Campagne commercialisation arachidière: un manque à gagner de 303 milliards CFA, selon les acteurs
L’organisation faîtière « Aar sunu momel » (Asm), regroupant des producteurs agricoles de toutes les régions du Sénégal, fait de la dissolution du Cnia ( Comité national interprofessionnel de l’arachide) dans sa composition actuelle, le principal point d'un mémorandum à adresser au président de la République. Les camarades de Bassirou Ba, d'ailleurs président de l’organisation, tenaient un point de presse à l'issue de leur rencontre après l'annulation d'une marche prévue lundi prochain. Une décision de l'autorité administrative qu'ils ont rigoureusement déplorée.
En lieu et place, ils ont rendu public le mémorandum adressé au chef de l'Etat. «Le Cnia, dans sa composition actuelle, est une négation des producteurs de l'arachide comme les principaux acteurs de la filière. Ce sont des fonctionnaires et des opérateurs privés qui décident. En conséquence, on fixe un prix au producteur en porte à faux avec la réalité du marché et les préoccupations des paysans », a analysé le leader de « Aar sunu momel ».
Approfondissant sa réflexion, Bassirou Ba estime à près de 303 milliards de Fcfa le manque à gagner des producteurs de la graine oléagineuse pour cette campagne de commercialisation 2023-2024 au seul profit des opérateurs privés et des huiliers.
Ces leaders paysans pointent du doigt, par ailleurs, la gestion foncière dans le monde rural caractérisée par des dysfonctionnements qui dépouillent les agriculteurs de leurs terres accaparées par des spéculateurs impitoyables ou des investisseurs étrangers. « Le gouvernement doit également agir aussi sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs. A l'heure actuelle, le bilan s'alourdit en termes de pertes en vie humaine. Il doit œuvrer à faciliter la coexistence pacifique entre les deux communautés », souligne Bassirou Ba.
Ces organisations paysannes ont aussi déploré le fait que les efforts du président de la République pour renforcer le budget du secteur agricole ne soient pas visibles dans le quotidien des populations du monde rural. Elles ont appelé à plus de représentativité de ces dernières dans les instances de cession des intrants et autres semences agricoles.