CAMEROUN, BÉNIN ET GUINÉE-BISSAU: LE PROGRAMME ET LES ENJEUX DE LA TOURNÉE AFRICAINE DE MACRON

25 - Juillet - 2022

Trois mois après sa réélection, le chef de l'État entame ce lundi un voyage de quatre jours en Afrique. Il visitera pour la première fois le Cameroun, avant de se rendre au Bénin et en Guinée-Bissau. Le président entend "adresser un signal de priorité politique accordée au continent africain", selon l'Élysée.
Une visite pour "adresser un signal de priorité politique accordée au continent africain". Emmanuel Macron retourne en Afrique ce lundi, son premier voyage hors d'Europe, depuis sa réélection en avril. Le chef de l'État est attendu dans la soirée à Yaoundé, pour sa première visite au Cameroun. Mercredi, il s'envolera pour le Bénin, avant de gagner la Guinée-Buissau jeudi, dernière étape de cette tournée africaine.

Ce déplacement de quatre jours permettra au président français de réaffirmer son "engagement dans la démarche de renouvellement de la relation de la France avec le continent africain", explique l'Élysée.

Dossiers agro-alimentaires, présence militaire française
Au cours de son premier mandat, Emmanuel Macron a privilégié les visites dans les pays du Sahel - lutte antijihadiste oblige - et les pays non-francophones d'Afrique comme le Nigéria, l'Éthiopie ou l'Afrique du Sud, délaissant de fait ceux de l'ancien pré-carré français en Afrique centrale dont le Gabon, la République Démocratique du Congo ou le Cameroun. Des États qui ont développé leurs relations politiques et économiques avec d'autres puissances comme la Chine, la Russie ou l'Allemagne.


Au cours de la visite, "les enjeux de gouvernance et l'État de droit seront traités à chaque étape, sans injonction médiatique mais sous forme d'échanges directs avec ses homologues", souligne l'Elysée. Pour qui "la ligne du président français n'est en aucun cas de s'ériger en donneur de leçons".

En plus des dossiers agro-alimentaires aiguisés par la crise ukrainienne, l'enjeu pour le chef de l'État est de repenser la présence militaire française sur le continent après le départ en cours du Mali. Une visite qui intervient alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière sa volonté de "repenser d'ici l'automne l'ensemble" des dispositifs militaires de la France "sur le continent africain", alors que la force antijihadiste Barkhane boucle son départ du Mali.

La menace de Boko Haram
À Yaoundé, Emmanuel Macron débattra avec des jeunes ayant participé au sommet Afrique-France à Montpellier, préparé par le professeur Achille Mbembe, qui sera présent avec notamment l'artiste Greg-Belobo, l'ancien entraîneur de la sélection du Cameroun Claude Le Roy et l'ex-rugbyman français Serge Betsen.

Les discussions porteront aussi sur la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine et l'initiative Farm lancée en mars avec l'Union européenne et de l'Union africaine pour accroître la production agricole. La France compte soutenir des projets au Cameroun, qui dispose de nombreux atouts dans ce secteur.

Les entretiens avec le président camerounais Paul Biya, 89 ans, qui dirige le pays d'une main de fer depuis près de 40 ans devraient aussi porter sur la menace de Boko Haram dans le nord du pays et le conflit qui oppose dans le Nord-ouest et le Sud-ouest depuis plus de cinq ans des groupes armés séparatistes aux forces de l'ordre.

Cette question sera également discutée au Bénin, qui, frontalier du Burkina-Faso, a subi des attaques jihadistes, et à qui la France est prête à apporter "un soutien concret", notamment dans le renseignement ou le soutien aérien.

Le dossier sahélien sera aussi abordé en Guinée-Bissau, dont le président Umaro Sissoco Embalo s'apprête à prendre la tête de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), en première ligne face à la junte malienne.

Pendant ces quatre jours, Emmanuel Macron sera accompagné des ministres des Affaires étrangères et des Armées, Catherine Colonna et Sébastien Lecornu, du ministre délégué au Commerce extérieur Olivier Becht ainsi que de la secrétaire d'État chargée du Développement, Chrysoula Zacharopoulou.

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