Charles Biagui, enseignant chercheur : ''Ce que je pense de la rationalisation des partis politiques... ''

10 - Janvier - 2025

Selon l’Enseignant chercheur en Sciences politiques, Jean Charles Biagui, le débat sur la rationalisation des politiques annoncée par le nouveau régime n’est pas aussi simple à trancher. Interpellé sur la question hier, jeudi 9 janvier, le Maître de Conférences assimilé pointe du doigt la difficulté à modifier par une réglementation certains facteurs à l’origine de l’explosion du nombre de partis politiques au Sénégal.

La rationalisation des politiques voulue par le nouveau régime est-elle finalement plus facile à dire qu’à mettre en œuvre ? Si on en croit l’Enseignant chercheur en Sciences politiques, Jean Charles Biagui, ce débat n’est pas aussi simple à trancher. Interpellé sur la question hier, jeudi 9 janvier, le Maître de Conférences assimilé pointe du doigt la difficulté à modifier par une réglementation certains facteurs à l’origine de l’explosion du nombre de partis politiques au Sénégal. Citant entre autres, la pauvreté du débat politique, la culture politique, le système électoral, l’Enseignant chercheur en Sciences politiques va même plus loin en prenant le contre-pied de ceux qui appellent à l’application stricte de la Loi n° 81-17 du 6 mai 1981 sur les partis politiques pour endiguer ce phénomène de pléthore de partis politiques. En effet, selon lui, une application stricte de cette loi ne va pas nécessairement rationaliser les partis politiques.

Poursuivant son analyse, le spécialiste des Sciences politiques suggère plutôt au Président Diomaye et son régime, en plus de la réglementation, d’allier aussi la carte de la concertation. « Au Sénégal, on évoque souvent le nombre important de partis politiques. Malgré une existence juridique officielle, la plupart de ces partis ne participe pas au débat public, ils ne vont pas à la rencontre des populations dans le cadre d’élections. Dès lors, il s’agirait de les « rationaliser » en faisant probablement le tri ou en mettant un cadre institutionnel qui limiterait leur nombre ou leurs modalités d’action », a-t-il indiqué avant d’insister. « Le débat n’est pas aussi simple de mon point de vue. Les tenants actuels du pouvoir peuvent y contribuer en privilégiant un débat politique sain loin de la politique politicienne, en participant au renouvellement d’une élite administrative et politique qui ferme la porte à tous ces nombreux opportunistes qui créent des partis politiques dans le seul but d’avoir un strapontin et de se servir ».

Pour justifier son approche, Jean Charles Biagui souligne que depuis 1981, plusieurs dispositions de la loi sur les partis politiques n’ont jamais été appliquées avant de s’interroger. « En démocratie, est-il de la responsabilité de l’État de le faire ? En tout état de cause, il faudra éviter d’arbitrer à la place du peuple souverain. Il faudra sur-
tout éviter de remettre en cause la liberté d’association ».

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

06 - Novembre - 2021

CE JOURNALISTE DE WALF EST CANDIDAT A LA MAIRIE DE KEUR MASSAR NORD

Les téléspectateurs de Walf vont reconnaître son visage. Seydina Oumar Bâ, présentateur vedette du journal de 13 h en wolof, est candidat à la mairie de...

06 - Novembre - 2021

KEUR MASSAR NORD: OUMAR TOP OFFICIALISE SA CANDIDATURE A LA MAIRIE

Dans un entretien exclusif avec Infos15 en janvier 2020, Oumar Top, président du MOREK (Mouvement pour la Rénovation et l’Emergence de Keur Massar), annonçait sa...

06 - Novembre - 2021

CONVOCATION DE BARTH : OUSMANE SONKO APPELLE LES SENEGALAIS A ENVAHIR LE TRIBUNAL

« Si j’étais à la place de Barthélémy Dias, je ne répondrai pas à la convocation. Mais si lui décide d’y aller alors je demande...

06 - Novembre - 2021

ELECTIONS LOCALES : L’APR SUSPEND LE COORDINATEUR DE LA DSE DE DUBAI POUR AVOIR CANDIDATE SOUS LA BANNIERE DE LA REPUBLIQUE DES VALEURS

L’APR n’y est pas allée avec le dos de la cuillère. Elle vient d’infliger une lourde sanction au coordinateur de la DSE DE DUBAI, Alseyni NDIAYE, coupable à...

06 - Novembre - 2021

KHALIFA AUX MANDATAIRES DE YAW : « ENVAHISSEZ LES PREFECTURES ET S’IL FAUT SE BATTRE, BATTEZ-VOUS »

Pour Khalifa Sall, le rejet ou l’invalidation des listes de la coalition Yewwi Askan Wi dans certaines localités est « louche » et « suspect ». « A tous...