AUGMENTATION DU NOMBRE DE DÉPUTÉS : LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR FAIT FACE À UNE IMPASSE

26 - Mars - 2022

Antoine Diome doit encore aller au front. L’exécutif a décidé d’augmenter huit (8) députés aux 165 existants déjà. L’érection de Keur Massar en département et l’augmentation de la population dans certains départements sont les principaux motifs invoqués, mais l’opposition et les non-alignés n’adhérents pas encore à l’idée. C’est pour cela qu'ils ont été convoqués à nouveau par le ministre de l’Intérieur à une réunion ce matin pour continuer les discussions.

Selon Les Echos, les locaux du ministère de l’Intérieur vont abriter ce samedi matin une troisième réunion entre Antoine Félix Diome, l’opposition et les non-alignés. Ces derniers vont encore débattre de la faisabilité d’une éventuelle augmentation du nombre de députés. La proposition vient de la majorité présidentielle,mais les autres parties émettent beaucoup de réserves. Du côté de Wallu Sénégal, la position va rester la même que celle qu’elle défend depuis le début : le respect de la loi électorale qui arrête le nombre de députés à 165. Et que s’il devait y avoir une augmentation, il faudrait impérativement procéder à la révision de ladite loi, ce qui est impossible quand on sait que la loi électorale ne peut être changée moins de 6 mois avant les élections.

Antoine Diome rencontre ce samedi, encore l’opposition et les non-alignés. Si les non-alignés maintiennent leur position, la majorité ne pourra pas compter sur eux. En effet, lors des dernières rencontres, ces derniers avaient clairement signifié au ministre de l’Intérieur leur désaccord. Pour eux, le nombre des députés est déjà pléthorique, alors à quoi bon les augmenter. Mieux encore, les non-alignées font savoir que toutes les deux raisons avancées ne tiennent pas la route : Keur Massar doit avoir ses députés certes, comme tous les départements, mais ils n’ont qu’à le défalquer sur le quota de Pikine parce qu’il est un sous-ensemble dudit département. Et en ce qui concerne l’augmentation de la population dans certains départements, les non-alignés pensent que c’est un faux débat, parce que les populations vont continuer à s’accroître et on ne peut pas à chaque fois revoir le nombre de députés.

Deux pistes ont été tracées lors des dernières réunions : la diminution du quota de députés pour la diaspora et l’affectation d’un des sièges de député du département de Pikine au nouveau département de Keur Massar. L’un comme l’autre, il sera difficile de l’appliquer puisque Pikine et Diaspora disent attendre l’État de pied ferme parce qu’il n’est pas question d’être l’agneau du sacrifice.

Pour rappel, le nombre de parlementaires siégeant à l’Assemblée nationale a été revu jusque-là cinq (5) fois dont deux fois sous Diouf, deux fois sous Wade et une fois sous le Président Sall avec l’intégration des députés de la diaspora. Et si le désir de la majorité se concrétise, on en sera à la sixième révision du nombre de députés au Sénégal.

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