COMPARER LES ELECTIONS AU MALI ET AU SENEGAL OU LA RECHERCHE D'UN PLAN B POUR VOLER LA PRESIDENTIELLE 2019
Tout le monde sait que le pouvoir libéral de Macky/APR/BBY fait l'objet d'un rejet populaire massif comparable au rejet dont son « père » libéral A. Wade avait fait l'objet le 23 juin 2011.
Les dérives de la gestion familiale patrimoniale, clanique et ethnique sont venus se surajouter à la distribution de l'argent du contribuable sénégalais via les « fonds spéciaux et caisses noires », aux cessions monnayées du pétrole et du gaz aux firmes transnationales impérialistes, à la mise sous coupe réglée de quasiment tous les secteurs économiques du pays, à la défense du maintien dans le CFA, de la signature des APE, etc.
Toutes les populations, tous les travailleurs ont tour à tour manifesté leur mécontentement contre les terribles souffrances endurées du fait des politiques néocoloniales libérales subies .
A. Wade avait déclaré que « les libéraux garderont le pouvoir pendant 50 ans ». Il pensait à son fils biologique comme l'a démontré sa tentative avortée grâce à la mobilisation populaire d'inscrire dans la constitution le « ticket présidentiel à l'américaine ». La bourgeoisie néocoloniale est congénitalement condamnée à singer ses maîtres impérialistes. Le régime présidentiel, frère jumeau de la Véme République Française, est né du coup d'état de LS Senghor contre le président du conseil Mamadou Dia, autre institution imitatrice de la IVéme République Française. C'est la même histoire institutionnelle qui continue sous l'actuel président libéral né à l'ère des indépendances néocoloniales. Les deux « fils politiques » du vieux libéral A. Wade, I. Seck et M. Sall, se sont rebellés contre la dynastie biologique libérale Wade, mais rêvent que « les libéraux gardent le pouvoir pendant 50 ans ». Ils n'ont fait que substituer à la dynastie biologique la dynastie politique. L'équation fondamentale posée au « fils politique » qui a été élu président en 2012 est : à l'ère de la découverte du pétrole et du gaz, comment obtenir un second mandat ?
Plan A : gagner au premier tour comme en 2007
C'est ce que traduit l'annonce de Macky Sall lui même : « il n'y aura pas de second tour ». A ses courtisans inquiets du rejet exprimé par le peuple tant au référendum constitutionnel du waxeet et aux législatives de la magouille chaotique, il s'est même permis de fanfaronner : « vous avez fait du bon travail, la présidentielle j’en fais mon affaire ».
Tous les ingrédients sont mis en place pour faire le coup d'état électoral présidentiel annoncé : distributions et rétentions sélectives des cartes d'identité nationale et d'électeurs, éliminations totalitaires des concurrents pour la présidentielle 2019 par la soumission de la justice à l'exécutif, parrainage autre moyen d'éliminer des adversaires politiques, interdictions et répressions de l'exercice du droit de manifester inscrit dans la constitution, achat de la presse mise au pas, corruption à coup de milliards de Marabouts, chaise musicale ethnique partisane dans les commandements de l'armée, de la gendarmerie, de la police, maintien de la CENA à la place de la CENI, reniement honteux de l'engagement de l'Etat signataire de respecter des décisions de la cour de justice de la CEDEAO, et bien entendu faire des courbettes à l'impérialisme Français pour obtenir son soutien, etc.
Mais tout ceci ne suffit pas à rassurer ses courtisans qui se relayent pour tenter de voiler les viols liberticides autocratiques du régime libéral de tous les droits et conquêtes démocratiques hautement gagnés par les luttes du peuple Sénégalais.
Plan B : un second tour à la malienne
La crainte que le peuple Sénégalais brise par sa révolte le plan A amènent certains des courtisans de la mafia libérale APR/BBY, en particulier des renégats de la gauche historique, à suggérer un plan B qui serait de reporter au second tour pour le rendre plus crédible le vol de l'élection présidentielle.
C'est ce qui transparaît dans un article de Ibrahima Séne du bureau politique du PIT, ci-devant ex-marxiste communiste et courtisan PCA au service du régime libéral néocolonial de Macky/APR/BBY. Fustigeant l'appel à manifester du perdant contre les résultats de l'élection présidentielle du Mali, la seule « preuve » de « fake news » que le sieur analyste à trouver est que « l'accusation de « fraude massive » n'est pas confirmée par « les observateurs maliens, africains, européens et onusiens, n’ont eu connaissance » (Par le mouride le 4 septembre 2018).
Et le voilà, contre le fait que Macky « doit savoir perdre le pouvoir », qui assène « qu'il est donc temps en Afrique que les gens sachent perdre dans une élection! » avant de ce contredire en disant « C’est le coup d’Alassane Ouattara contre GBagbo en Côte d’Ivoire, que Soumaïla Cissé rêvait de rééditer au Mali ». Or en Côte d'Ivoire contre Gbagbo, ce sont justement les « observateurs, africains, européens, onusiens » qui ont couverts de leur « confirmation » le coup d'état Français dont Alassane Ouattara a été bénéficiaire.
Sène n'ose pas dire ouvertement que l'impérialisme Français est derrière Soumaïla Cissé, car il sait bien que l'impérialisme Français soutient son mentor Macky Sall, mais il susurre que c'est l'impérialisme US qui protège IBK contre l'impérialisme Français. C'est ce qui transparaît dans ses propos suivants : « les USA et la Minusma, ont rejeté immédiatement cet appel, et ont exigé le respect des Institutions du Mali chargées du processus électoral, tandis que la France, malgré son mécontentement officiellement proclamé de la gestion d’IBK de l’Accord de paix d’Alger, et ses accusations « d’incompétence et de corruption de son régime », s’est abstenue prudemment ».
On dit que « quand l'hyène se cache, c'est sa mauvaise haleine qui le démasque ». C'est ce qui arrive à ce courtisan devenu avocat-griot du libéralisme néocolonial.
La mauvaise haleine ici réside dans le fait de chercher à camoufler que ce qui caractérise fondamentalement l'élection présidentielle du Mali, c'est le rejet massif tant du « gagnant IBK que du perdant SM ». Le peuple Malien l'a montré non seulement par l'abstention record, mais par l'effondrement en voix de chacun des protagonistes. Un autre élément est aussi le fait que chacun, « gagnant et perdant », a bénéficié d'une coalition au second tour à l'exception de nos camarades de SADI, dont le candidat Oumar Mariko a fait 2,5 %, qui se sont opposés au faux choix entre « la peste IBK et le choléra SC ».
I. Sène est effrayé par l'appel à manifester à Bamako lorsqu'il reconnaît que le « perdant » avec « 34,54% du suffrage exprimé au second tour, 879235 maliens ont voté pour lui, principalement de la Capitale ». C'est donc là que réside la frousse de la manifestation à Bamako tout comme on avait vu au Sénégal, l'an dernier lors des législatives, la peur bleue de perdre Dakar. Il n'a aucun scrupule de continuer à se réclamer du 23 juin et du M23 tout comme des Assises Nationales sans lesquels il ne serait certainement pas aujourd'hui PCA.
Au delà de l'affolement honteux de Sène, le peuple malien Bamakois, fatigué de l'impotence des gouvernants néocoloniaux tous libéraux qui se sont succédé depuis la révolution inachevée contre l'autocratie moussaïste en 1991, n'est pas sorti parce que c'était politiquement « le cancer milliardaire IBK contre le sida milliardaire SC ».
L'haleine étouffante de « Sène l'hyène » se déplace ainsi de Bamako à Dakar dans la perspective de la présidentielle de 2019. En fait c'est cela la vraie grille pour comprendre cette énième sortie de ce thuriféraire du libéralisme depuis qu'il en a goûté les délices dégoulinant du sang du peuple. Ce putschiste électoral suggère donc, sans le dire ouvertement, un vol électoral au second tour et non au premier au Sénégal en 2019 pour plus de crédibilité.
A y réfléchir le scénario d'un second tour Macky Sall et Idrissa Seck ou Hadjibou Soumaré ou tout autre libéral qui a gouverné sous l'égide de A. Wade/PDS, même si comparaison n'est pas raison, permet de faire un parallèle avec le Mali.
Cette hypothèse qui risque d'entraîner un rejet massif comme au Mali n'est envisageable aujourd'hui que si le libéral Macky/APR/BBY intègre dans son plan B le fait de choisir son adversaire au premier tour.
Ce n'est pas nouveau du tout. Rappelons ici que dans l'analyse du premier tour de 2012, nous avions, nous Ferñent, suggéré que nous n'excluions pas que A. Wade ait choisi Macky comme adversaire au second tour pour éviter tout procès visant Wade père lui même et pour que « les libéraux gardent pour 50 ans le pouvoir ».
Hypothèse analytique qui ne fut pas entendue à l'époque en raison de l'explication selon laquelle la troisième place de Moustapha Niasse avait été la conséquence de la trahison du processus démocratique du choix du candidat de BSS par Tanor du PS, lequel vient de récidiver en abandonnant Khalifa Sall.
Dans ce plan B possible, il est clair que Macky, après avoir éliminé Khalifa Sall, fera tout pour choisir son adversaire pour se maintenir au pouvoir. C'est en tout cas ce que préconise son courtisan plénipotentiaire renégat de la gauche historique I. Sène.
Alors tenons en compte dans la bataille pour dégager Macky/APR/BBY par le vote O. Sonko.
Diagne Fodé Roland
23 septembre 2018