CE QUE JE REPROCHE AU PRESIDENT MACKY SALL (PAR BIRAHIM CAMARA)

06 - Juillet - 2023

Nul ne peut reprocher au président de la republique d'avoir manqué à sa parole: ne pas briguer un troisième mandat.

Nul ne peut lui reprocher d'avoir respecté la constitution.

Il a honoré sa parole et démontré son attachement aux principes républicaines et démocratiques .

Ce qu'on peut , par contre , lui reprocher c'est d'avoir semé le doute dans les esprits avec son fameux "ni oui ni non ".

"Le renoncement" du président de la republique à une troisième candidature ne relève donc pas que de la seule pression populaire et internationale.

D'autres facteurs immatériels doivent être pris en compte .

En effet , au fil du temps , certains de ses collaborateurs, par leurs déclarations et actes
( meetings de soutien ou d'investiture ) ont voulu imposer aux sénégalais la légalité de sa candidature à un second quinquennat contre la lettre et l'esprit de la constitution de 2001 .

Parmi ceux-ci, nous pouvons citer les éléments de langage du président de la republique , lui-même comme " la réduction de l'opposition à sa plus simple expression , le coude posé sur certains dossiers , le ni oui ni non ou son fameux ci ndiek " .

Ensuite les appels à la violence et les agressions verbales de son camp contre les opposants ( Aliou Dembourou Sow , Ahmed Suzanne Camara , Mouhamadou Massaly , Coura Macky ou Amy Ndiaye Gniby) qui n'ont jamais été inquiétés , ont été ignorés par le procureur de la république malgré plusieurs plaintes .

Pendant ce temps les arrestations et les emprisonnements arbitraires d'opposants et de journalistes se multiplient et s'accélèrent au point de balafrer le visage de la justice sénégalaise .

Les denis et les dedits des ministres Ismaila Madior Fall, Seydou Gueye, Bamba Fall et Aissata Tall Sall rattrapés par le VAR ont contribué à la montée de l'ire populaire. Tout comme les affirmations non étayées portant sur la présence au Sénégal de forces speciales ou occultes , de mercenaires ou de terroristes.

Par ailleurs les erreurs de gestion des biens publics et les scandales politico- financiers imputés aux proches du président de la republique (Mame Mbaye Niang, Mansour Faye , Aliou Sall etc...) et l'attribution nébuleuse de plusieurs marchés publics
( Frank Timis , achat d'armes par le ministère de l'environnement ) sont autant de facteurs qui ont été fatales au projet prêté au président de la republique .

Face à tant de fautes politiques et au sentiment d'injustice
( affaires Ousmane Sonko, Pape Alé Niang , Walf tv , Bougazeli , agents de renseignements, émeutes de 2021 etc...) , la jeunesse sénégalaise infiltrée par des bandes de voleurs , d'agresseurs et de vandales , finit par accorder une certaine crédibilité aux discours de l'opposition amplifiés par les réseaux sociaux .
Ainsi elle s'est soulevée non pas contre le bilan matériel élogieux du président de la republique mais contre le sentiment d'injustice et surtout l'idée de violation de la constitution.

Les diasporas sénégalaises des États-Unis d'Amérique et de l'Union Européenne, malgré plusieurs missions composées d'anciens sénégalais de l'extérieur, ont coupé les liens avec l'Alliance pour la République ostraciste et arrogante et la mouvance présidentielle ( Macky 2012 et BBY) .

 

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