurs vers d'autres pays producteurs où les prix sont plus abordables. Et cela entraînera la mévente de la production au grand dam des producteurs et autres intermédiaires qui ne vivent que de cette activité. Elle a, cependant, assuré que son ministère travaille sur cette question et prendra une décision au moment opportun en tenant compte des intérêts de la filière. Dans la même foulée, elle a indiqué que son ministère va appuyer également les demandeurs de financements nationaux qui évoluent dans la filière au niveau de la Délégation Générale à l'Entreprenariat Raipde (DER), initiée par le président Macky pour permettre à des porteurs de projets nationaux de bénéficier de financements dans des conditions souples et rapides. Le même appui se fera aussi au niveau des banques privées pour que celles-ci interviennent dans la campagne de commercialisation en accompagnant les acteurs qui sollicitent des financements, assure t-elle en promettant que les responsables de ces institutions seront sensibilisés dans ce sens.
Elle a enfin fait savoir que son ministère envisage de favoriser la mise en place d'un ambitieux projet, appelé ''ANACARDE'' pour trouver des solutions durables aux nombreuses préoccupations évoquées par les acteurs de la filière.
Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)
