CAN 2017 au Gabon : Atouts d'Afrique
La Coupe d'Afrique des Nations a démarré le week-end dernier au Gabon. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle n'affolera pas les milieux économiques. Selon le CDES de Limoges, l'Euro 2016 a généré 1,2 milliard d'euros de retombées à la France mais la compétition africaine n'aura malheureusement pas le même impact pour le pays hôte. Tout juste peut-on espérer qu'elle joue un rôle politique d'apaisement et de réunification dans un pays secoué récemment par de graves tensions à la suite des élections présidentielles contestées.
Le sport, le football surtout, réalise parfois ce genre de petit miracle, en Europe aussi comme en témoigne l'exemple de nos voisins belges. Durant deux ans, le pays a navigué à vue sans gouvernement, se déchirant entre Wallons et Flamands avant de se réconcilier et se réunir derrière ses Diables Rouges. Souhaitons au Gabon de connaître le même sort. Mais pour ce qui est des retombées sonnantes et trébuchantes... Une étude réalisée il y a six ans par Kurt Salmon (devenu Wavestone) montrait que le poids économique de l'ensemble du football africain ne pesait pas plus que le montant des droits télé perçus par le seul football français, autour de 650 millions d'euros. C'est dire que les espoirs de développement sur le marché africain sont minces à courts termes.
"Le RAJA Casablanca, battu en finale de la Coupe du monde des clubs par le Bayern en décembre 2013, avait profité à plein du retentissement de son parcours et développé de façon très significative le nombre de ses fans sur les réseaux sociaux."
Et pourtant. Pourtant une autre étude (Baromètre Expérience Client Digitale Sport) datant d'octobre dernier pointe certains éléments étonnants et porteurs d'espoirs pour tout le football africain. Cette étude démontrait que le RAJA Casablanca, battu en finale de la Coupe du monde des clubs par le Bayern en décembre 2013, avait profité à plein du retentissement de son parcours et développé de façon très significative le nombre de ses fans sur les réseaux sociaux. 3 797 000 personnes "likent" le RAJA sur Facebook quand notre septuple champion de France, l'OL ne culmine "qu'à" 2 822 000 fans. C'est donc que le club rayonne désormais bien au-delà du Maroc. C'est donc aussi qu'un club comme le RAJA, s'il ne peut compter sur le seul potentiel économique local pour se développer, peut espérer toucher des fans là où la diaspora marocaine essaime, un peu partout dans le monde. Reste ensuite à fidéliser et monétiser l'affaire. Et si le football africain profitait pleinement de la révolution digitale ?
Vincent Chaudel
Directeur Communication & Marketing / Expert Sport chez Wavestone