CASAMANCE : UN OPERATEUR INDIEN VEUT MODERNISER LE PORT DE ZIGUINCHOR ET METTRE EN PLACE UNE UNITE DE TRANSFORMATION DE CAJOU AVEC UN HOMME D’AFFAIRE ALGERIEN

Une véritable révolution est prévue au port de Ziguinchor. En fait, un puissant homme d’affaires indien veut y apporter de grandes innovations pour y intensifier le trafic. Rajendra Chakkupurayil, c’est son nom, qui vient de séjourner en Casamance souligne qu’il est venu avec beaucoup d’idées pour apporter sa contribution au développement de la Casamance où il existe beaucoup d’opportunités. Et pour lancer ses projets, il a pris l’option de commencer par développer le port de Ziguinchor.
‘’J’ai vu les besoins qu’il y a pour le port de Ziguinchor et c’est ce que je vais développer pour un premier temps. Ce port a besoin d’un peu de développement. J’ai une ambition de développer ce port et ramener 25% du trafic qui se trouve à Dakar ici à Ziguinchor pour faire des échanges’’, a-t-il indiqué, relevant que les autorités locales l’ont donné les autorisations pour démarrer cet ambitieux projet. Il mentionne que ce projet qu’il veut mettre en œuvre va créer beaucoup d’opportunités pour les Casamançais en quête d’emplois, relevant, au passage, que le développement de la Casamance se trouve dans l’exportation. .
‘’Ce développement que je veux apporter permettra de créer beaucoup d’opportunités pour les Casamançais à la recherche d’emplois car je prévois un grand nombre d’embauches. Le développement de la région se trouve dans l’exportation et si le développement du port se termine rapidement, tout sera prêt pour exporter à partir d’ici vers toutes les régions du monde’’, souligne t-il. Il note, à ce sujet, que jusque-là, seules les noix d’acajou amènent des devises à la Casamance, alors qu’avec la richesse des terres de la région, il y a beaucoup d’autres opportunités pour développer des activités économiques comme le maraîchage et l’agriculture en général.
‘’Avec un développement du port et l’agriculture, il y aura de grandes opportunités pour développer la Casamance dans un avenir très proche avec, bien sûr, le soutien des autorités dont j’aurais vraiment besoin’’, indique t-il.
A signaler que cette rencontre qui a été marquée par une forte présence d’opérateurs économiques Ziguinchorois, invités pour une rupture du mois de ramadan, a été aussi une occasion pour cet d’homme indien de signer un partenariat avec un opérateur algérien, Amedine Mouloud, qui veut aussi faire des investissements en Casamance. Ce partenariat porte sur la filière cajou. En fait, les deux hommes entendent mettre en place à Ziguinchor une unité de transformation de noix d’acajou et d’autres produits de la région comme la mangue ou la banane dont le coût est estimé à 3 milliards de francs Cfa.
Amedine Mouloud donne des détails de cet ambitieux projet.
‘’Vous envoyez vos noix d’acajou brutes directement en Inde, pourquoi ne pas les transformer ici ? Donc, nous avons pris l’initiative d’acheter une unité industrielle et de la faire venir ici, elle sera mise en place dans les prochains mois. Nous avons l’ambition de commencer par 5 000 tonnes/jour de transformation de noix d’acajou brutes pour finir au début de l’année prochaine à 15 000 tonnes/jour de noix d’acajou produit fini pour lesquels nous avons déjà des contrats en France et au niveau des Emirats Arabes Unies où nous avons nos propres sociétés de distribution. Les régions du Golf sont très demandeurs de ce produit et l’Europe également. Les noix brutes partent en Inde, après être transformées reviennent en Europe ou dans les pays du Golf. Nous pouvons faire cette même transformation en Casamance. Nous avons prévu d’embaucher une centaine de personnes et commencer la production dans les prochains mois. La Casamance a été toujours le grenier du Sénégal. J’espère que le problème qu’on a connu toutes ces dernières années est derrière nous, donc nous ne devons plus attendre nous les privés, nous devons investir en rapport avec le peuple de Casamance. Nous serons des partenaires et qui dit partenaires cela veut dire du donnant donnant. Les hommes d’affaires de Casamance qui sont là ne sont pas des concurrents, ils vont nous aider, ce sont des partenaires. Nous, en tant qu’investisseurs algériens, nous voulons développer le produit de cajou. Le produit brut n’apporte pas ce qu’il devrait apporter à la Casamance. Le premier bénéfice, c’est que nous allons créer de l’emploi. Et en transformant le produit brut en produit fini, cette plus-value que nous obtiendrons nous permettra de faire connaitre déjà premièrement les produits de la Casamance parce qu’on peut y produire beaucoup de bons produits et ne pas dépendre seulement de produits importés. Nous ferons connaitre ces produits comme l’eau la Casamançaise dont je suis très fier de voir qu’elle est fortement demandée au Sénégal. Pour moi, elle constitue une grande image de la Casamance. Des produits de la Casamance peuvent être numéro un aujourd’hui sur le marché. Et je vous assure que moi, en tant qu’étranger, quand je vois un produit de la Casamance prisé aussi fort dans des régions comme Dakar, que les gens de Dakar ne boivent que l’eau de Casamance, cela m’a fait un grand plaisir. Nous voulons faire la même chose avec les autres produits de la Casamance. Nous avons la mangue qui est un produit très riche, il y a le cajou, la banane, tout ça ce sont des produits à développer industriellement’’.

Mamadou Alpha Diallo (infos15.com)