ANDRÉE-MARIE DIAGNE PROPOSE UNE RADIOSCOPIE DE L’ŒUVRE DE L’ÉCRIVAINE MARIAMA NDOYE

13 - Décembre - 2020

L’inspectrice générale de l’enseignement, Andrée-Marie Diagne, a présenté, samedi, son ouvrage dans lequel elle propose une radioscopie de l’œuvre de l’écrivaine Mariama Ndoye.

L’ouvrage ’’’Mariama Ndoye, un certain regard’’ dont le contenu est un message fort pour les femmes a été présenté à la librairie L’Hamattan.

’’Ce livre est une façon de rendre justice à une œuvre dont j’ai apprécié la manière de voir les choses. Dans l’œuvre de Mariama Ndoye, la vie n’est pas rose, mais on arrive toujours à sortir la tête de l’eau. Et comme message pour les femmes, on doit la diffuser’’, a souligné l’auteure lors de la cérémonie.

A travers cette publication, la formatrice à la faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (FASTEF) de Dakar s’assigne comme mission de faire connaitre les écrivains sénégalais souvent méconnus chez eux et récompensés sur l’international.

’’J’ai entendu Mariétou Mbaye dite Ken Bugul se plaindre d’être restée très longtemps fâchée avec le public de son pays parce que ou on la lisait pas, ou on ne la connaissait pas ou encore on la critiquait d’une façon qui ne reflétait pas l’importance du message qu’elle voulait livrer’’, a expliqué l’auteure.

Pour Andrée Marie Diagne Bonané, le déclic venu de cette interpellation faite aux professeurs de lettres et critiques littéraires sur la situation des écrivains de leur pays.

’’Je me suis dit que si la même chose arrive à Mariama Ndoye, on dira que le Sénégal est un pays qui ne reconnait pas la valeur de ses enfants. Et à qui revient ce travail de faire connaitre nos écrivains ? Aux enseignants et aux critiques littéraires’’, répond-elle.

Elle invite les enseignants à lire, estimant que c’est dans la littérature qu’on trouve des modèles.

’’La littérature est un médium, un moyen de communiquer avec d’autres, c’est pour la postérité. Quand on décide d’écrire un livre, il faut le faire avec beaucoup de perspicacité, de sérieux pour que le message que vous donnez sur le fonds et la forme puisse être partagé avec tous’’, fait-elle valoir.

L’ouvrage ’’Mariama Ndoye, un certain regard’’ divisé en deux parties revient sur la biographie de la conservatrice du Musée Léopold Sédar Senghor et propose une analyse de ses multiples œuvres.

Marima Ndoye décrite comme une romancière ’’pas suffisamment connue’’, est une femme de culture qui, a travers ses livres, fait découvrir le pays lébou, l’éducation léboue, la société sénégalaise, la femme et la famille sénégalaisee.

’’Quand on lit Mariama Ndoye, elle aborde mille et un problèmes des femmes, la polygamie, la femme stérile, les rapports avec la belle famille, les mesquineries au sein des familles, tout un tas de choses que nous vivons au quotidien’’, relève André-Marie Diagne, auteur du recueil de nouvelles ’’La fileuse d’amour’’ primé en 2018.

Elle dit avoir aimé cette façon de l’auteur du livre ’’L’arbre s’est penché’’ de poser ces problèmes. ’’D’un côté, elle voit la vérité, elle l’a dite, de l’autre elle rit, elle s’amuse, elle arrive à nous faire avaler la pilule. Mais auparavant, elle aura mis le doigt sur la plaie. J’ai aimé cette façon de faire’’, souligne l’auteure.

Le professeur de Lettres à la Fastef, Birahim Thioune, salue cette ressemblance dans les parcours humains des deux femmes, l’auteur et son sujet,’’battantes, complices, issues de familles traditionnelles nobles’’, qui se retrouvent au-delà même de l’écriture.

’’La réflexion de André Marie Diagne est importante à plusieurs égards. C’est une amie qui porte un regard sur le regard que l’amie porte sur le monde. Il y a dans ce livre, un entrelacement des regards et des préoccupations. C’est deux destins, celui biographique et bibliographie de Mariama Ndoye qui sont offerts’’, analyse-t-il.

Thioune estime que ce livre ’’Marima Ndoye, un certain regard’’ a un ’’intérêt pédagogique’’, car Andrée-Marie Diagne qui a formé des générations de professeurs de Lettres met en exemple tout son expérience qu’elle propose aux jeunes enseignants.

Marima Ndoye qui écrit depuis 40 ans a remercié l’auteure du livre.

’’C’est un acte de générosité pour tout ce qui me rapproche de mon lectorat, de mon pays, car c’est pour eux que j’écris’’ dit-elle.

Andrée-Marie Diagne, par ailleurs spécialiste de la littérature africaine et francophone, a publié de nombreux articles de critique littéraire. Elle est co-auteure de manuels de français et animatrice d’émissions littéraires.

APS

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