Au Sommet de l’Avenir, le Président Bassirou Diomaye FAYE appelle à “s’attaquer au cycle infernal de la dette”

24 - Septembre - 2024

En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, s’est exprimé à l’occasion du Sommet de l’Avenir. Il a plaidé l’inclusion face aux défis mondiaux comme l’extrême pauvreté, les inégalités et tensions géopolitiques. le Président sénégalais a également appelé à une refonte des conditions d’accès au crédit afin de rendre la dette soutenable, ainsi que pour un renforcement de l’éducation, des infrastructures numériques et de la place des jeunes dans la société.

Je remercie le Secrétaire général pour l’initiative d’organiser ce sommet et salue ses efforts pour un monde de paix, un monde stable où règne le développement inclusif.

L’avenir que nous voulons nous commande de ne laisser personne de côté face aux nombreux défis que sont la paix et la sécurité, la réduction des inégalités, l’éradication de la pauvreté, la justice et l’équité.

Nous ne pouvons réaliser cet avenir que dans la recherche de solutions communes dont le fondement se trouve dans un cadre multilatéral ; cadre qui inspire confiance et adhésion, et sert les intérêts de tous.

Autrement, il continuera de susciter la méfiance des uns, la défiance des autres, et de perdre ainsi la crédibilité et la légitimité attachées à son autorité. A ce propos, j’aimerai partager avec vous quatre observations.

Premièrement : Il est clair que notre futur ne peut se construire sur le modèle actuel dominé par les injustices, l’extrême pauvreté qui touche 10 % de la population mondiale, les tensions géopolitiques de haute intensité et le réchauffement sans précédent de la planète qui affectent gravement nos pays.

Le constat est alarmant et comme le soulignent les rapports du Secrétaire général de l’ONU, si les tendances actuelles se maintiennent, 575 millions de personnes vivront encore dans l’extrême pauvreté d’ici 2030. Ce qui va entraver davantage tout espoir de développement durable.

Face à cette situation, il est impératif de s’attaquer au cycle infernal de la dette dont les taux anormalement élevés asphyxient de nombreux pays du Sud. Ce système d’iniquité que souligne le récent rapport de la CNUCED, constitue une entrave croissante à la prospérité mondiale, en particulier dans les pays en développement dont les taux d’emprunt sont 2 à 12 fois supérieurs à ceux appliqués aux pays développés.

Pour une meilleure soutenabilité de la dette, il faut réformer les conditions d’accès au crédit surtout le crédit export, en assouplissant les règles sur les taux d’emprunt et la durée des délais de grâce et des périodes de remboursement.

Deuxièmement : La nécessité de réformer la gouvernance politique, économique et financière mondiale pour refléter les réalités d’aujourd’hui.

Même si des progrès ont été accomplis récemment, notamment la décision du G20 d’attribuer un siège permanent à l’Afrique, et celle des États membres du FMI d’accorder un troisième siège à l’Afrique dans son conseil d’administration, il reste beaucoup à faire pour garantir une pleine inclusion des pays en développement dans ces instances.

Troisièmement : il est impératif de renforcer les actions en faveur de l’éducation et de la formation professionnelle et technique pour lutter contre l’ignorance et l’endoctrinement et doter les jeunes de métiers et de moyens d’épanouissement. Un tel investissement contribuera à lutter contre les inégalités et à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD). Il est plus qu’urgent d’accélérer la mise en œuvre du plan de relance des ODD initié par le Secrétaire général.

Quatrièmement : il est essentiel d’investir davantage dans la connectivité et la digitalisation par le renforcement des infrastructures numériques, l’innovation et le soutien à l’industrie créative des jeunes sur qui repose l’avenir.

Nous devons offrir aux jeunes les moyens de se former, de réussir et de s’épanouir. Ils doivent être au cœur de nos actions et associés dans la gestion et les prises de décisions en tant que vecteurs de paix et acteurs de développement. Je vous remercie de votre attention.

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

08 - Février - 2024

Alioune Tine: « Jamais un régime politique sénégalais n’a été aussi seul et aussi isolé »

Alioune Tine interpelle le Conseil Constitutionnel. De son avis, s’il donne une suite favorable et annule le décret qui reporte l’élection présidentielle, il...

07 - Février - 2024

SÉNÉGAL : LA CEDEAO LACHE MACKY ET APPELLE À RÉTABLIR, «DE TOUTE URGENCE» LE CALENDRIER ÉLECTORAL

La Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest dit suivre avec « préoccupation » l’évolution de la situation...

07 - Février - 2024

LE FORUM CIVIL DEMANDE DES SANCTIONS CONTRE TOUS LES PARTICIPANTS AU « COUP DE FORCE CONSTITUTIONNEL »

Le Forum Civil, section sénégalaise de Transparency International, a exprimé son inquiétude face à ce qu’il considère comme une persistance de la...

07 - Février - 2024

Report de la présidentielle : Le Conseil National du Laïcat invite au respect scrupuleux du calendrier républicain

Dans un communiqué, le Conseil National du Laïcat s’est prononcé sur le report de la présidentielle et invite au respect scrupuleux du calendrier...

07 - Février - 2024

Sénégal : « Ce coup de force s’inscrit dans notre histoire françafricaine »

Benjamin König ( Humanité.fr)- Coauteur d’un ouvrage récent sur l’histoire électorale des pays de la Françafrique, Ndongo Samba Sylla analyse ce qui se...