ASSEMBLÉE NATIONALE : LE DESTIN DE NIASSE EST-IL LIÉ AU REMANIEMENT ?

23 - Mars - 2019

Face aux interrogations portées sur le rang de Moustapha Niasse dans le schéma institutionnel, il est légitime de poser le curseur sur le poids électoral de ce dernier, pour juger du bien-fondé ou non de ce débat.
Crédité d’un score autour de 17% en 2000, Niasse s’est retrouvé au niveau des 5 % en 2007. Il doit sa remontée de 2012 à l’échec du projet de « candidature unique », quand la plupart des chefs de parti et d’organisation ayant pris part aux Assises nationales, l’ont préféré à Tanor. Au lendemain de cette élection, presque tous ses soutiens ont « directement négocié » avec Macky Sall, de Abdou Latif Coulibaly à Me El Hadj Diouf…tandis que d’autres quittèrent la mouvance. Benno Siggil Senegaal est absorbée par Benno Bokk Yakaar. Qui plus est, l’Afp, qui a subi une partition à l’instigation de la bande à Malick Gackou, aurait perdu sa valeur électorale de 5%.

Nous devons à la vérité de rappeler que Moustapha Niasse a été élu en 2012 pour un mandat d’un an, qui portait les survivances juridiques de l’amendement Sada Ndiaye. C’est après qu’il a donné des gages de loyauté, en renonçant à être candidat à la présidentielle, que cette clause de « revoyure » a été levée en 2014.

En direction des législatives de 2017 et juste après ces élections, des jeunes de l’Apr, apparemment en service commandé, réclamèrent le départ de l’ancien Pm de Abdou Diouf. Le nom de Aminata Touré revenait souvent, puisque cette dernière aurait craché sur un poste de numéro 2 de l’Organisation des Nations Unies. Il se disait qu’elle s’attendait à diriger le Parlement. Le moment venu, celle qui a entamé sa descente aux enfers en 2014 ne sera même pas sur les listes.

Toutefois, la polémique, qui refait surface, depuis quelques jours, par presse interposée, serait reliée aux querelles de préséance en cours dans l’Apr. D’où les suspicions sur la thèse du professeur Mounirou Sy, membre du cabinet du Premier ministre, qui propose le retour du Sénat. Au lendemain des législatives de 2017, une certaine presse annonçait Abdallah Dionne à l’Assemblée. En ces temps de supputations sur un remaniement dans l’air, on peut bel et bien comprendre qu’il ait un jeu de chaises musicales entre le leader progressiste et le Chef du gouvernement, qui est en passe de battre le record de longévité de Habib Thiam à la Primature.

Cependant, comme Me Lamine Guèye qui fut inamovible président de l’Assemblée nationale pendant plusieurs décennies, alors que son parti était en lambeaux depuis 1956, Niasse peut rester au perchoir, pour des raisons historiques qui tiennent de l’estime réciproque. De plus, au plan symbolique, son départ sonnerait la fin de Benno Bokk Yakaar sous sa configuration normale.

De toutes les façons, la candidature de l’Afp à la présidentielle de 2014 ne serait qu’un épouvantail agité aux fins d’amener Macky Sall à ne pas toucher aux intérêts de l’actuel président de l’Assemblée nationale.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

31 - Juillet - 2024

Promesses électorales pour une bonne démocratie: La société civile fait la pression su Diomaye Faye

Les membres de la société civile regroupés autour du Collectif des mouvements engagés pour l’application des conclusions des Assises Nationales (AN 2008/2009)...

31 - Juillet - 2024

Sahara occidental: Alger retire son ambassadeur après le soutien renforcé de Paris à la position marocaine

Après que la France a réaffirmé son soutien au plan du Maroc pour le Sahara occidental, l’Algérie a décidé de retirer immédiatement son...

30 - Juillet - 2024

"Victimes de la répression" de Macky Sall : Les exigences de PASTEF envers la justice

Le Bureau Politique National (BPN) de PASTEF-Les-Patriotes a récemment exprimé son soutien sans réserve au Président de la République, Bassirou Diomaye Faye,...

29 - Juillet - 2024

ILS NOUS AVAIENT PROMIS LA RUPTURE DE L'ALLÉGEANCE À LA FRANCE (PAR THIERNO ALASSANE SALL)

Ils nous avaient promis la rupture de l’allégeance à la France, c’est bien parti. Le president Bassirou Diomaye Faye vient d’honorer sa 2ème visite en France...

29 - Juillet - 2024

Massacre de Thiaroye : Ousmane Sonko estime que ce n’est « pas à la France de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés »

Ousmane Sonko, a réagi dimanche 28 juillet à la décision de Paris de reconnaître « morts pour la France » à titre posthume six tirailleurs...