CLASSEMENT MONDIAL DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE : LE SÉNÉGAL PERD 24 PLACES

03 - Mai - 2022

Le Sénégal occupe la 73e place, sur 180 pays, du nouveau classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, perdant 24 place par rapport à l’année dernière.

Ce classement, édition 2022, est dominé par la Norvège, le Danemark et la Suède, dans un contexte marqué par "une double polarisation, amplifiée par le chaos informationnel : polarisation des médias entraînant des fractures à l’intérieur des pays et polarisation entre les États sur le plan international".

Les Seychelles, pays africain le mieux noté de ce classement, occupe la 13e place et est crédité d’une situation "plutôt bonne" en matière de liberté de la presse, de même que la Namibie (18e), l’Afrique du Sud (35e), le Cap-Vert (36e), la Côte d’Ivoire (37e), le Burkina Faso (41e), la Sierra-Léone (46e).

La situation de la liberté de la presse est par contre jugée "problématique" en Gambie (50e), au Niger (59e), au Ghana (60e), à Maurice (64e) et au Kenya (69e), ainsi qu’au Sénégal, qui devance cependant au classement le Liberia (75e), le Malawi (80e), les Comores (83e), la Guinée (84e) et le Lesotho, à la 88e place d’un classement qui place dont la Corée du Nord est le dernier élève.

Reporters sans frontières souligne que plus généralement, la liberté de l’information "revêt plusieurs visages" en Afrique, "où coexistent à la fois la presse foisonnante du Sénégal (73e du Classement) ou d’Afrique du Sud (35e) et le silence assourdissant des médias privés en Érythrée (179e) ou à Djibouti (164e)".

"Malgré une vague de libéralisation dans les années 1990, on assiste encore trop souvent à des pratiques arbitraires de censure, notamment sur Internet avec des coupures ponctuelles du réseau dans certains pays, des arrestations de journalistes et des atteintes violentes. Celles-ci se déroulent très souvent dans la plus grande impunité, comme l’illustre la disparition du journaliste malien Birama Touré en 2016, dont RSF a démontré qu’il avait été enlevé par les services de renseignement de son pays et probablement tué lors de sa détention au secret", peut-on lire.

"Ces dernières années, la multiplication de lois répressives criminalisant le journalisme en ligne est venue porter un nouveau coup au droit à l’information’’, avance analyse Reporters sans frontières, ONG spécialisée dans la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes.

Elle relève que dans le même temps, "la prolifération des rumeurs, de la propagande et de la désinformation a contribué à affaiblir le journalisme et l’accès à une information de qualité".

"Souvent peu soutenus d’un point de vue institutionnel et encore largement dépendants des diktats éditoriaux de leurs propriétaires, les médias africains peinent à développer des modèles soutenables et durables", fait observer l’ONG.

LE DÉVELOPPEMENT DES MÉDIAS D’OPINION AMPLIFIÉ PAR LES RÉSEAUX SOCIAUX

"Longtemps étouffés sous la dictature, des pays comme l’Angola (99e), le Zimbabwe (137e) ou l’Éthiopie (114e) ont connu une ouverture plus ou moins importante de leur espace médiatique mais, dans la plupart des cas, la répression des voix dissidentes demeure", note-t-elle, ajoutant que dans le Sahel, "l’insécurité et l’instabilité politique ont fortement progressé et le journalisme y est, ces derniers temps, attaqué de manière spectaculaire".

Reporters sans frontières rappelle à cet effet qu’en 2021, deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41e). De même, le reporter français Olivier Dubois a été enlevé par un groupe armé au Mali (111e) et plusieurs journalistes ont été expulsés du Bénin (121e), du Mali ou du Burkina Faso.

De manière générale, fait-elle valoir, dans les sociétés démocratiques, "le développement de médias d’opinion sur le modèle de Fox News et la banalisation des circuits de désinformation, amplifiée par le fonctionnement des réseaux sociaux, provoquent un accroissement des clivages".

"Sur le plan international, conclut Reporters sans frontières, l’asymétrie entre, d’une part, les sociétés ouvertes et, d’autre part, les régimes despotiques qui contrôlent leurs médias et leurs plateformes tout en menant des guerres de propagande, affaiblit les démocraties".

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

17 - Juillet - 2019

LEVEE DU CORPS: LE TEMOIGNAGE TOUCHANT DE LAMINE DIACK SUR OUSMANE TANOR DIENG

Lamine Diack, ancien patron de l’athlétisme mondial, est revenu sur les relations politiques et sportives qu’il entretenait avec Ousmane Tanor Dieng. Il s'exprimait lors la...


15 - Juillet - 2019

Thione annonce le retrait de la plainte de Wally Seck contre Imam Kanté

Le sujet à polémique, assorti du port de T-Shirt avec l’effigie LGBTI de Wally est sur le point d’être enterré. La famille du leader des faramaren,...

15 - Juillet - 2019

Imam Kanté s'en prend aux faux imams venus chez Thione Seck

Thione Seck a annoncé retiré la plainte contre Imam Kanté mais ce dernier n’en démord pas et reste sur sa position. Durant la conférence de presse...

08 - Juillet - 2019

Polémiques LGBT: JAMRA parle à Waly Seck, et rencontre OXFAM cet après-midi

Après avoir pris connaissance de la lettre ouverte, largement reprise par la presse, du cadre de Oxfam-Sénégal, Elimane Kane, dont le dossier est présentement en...