Assemblée nationale : Malick Ndiaye annonce des réformes sur les finances, la digitalisation et les véhicules

05 - Février - 2025

Porté à la tête de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye veut marquer une rupture dans la gestion et le fonctionnement de l’institution. Dans un entretien spécial accordé à la chaîne privée TFM, il affirme sa volonté de moderniser le travail parlementaire par la digitalisation tout en œuvrant à la restauration de la dignité des députés.

Dès sa prise de fonction, l’ancien ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, a été frappé par l’absence de rigueur dans la gestion financière de l’Assemblée. « Lors de la passation de service, j’ai demandé l’état des finances. Je n’ai pas reçu un seul document. L’Assemblée nationale n’avait pas de comptabilité. Des sacs d’argent entraient et on payait par billetage », dénonce-t-il. Face à ce manque de transparence, il a imposé une règle stricte : « Dès mon installation, j’ai dit aux députés que ceux qui ne fournissent pas de compte bancaire avant le 15 ne percevront pas leur salaire par virement. »

Dans sa volonté de modernisation, la digitalisation intégrale de l’hémicycle est une priorité. « Nous commandons des tablettes pour les députés et mettons en place des e-mails professionnels. Avant, chaque député recevait 18 kilos de documents pour analyser les budgets. Avec la digitalisation, nous allons réduire les coûts et gagner en efficacité », explique-t-il.

Vers plus de transparence et d’équité

Outre la modernisation, Malick Ndiaye veut mettre fin à certaines pratiques opaques. « Une cellule de passation des marchés sera créée. Jusqu’ici, lorsqu’on demandait une justification, la réponse était toujours la même : ‘C’est à la discrétion du président’. Ce temps est révolu », affirme-t-il.

Des réformes ont également été engagées sur les indemnités. « Désormais, aucun député ne recevra d’indemnité de session s’il ne participe pas aux travaux des commissions. Quant aux frais de mission, il y avait un abus : un député en déplacement pour trois jours percevait une prise en charge de cinq jours, incluant la veille du départ et le lendemain du retour. Cette pratique est supprimée », tranche-t-il.

Le retour des véhicules de fonction : une nécessité

Concernant l’attribution de véhicules de fonction aux députés, une décision qui suscite des débats, le président de l’Assemblée nationale s’en explique. Il revient sur la stratégie de l’ancien régime qui avait choisi d’allouer 900 000 FCFA d’indemnité mensuelle à chaque parlementaire au lieu de leur fournir des véhicules. Selon lui, cette mesure n’était pas neutre : « Macky Sall ne voulait pas doter les 82 députés de l’opposition de véhicules car la présidentielle approchait. Il fallait limiter leurs moyens de déplacement pour les affaiblir politiquement. »

Aujourd’hui, Malick Ndiaye justifie le retour aux véhicules de fonction par des impératifs logistiques et une question de dignité. « Comment un député venant de Saraya ou de Salemata peut-il assurer ses déplacements sans moyen de transport adéquat ? Certains arrivent en Jakarta ! Ce n’est pas une plaisanterie. En Côte d’Ivoire, un député de simple perçoit 3 000 000 FCFA, tandis qu’un membre du bureau touche 5 000 000 FCFA. Il ne s’agit pas ici de plaider pour une augmentation des salaires, mais de souligner un écart : au Sénégal, les membres du bureau de l’Assemblée nationale sont assimilés au rang de ministres, pourtant, leurs avantages ne sont pas à la hauteur de ce statut. » Il assure que cette mesure ne signifie pas une augmentation du budget, mais une rationalisation des ressources pour améliorer les conditions de travail des députés.

Avec ces réformes, Malick Ndiaye entend poser les bases d’une Assemblée nationale plus moderne, plus transparente et mieux équipée pour remplir sa mission.

le soleil

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

02 - Mai - 2023

3ème MANDAT:SONKO DISQUALIFIE MACKY

En point de presse tenu hier, lundi 1er mai 2023, Ousmane Sonko a soutenu mordicus, que le dialogue esquissé par Macky Sall vise deux objectifs : « liquider ou isoler Ousmane Sonko...

02 - Mai - 2023

«UNE MANŒUVRE POLITIQUE POUR DIVISER L’OPPOSITION AVEC LA COLLABORATION ACTIVE DU PDS»

A l’instar d’Ousmane Sonko, l’ancienne Première ministre Aminata Touré récuse aussi l’appel au dialogue du président Macky Sall. En point de...

02 - Mai - 2023

OUSMANE SONKO AFFIRME AVOIR ETE VISE PAR « UN GAZ TOXIQUE MORTEL »

Ousmane Sonko a affirmé, lundi 1er mai, que des analyses de laboratoires étrangers ont révélé le caractère « toxique et mortel » du produit...

02 - Mai - 2023

Ousmane Sonko appelle à la « désobéissance » et rejette tout dialogue avec le pouvoir de Macky Sall

L’opposant, candidat à la présidentielle prévue en février 2024, a de nouveau dénoncé lundi devant la presse ce qu’il qualifie de «...

02 - Mai - 2023

Yewwi Askan Wi : Les jeunes du Grand Parti invitent Malick Gackou à dire non au dialogue politique

La Convention Nationale des Jeunes du Grand Parti (CNJ/GP) « est contre toute forme de dialogue en porte à faux avec les intérêts supérieurs de la nation...