Au Maroc, la première ligne à grande vitesse d’Afrique s’annonce
En 2007, le Maroc décide de se doter de la « grande vitesse ». Quatre ans plus tard les travaux sont lancés. L’occasion pour la France de coopérer sur le chantier. Les dirigeants marocains ayant commandé une douzaine de rames TGV au début des travaux à Alstom. Livrées l’an passé, ces rames devraient être fonctionnelles dès la mi-2018.
L’Afrique s’ouvre à la grande vitesse. Du moins le Maroc, pour l’instant. La construction du premier tronçon de la future ligne à grande vitesse (LGV) est en train de s’achever qui reliera les villes de Tanger et Kenitra. Cette ligne est la première du genre à voir le jour sur le continent africain. Pour le pays, le projet est faramineux. Selon les informations du Monde du 30 décembre, le chantier s’étend sur 200 kilomètres, et représente une soixantaine de montagnes de terres déplacées sur les cinq dernières années. Les 5 600 ouvriers du chantier ont réalisé par ailleurs le plus long viaduc pour TGV jamais réalisé auparavant. Quelques 48 000 tonnes de rail ont été acheminés pour l’occasion. Et les chiffres devraient encore exploser d’ici à ce que le projet s’achève. La mise en service de la LGV étant prévue pour la mi-2018, après un report de trois ans. Le printemps arabe en 2011 a cependant mis un coup d’arrêt aux travaux entrepris quelques mois avant seulement. Il n’était plus question d’exproprier les habitants dont les logements se situaient sur le tracé de la ligne. Processus de négociations à l’amiable et d’indemnisation ont dû être mis en place, ce qui a considérablement retardé l’avancement du chantier.
La France partenaire. À partir de cette date, Tanger ne sera plus qu’à une heure et vingt minutes de Rabat, et à deux petites heures de Casablanca, contre près de cinq heures à l’heure actuelle. Et la France a des cartes à jouer dans la réussite du projet marocain. La SNCF assiste l’Office national des chemins de fer marocains (ONCF) dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage. Une bonne opportunité d’afficher sa volonté et son engagement de développement à l’international. Le 29 décembre, Guillaume Pépy s’est d’ailleurs rendu, en compagnie de son homologue marocain, sur le chantier de la LGV. Malgré les retards dans les travaux, les deux entreprises affichent leur volonté d’accélérer le processus, notamment afin de limiter les surcoûts. L’investissement de départ de 1,8 milliard d’euros est passé à 2,1 milliards au total. Pourtant, d’un point de vue équipement, le Maroc est prêt. La commande des douze rames de type TGV Euroduplex (deux étages) à Alstom a été livrée en 2015 et les essais sur les voies marocaines de chemins de fer classiques ont déjà été réalisés.
Et compte tenu des facteurs de risques liés au tracé de la ligne LGV, le partenariat avec la SNCF est indispensable pour le Maroc. Grands vents, terrains spongieux, risque sismiques…. Autant d’aménagements nécessaires pour la viabilité du chantier. « Sans l’expertise de la SNCF, les Marocains ne seraient pas venus à bout de ces défis », a confié un des responsables du chantier du viaduc d’El Hachef, dans des propos rapportés par le Monde. Lors de son passage sur le tracé de la ligne, Guillaume Pépy a d’ailleurs rappelé que la SNCF était également investie dans le projet afin de former les ouvriers de l’ONCF marocain à la science de la grande vitesse.
LOPINION