Brésil: la justice autorise la libération de l’ancien président Lula

08 - Novembre - 2019

Luiz Inacio Lula da Silva, 74 ans, figure historique de la gauche brésilienne, va recouvrer la liberté plus d'un an et demi après son incarcération à Curitiba pour corruption. Dans son ordre de libération, le juge a expliqué qu'il n'y avait plus "aucun fondement pour l'exécution de la peine" en raison de la décision de la Cour suprême de mettre fin à une jurisprudence permettant l'emprisonnement dès une première condamnation en appel, même si tous les recours ne sont pas épuisés.
La décision des hauts magistrats porte un coup à l’opération du Lava Jato, lancée en 2014 par l’ex-juge Sergio Moro, aujourd’hui ministre de la Justice du président Jair Bolsonaro. Elle «va à l’encontre du sentiment de rejet de l’impunité et du combat contre la corruption, priorités du pays», a critiqué l’équipe de procureurs spéciaux anticorruption. Cette opération a toutefois été entachée par les révélations du site The Intercept qui ont montré que Sergio Moro et les procureurs avaient agi en connivence et à charge contre l’ancien président alors candidat à un troisième mandat. Lula s’est toujours dit victime d’une «persécution politique».

L’ancien syndicaliste se veut plus combatif que jamais. «Lula m’a dit: je vais sortir d’ici plus à gauche que je n’y suis entré», a confié l’un de ses interlocuteurs. Toujours populaire malgré le discrédit de son Parti des travailleurs, l’ex-président a l’intention de parcourir le pays pour renforcer l’opposition au président Bolsonaro. Mais son premier geste sera de remercier les militants qui se relaient jour et nuit depuis dix-neuf mois devant sa prison puis de tenir un grand meeting sans doute dans son fief de Sao Bernardo do Campo, dans la banlieue de Sao Paulo. «Honte à la Cour suprême», ont dit des bolsonaristes en colère sur les réseaux sociaux, certains  en appelant même à l’armée pour «fermer» le haut tribunal et le Congrès.

 

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