Casamance : Le Mfdc répond à Ousmane Sonko

04 - Novembre - 2024

La réplique de la branche politique du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) aux récentes déclarations d’Ousmane Sonko n’a pas tardé à faire réagir. Dans un contexte de campagne électorale, le chef du parti Pastef, en visite en Casamance, a évoqué la « question casamançaise ». Un propos qui n’a pas manqué de susciter la controverse.

Amidou Djiba, porte-parole du MFDC, a vivement contesté les déclarations de Sonko. « Il avait promis de régler ce problème discrètement, mais aujourd’hui il se positionne publiquement et soutient une version des faits que nous savons fausse », a affirmé M. Djiba. Il a notamment réfuté l’idée que l’ancien administrateur colonial Jacques Charpy aurait déclaré que la Casamance avait été intégrée au Sénégal, un point soulevé par Sonko dans ses propos.

Djiba a tenu à rappeler que le récit présenté par Charpy dans son ouvrage Casamance, pays de refus avait été critiqué à l’époque, notamment par l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, dirigeant indépendantiste de la Casamance « Sonko, en se basant sur de tels écrits, alimente des contre-vérités », ajoute Djiba.

Sur la situation actuelle en Casamance, le porte-parole du MFDC a rappelé la fragilité de la paix : « Nous ne sommes ni en paix ni en guerre. Ceux qui croient qu’un avantage militaire leur permet de dérouler leur politique économique sans dialogue se trompent lourdement. » Des propos qui font écho aux tensions persistantes dans la région, où le conflit latente oppose les rebelles du MFDC aux forces sénégalaises depuis plusieurs décennies.

Interrogé également sur l’interdiction du livre de Séverine Awenengo Dalberto, une chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), intitulé "L'idée de la Casamance autonome - Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", Amidou Djiba a estimé qu’un tel acte serait contraire aux valeurs démocratiques prônées par l’État. « Si l’on aspire à un pays de droit, on ne devrait pas interdire la diffusion de cette publication », a-t-il déclaré.

Enfin, Djiba a réitéré la nécessité de poser les bases d’un véritable dialogue de paix, centré sur la vérité et la justice : « Si l’État souhaite vraiment œuvrer pour la paix en Casamance, il devra engager des négociations transparentes et fondées sur des faits avérés. »

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

28 - Juin - 2022

AMADOU BÂ BRISE LE SILENCE : "PAR LE CHANTAGE ET LA PRESSION, YEWWI VEUT..."

Sa parole est rare et épiée. Son propos policé et extrêmement prudent. Il s'agit de l'ancien ministre de l'économie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, qui...

28 - Juin - 2022

​Ahmed Aïdara : « Je fus pris en otage par ... »

Faca à la presse ce mardi, le maire de la ville de Guédiawaye a dénoncé son arrestation et a indiqué avoir été pris en otage par la...

27 - Juin - 2022

FRANCE : LE MOUVEMENT BULLETINS NULS ETEND SES TENTACULES

On pensait que sa dernière visite en France avait permis au président Macky Sall de trouver un remède aux nombreux problèmes qui paralysent le fonctionnement de son...

27 - Juin - 2022

Arrestation de Déthié Fall : Me Abdoulaye Wade envoie une délégation chez le mandataire de Yaw

Le Secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, a envoyé une forte délégation au domicile...

27 - Juin - 2022

FAUT-IL SAUVER LE SOLDAT MACKY ? (PAR MOMAR-SOKHNA DIOP)

Au regard du nombre de morts, de blessés et de la très forte prolifération des violences politiques, nous ne devons plus nous poser la question à savoir s’il faut...