APR : SOMMES-NOUS DIRIGES PAR DES BRIGANDS ET DES BANDITS DE GRAND CHEMIN ?
Un indicateur qui montre que le parti présidentiel ne respire plus la forme. Hier, à l’Assemblée nationale, Djibril War et Moustapha Cissé Lô, au lieu de se consacrer exclusivement au sujet, c’est-à-dire, le vote du budget, ont au contraire utilisé la tribune pour se donner des coups... mortels. Djibril War a ainsi qualifié le député de la CEDEAO de « voleur national et international », sans donner des détails sur le ou les vols commis.
Après Moustapha Diakhaté qu’il a accusé d’avoir détourné 600 millions, cette autre sortie contre Moustapha Cissé Lô est manifestement suicidaire pour le parti au pouvoir d’autant que plusieurs autres cas de scandales financiers présumés ne sont pas encore élucidés; il y a aussi l’affaire Boughazelli, la floraison du marché de la drogue…. Serions-nous donc dirigés par des voleurs, des brigands et bandits de grand chemin ? Cette question, beaucoup de Sénégalais vont certainement se la poser après la sortie de War.
D’ailleurs Moustapha Cissé Lô n’a pas manqué d’attirer l’attention sur l’inopportunité de ces « déballages », se lavant au passage à grande eau. Le fils de Moustapha Cissé Lô, littéralement estomaqué par le propos accusateur du député War, a tenté de le « corriger », à l’Assemblée nationale même, expliquant qu’il ne pouvait pas laisser le député traîner ainsi son père dans la boue.
Que cache en vérité cette indiscipline dans le parti présidentiel ? Est-ce un débat déguisé sur le troisième mandat ? Djibril War, Moustapha Cissé Lô, Moustapha Diakhaté et Cie sont-ils en service commandé en perspective de la prochaine présidentielle ? Seul l’avenir nous aidera à répondre à ces questions.
Cheikh Sidou SYLLA
