Casamance: De fortes pluies perturbent la reprise des cours

Comme beaucoup de gens le craignaient, de très fortes pluies, accompagnées par des rafales de vents se sont abattues tôt ce jeudi presque partout en Casamance, perturbant dans plusieurs localités de la région, la reprise des cours dans les écoles fixée ce jeudi. Dés les premières heures de la matinée tous les horizons se sont assombris avant que de violents vents que l'on peut assimiler à des tempêtes ne commencent à secouer les arbres dans tous les sens. Puis il s'en suivront de très fortes averses qui transformeront les rues en lacs. Face à cette situation, beaucoup d'élèves qui traînaient déjà les pieds pour cette reprise ont préféré rester chez eux. C'est le cas de Jean Sagna, un élève de la classe de troisième au collège devant faire le brevet qui a préféré prolonger son sommeil dans son lit au lieu de se rendre à l'école.
''Je voulais partir à l'école même si j'ai des appréhensions par rapport à cette reprise, mais la pluie m'en a empêché. En fait, je ne peux pas aller à l'école sous cette forte pluie car non seulement l'eau va mouiller et gâter mes affaires, mais il y a aussi un problème de sécurité. Avec ces vents violents, c'est trop risqué de sortir de chez soi'', confie t-il, soulignant qu'il veut certes réussir, mais avant tout il faut préserver sa sécurité. À son avis, les autorités savaient dés le départ que ce serait extrêmement difficile voir impossible pour les élèves d'étudier en hivernage en Casamance.
''La Casamance est différente des autres régions, il pleut beaucoup ici et souvent les pluies sont accompagnées de vents, donc les élèves ne peuvent pas se rendre à l'école dans ces conditions, même s'ils disposent de parapluies. En tout cas moi, s'il pleut je reste chez moi'', avance t-il.
Fatoumata Camara, une élève de la terminale abonde dans le même sens, soulignant que ce forcing des autorités qui veulent coûte que coûte sauver l'année scolaire quitte à sacrifier les élèves ne marchera pas au sud du pays à cause des fortes pluies. En tout cas, elle dit que personnellement, elle n'envisage pas de braver les intempéries pour aller en classe.
''Vous savez qu'ici contrairement aux autres régions, il y a souvent des tornades surtout entre juillet et août, donc c'est impossible d'aller à l'école dans ces conditions, il y a souvent des accidents qui se produisent lors des orages. Moi, personnellement l'envie de réussir ne vas pas m'amener à risquer ma vie, s'il pleut je ne sors pas de chez moi'', relève t-elle. De son point de vue, l'Etat aurait dû prendre le risque de faire reprendre les cours au mois de mai pour donner les mêmes chances aux élèves du sud du pays que leurs camarades des autres régions. De ce fait, les examens allaient être organisés dans le courant du mois de juillet comme d'habitude.
Par contre, certains élèves comme Astou Diédhiou en classe de terminale au lycée privé Platon de Ziguinchor qui ne voulaient pas rater cette reprise, sont allés faire cours. Elle explique que lorsqu'elle s'est rendue compte qu'une pluie se préparait, elle s'est précipitée pour rejoindre son école.
''Quand j'ai vu que le ciel est noir, je me suis précipitée pour rejoindre mon école parce que je ne voulais pas rater cette reprise. Je veux décrocher mon bac et aller à l'université. Je sais ça ne va pas être facile avec les pluies qui vont être très fortes jusqu'en septembre, mais je vais tenir'', a t-elle laissé entendre.
On a appris que beaucoup de localités de la région, les pluies ont empêché de nombreux élèves d'aller à l'école. Un enseignant joint par la PANA annonce qu'une bonne partie de ses élèves étaient absents pour cette reprise. Et il se dit convaincu que c'est la pluie de la matinée qui en est la cause. À noter que les pluies sont tombées jusqu'aux environs de 11h avant de baisser d'intensité. Et jusqu'en début d'après midi, il n'y avait toujours pas de soleil.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)