Comment le gouvernement sénégalais compte gérer la dette d'ici 2027

31 - Décembre - 2024

Pour le financement de son économie, le Sénégal reste fortement tributaire de ses partenaires étrangers. Fin 2023, la dette extérieure représentait 74,3% de l’encours de la dette dont près de 30% de dette libellée en dollar. Dans la stratégie de gestion de la dette prévue entre 2025 et 2027, il est constaté que lors de la période 2023-2025, les ressources extérieures s’élevaient à hauteur de 51,8% contre une prévision de 34%.

C’est justement pour renverser cette tendance que le Sénégal cherche à développer le marché domestique. « Il est ainsi visé un mix de nouveaux financements extérieurs et domestiques à hauteur de 41% et 59% respectivement, à l’horizon 2027 ». En d’autres termes, le Sénégal veut avoir presque 60% de ressources locales contre près de 40% de dette extérieure. « Sous ce rapport, il sera recouru aux Diaspora Bonds comme source de diversification de l’endettement en monnaie locale ».

Toutefois, la mobilisation de ces ressources fait face à un certain nombre d’obstacles parmi lesquels convaincre les émigrés et surtout faire une ‘’étude approfondie des profils de la cible’’ afin de proposer des projets suffisamment attractifs pour capter les flux. « Ces ressources des Diaspora Bonds conjuguées à la bonne capacité d’absorption des titres du Sénégal sur le marché domestique (par adjudication et par Appel public à l’épargne), estimée à plus de 1500 milliards de FCFA, permettront sur le moyen-long terme de substituer à la domination des ressources d’origine externe dans le portefeuille la prééminence de dette en monnaie locale avec tous les avantages en termes de réduction de l’exposition au risque de change et au risque de taux d’intérêt variable ».

Il y a cependant une réalité qui devrait inquiéter : alors que le coût moyen de la dette extérieure se situe autour de 5% entre 2023 et 2024 avec une durée moyenne de plus de 10 ans (13 ans); celui de la dette intérieure est à près de 7%, soit 2% plus élevé avec une durée moyenne de moins de 4 ans.

Dans sa stratégie de diversification des sources de financement, l’Etat compte également explorer d’autres zones comme le Moyen-Orient et l’Asie qui, selon le document, « présentent actuellement des possibilités immenses en termes de liquidités disponibles ». Cette option explique sans doute la volonté du Sénégal d’intégrer les Brics, puisque Dakar est cité parmi les pays candidats.

Malgré cette volonté affichée, le gouvernement sait que les ressources internes ne peuvent pas répondre à tous les besoins du pays. Ainsi, la direction du budget précise que cette réorientation vers la monnaie locale « n’exclut pas le bénéfice des opportunités offertes par les autres types de financements innovants comme les financements portés vers l’Environnement, le Social et la Gouvernance (ESG) ».
Tags:

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

24 - Juin - 2024

Baisse des prix du pain : Les meuniers annoncent l’arrêt de la production de farine

En réaction à la décision du Conseil national de la consommation du 21 juin 2024 de réduire le prix de la farine boulangère de 19 200 à 15 200 F CFA,...

24 - Juin - 2024

Transport aérien interurbain : Le ministre des Transports annonce la mise sur pied d’Air Sénégal Express

Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, El Malick NDiaye annonce la mise sur pied de la compagnie Air Sénégal Express. Cette nouvelle compagnie...

21 - Juin - 2024

GAZ et Pétrole : L’État du Sénégal dévoile les projets et comment il compte dépenser les recettes de 2025 à 2027

Le Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027 offre une vue détaillée de l’évolution économique, des...

20 - Juin - 2024

Économie : Le Sénégal pourrait avoir accès à 230 milliards de FCFA vers la mi-juillet (FMI)

Le chef de la Mission du FMI au Sénégal, Edouard Gemayel, a annoncé, mercredi, que le Sénégal pourrait recevoir vers la mi-juillet près de 230 milliards...

14 - Juin - 2024

Pr Patrice Samuel Aristide Badji, agrégé des facultés de droit, Fsjp-Ucad : « La renégociation des contrats est possible à plusieurs conditions »

L’annonce de la production du premier baril de pétrole au Sénégal, mardi dernier, a fait renaitre le débat sur la renégociation des contrats...