Après sa destitution de l'Assemblée nationale, Mimi Touré semble filer tout droit vers la CREI

Ce qui était une menace jusqu'à hier est devenu une réalité, à savoir la déchéance de Mimi Touré de son poste de député, acquis sous la bannière de Benno Bokk Yaakaar (BBY). L'ancienne première ministre et fidèle collaboratrice de Macky Sall est désormais hors de l’hémicycle par la volonté de ce dernier qui lui fait payer ainsi sa rébellion lors de la mise en place du bureau de l'Assemblée nationale de cette quatorzième législature. Pour rappel, Mimi avait, à l'occasion, boudé cette cérémonie dés qu'elle a eu vent que ce n'est pas elle qui a été choisie par Macky Sall pour le perchoir. Elle avait quitté l'hémicycle en trombe pour regagner son domicile avant même le début de la séance. Et dans les jours qui ont suivi l'installation du bureau, elle a adressé une lettre au nouveau président pour lui signifier de sa décision de quitter le groupement parlementaire BBY pour rejoindre les non-alignés et, par ailleurs, déclaré avec force son opposition à toute idée de troisième mandat de Macky Sall. Et ce fut le début d'un bras de fer entre l'ex-présidente du CESE et ses ex-compagnons qui lui réclameront de rendre le mandat de député qu'elle a acquis sous les couleurs de BBY. Ce qu'elle rejettera d'un revers de main indiquant qu'elle ne va pas jeter l'éponge. Et depuis lors, c'est une guerre sans merci entre elle et ses ex-camarades de l'Apr. Et cette guéguerre a pris une autre tournure depuis hier mardi avec l'éviction de l'ancienne tête de liste de BBY lors des dernières législatives de l'Assemblée. Et, apparemment, cet acte n'est que le début d'un feuilleton dont l'objectif final est la liquidation totale de la ''rebelle''. En fait tout laisse croire que l'étape suivante sera d'attraire l'ancienne première ministre devant la justice pour ''ses malversations'', relevées par l'IGE au niveau du CESE. C'est du moins ce qui transparaît dans le discours de la député du Pds Nafissatou Diallo qui intervenait en direct dans le journal de la TFM d'hier mardi qui la demande de se mettre, à présent, à la disposition de la justice. Sûrement la question a été longuement agitée entre le Pds et l'Apr qui ont fait un front commun pour liquider celle qui fût ministre de la Justice du premier gouvernement sous l'ère Macky Sall. Et face à une telle situation, il lui sera très difficile de résister car n'ayant pas un poids politique à l'image d'un Ousmane Sonko. Et c'est certain Macky Sall ne reculera pas, sa décision de la liquider définitivement est prise et il ira jusqu'au bout d'autant qu'elle reste l'une des plus farouches opposants au troisième mandat. Donc, il faut s'attendre à sa convocation à la CREI. 
La seule parade qui s'offre à elle pour faire face à ses ennemis est de rejoindre l'opposition radicale et notamment YAW. Mais est-ce que ces derniers et notamment Ousmane Sonko contre qui, elle était jusqu'à un temps récent, l'une des plus farouches adversaires, accepteront de la faire une place ? Surtout qu'elle n'avait jusque-là pas manifesté son intention de les rejoindre depuis son clash avec Macky. S'y ajoute, si elle venait en ce moment, ça va être un combat supplémentaire pour Sonko et ses amis qui sont déjà en guerre contre le pouvoir de Macky Sall suite au renvoie du leader du Pastef devant la chambre criminelle à propos de l'affaire Sweet Beauty Mais rien n'est impossible en politique a-t-on l'habitude de dire. Les adversaires d'hier peuvent devenir des alliés pour combattre un adversaire commun quand les circonstances l'exigent. Et aujourd'hui, c'est clair, Mimi et Sonko ont un adversaire commun et de taille qui s'appelle Macky Sall et peut-être même le Pds aussi dont le rapprochement avec Macky se précise de plus en plus. Un rapprochement qui ne fait l'affaire ni du maire de Ziguinchor ni de Mimi. En témoin, Wallu s'est rangé du côté de BBY lors du vote de censure contre le gouvernement de Amadou Ba, déposée par YAW et a, encore, donné main forte à la coalition présidentielle hier pour évincer Mimi qui, n'eût été cette alliance Wallu-BBY serait encore député.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)