BIENVENUE AU PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE EN FRANCE (PAR MAMADOU DEME)

Le nouveau président élu du Sénégal que je respecte fera une visite officielle en France. Il semble qu'il souhaite rencontrer les responsables des réseaux associatifs des diasporas sénégalaises. Je n'ai pas encore reçu mon invitation eu égard de ce que j'ai été pour les diasporas sénégalaises au Haut conseil des collectivités territoriales sénégalaises, de mon parcours de vie en France au sein et au près des diasporas sénégalaises et de mes engagements et accompagnements citoyens en faveur de celle- ci.
Si toute fois je ne reçois pas mon invitation, ce qui est fort probable, je voudrais porter à la connaissance du président de la République les questions suivantes :
1) Docteur en sociologie des migrations et du développement local, expert consultant sur les migrations internationales et membre du réseau des experts de l'Union européenne sur les migrations internationales, je voudrais attirer l'attention de monsieur le président de la République sur le rôle et la place des diasporas sénégalaises dans l'essor économique et la stabilité sociale au Sénégal et la nécessité de la reconnaître comme une force vive de la nation.
L’urgence de définir une politique publique des migrations nationales et internationales et un projet politique pour les diasporas sénégalaises en créant un pôle économique diasporas, est une nécessité absolue pour le Sénégal.
J’attire l'attention du président de la République sur la disponibilité d'experts et d'acteurs de très haut niveau au sein des diasporas sénégalaises dans le monde pour l'accompagner pour cette configuration si tel est son souhait. Ces expertises diasporiques agissent au-delà des contingences politiques partisanes et le Sénégal est leur seul camp d'une part. D'autre part, l'implication des enfants des sénégalais nés à l'étranger qui constitueraient à terme une plus-value considérable en ressources et en moyens d'influences économiques et diplomatiques et qui pourraient constituer pour l'avenir du Sénégal un potentiel de mobilisations d'investissements financiers particulièrement porteurs.
Il est à prendre en compte pour ces enfants, la question de la double nationalité pour leurs engagements citoyens et pour des raisons d'équité entre citoyens, supprimer la disposition relative à la binationalité dans la Constitution pour l'accès à la magistrature suprême. Car électeurs, ils doivent être éligibles permettant ainsi de sortir de l'hypocrisie sur la double nationalité au Sénégal.
Sur cette question majeure relative aux diasporas sénégalaises, il trouvera un écho favorable et des disponibilités à l'accompagner au sein des réseaux des diasporas sénégalaises.
2) le projet des pôles économiques tel qu'il est présenté dans le projet politique du candidat diomaye 24.
Que je suis d'accord avec lui sur les restitutions historiques des espaces de vie de nos populations et leurs survivances à travers nos langues et cultures.
Cette approche de sa politique publique territoriale pose problème notamment en ce qui concerne le Fuuta territoire historique des différentes étapes des mouvements de populations et des mobilités métissées de notre peuple dans les espaces géographiques de notre pays. Cette intention du projet diomaye 24 fait abstraction et un écartement qui rattaché le fuuta à d'autres entités géographiques ,effaçant à terme de facto le fuuta ans la mémoire de notre peuple.
Cette décision si elle est confirmée pourrait être dangereuse pour notre pays et sa cohésion avérée depuis les temps anciens.
Nous diasporas, des villages de cette région ,nous rejetons formellement cette perspective. Nous espérons que cette erreur sera corrigée pour que partout où nous sommes dans les pays du monde que nous contribuions par nos moyens et nos réseaux en partenariats publics-privés déjà avérés pour le Sénégal et le fuuta à l'émergence d'un pôle territoire porteur englobant le territoire historique du fuuta qui couvre les départements de Podor, toute la région de Matam et le département de Bakel. Cette continuité spatiale et historique de la moyenne et haute vallée du fleuve, constitue un enjeu considérable autour duquel les diasporas et leurs réseaux originaires de la zone participeront à la construction et le développement d'un écosystème à développement durable.
Si le président est disposé à nous écouter et à nous entendre, nous diasporas originaires de la vallée du fleuve sommes prêts à construire avec lui un pacte de confiance Etat-diasporas-villages et collectivités territoriales pour la mobilisation des opportunités de développent local et territorial.
3 A propos de la politique du gouvernement en matière de gouvernance.
Nous sommes surpris au sein des diasporas sénégalaises de la pauvreté linguistique et de langues dans la communication du gouvernement.
En violation des principes constitutionnels d’équité et d'égalité des langues nationales le gouvernement se suffit à communiquer avec notre peuple à travers le français et le wolof faisant fi des diversités culturelles et linguistiques qui sont celles de notre peuple à mémoires multiples, interactives récurrentes et multiséculaires.
Alors, nous sereres, peuls diolas, mandingues, soninke, mandiaks, nous n’avons pas le droit d'entendre, de comprendre et de participer à travers nos langues et cultures, reconnus au même titre que le wolof comme langues nationales au débat citoyen à la construction politique du projet.
La négation et l'abstraction de l'autre ne peuvent être un moyen de communications pour une forme de gouvernance réussie.
Et nous diasporas dans tout ça, dont beaucoup d'entre nous ne parlons pas bien le français et ne comprenons pas le wolof, vous mettez où nos droits à l'information et à la participation citoyenne ?
Pour nos enfants nés à l'étranger, ils sont où leurs droits à l'héritage des valeurs pluriels de notre nation dont ils portent fièrement leurs appartenances à travers les langues et les cultures de leurs parents.
Des associations sénégalaises en France et ailleurs dans le monde, travaillent ardemment au maintien des liens avec les cultures d'origines et sont très attentives à votre prise en compte de leurs formes de représentations du Sénégal à travers le monde et sont des partenaires potentiels.

Bienvenue en France monsieur le président de la République
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Mamadou Dème
Sociologue des migrations et du développement local
Expert- consultant sur les migrations internationales
Ancien haut conseiller des collectivités territoriales
Président de L'ONG S2DS Sénégal-diasporas et développements solidaires
Membre du cadre de convergences pour le fouta
chevalier de l'ordre national du mérite