APR FRANCE : CES GOULOTS QUI RISQUENT D’ETRANGLER LE CORDINATEUR AMADOU TALLA DAFF

23 - Février - 2022

A quelques mois des prochaines élections législatives, qui seront visiblement très ouvertes, l’APR/France est loin d’afficher la grande forme. A l’origine de cette situation inquiétante pour les militants, l’impossible entente entre le nouveau coordinateur de la DSE, Amadou Talla Daff, et des barons du parti qui le soupçonnent de travailler à leur mort politique en voulant, disent-ils, les écarter du nouveau bureau qui sera installé prochainement.
On ne peut, objectivement, reprocher à Amadou Talla Daff de vouloir s’entourer d’hommes et de femmes qui partagent sa vision et qui s’engagent à l’aider pour l’atteinte de ses objectifs, notamment la réorganisation et la remobilisation du parti en France. Comme il est aussi compréhensible, la vigoureuse réaction des ténors qui estiment que l’approche du nouveau coordinateur, si elle aboutit, sonnera leur mort politique. C’est visiblement la raison pour laquelle chaque camp manœuvre pour s’imposer. Et c’est là que Amadou Talla Daff est à la peine. Car il semble être seul dans la confrontation. Ces lieutenants sont inaudibles et s’affichent comme des spectateurs dépassés par les enjeux du « match ». En face, par contre, Cheikh Agne, redoutable manœuvrier ; Thiaba Sall et compagnie ne lésinent pas sur les stratégies pour sortir victorieux de la confrontation. Et visiblement, la balance penche de leur côté, la preuve, l’installation du bureau est reportée après les législatives, le temps de permettre au président Macky Sall d’arrondir les angles entre les deux clans.
L’autre difficulté majeure à laquelle Amadou Talla pourrait être confronté aura trait aux investitures pour les élections législatives du 31 juillet. Moment traditionnellement difficile marqué par le règne de l’égocentrisme des candidats, les investitures constituent un rendez-vous politiquement risqué. Pour transcender cette épreuve, Amadou Talla Daff aurait dû compter sur une équipe solide et impliquée. Mais avec le report de l’installation du nouveau bureau, il ne disposera que d’une équipe d’intérimaires pour conduire les opérations. Tous ces intérimaires vont-ils mouiller le maillot sachant qu’ils pourraient être écartés du bureau de la DSE qui sera installé après les législatives ?
Le troisième obstacle, mais pas le moindre, concernera la conduite du député Demba Sow lors des législatives. Estimant être l’un des plus grands actionnaires de l’APR/France en termes de nombre de militants, le député peut n’avoir qu’une participation périphérique s’il n’est pas reconduit pour défendre les couleurs de BBY. D’ailleurs sa non-implication dans l’installation des coordinations et sa réaction hostile à l’encontre de Amadou Talla Daff (qui ne l’aurait pas permis de prendre la parole lors de la rencontre entre Macky Sall et les militants, à Paris, en novembre dernier) sont des indicateurs pertinents pour analyser les rapports politiques entre l’ex et le nouveau coordinateur.
En vérité, malgré sa volonté de redorer le blason de l’APR/France, la mission de Amadou Talla Daff sera manifestement difficile, voire périlleuse.
Cheikh Sidou SYLLA

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