Conseil interministériel spécial sur les infrastructures maritimes et portuaires : l’Etat, en quête de hub
Le nouveau pouvoir s’active à imprimer son label pour booster les infrastructures maritimes et portuaires afin de faire du Sénégal un véritable hub. En Conseil interministériel spécial présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko hier, mardi 20 août, la stratégie nationale de développement de ces infrastructures a été présentée devant les acteurs du secteur. Elle devra mobiliser 2578 milliards de F Cfa pour faire du Sénégal une destination incontournable.
Le Conseil interministériel spécial consacré aux infrastructures maritimes et portuaires a permis de passer en revue les diverses contraintes plombant le développement des dites unités industrielles. Sous la diligence du Premier ministre qui a insisté sur le principe de la rigueur dans la démarche et dans la gestion des affaires publiques, la Stratégie nationale de développement des infrastructures maritimes et portuaires a fait l’objet d’un partage avec les divers acteurs du secteur. Au bout du compte, il a été envisagé 28 décisions pour réussir le pari pour faire du Sénégal un hub incontournable. Le Premier ministre Ousmane Sonko a ainsi demandé, lors dudit conseil interministériel, un plan de restructuration et de reconfiguration du Port de de Dakar. Selon le Chef du gouvernement, ce plan doit prendre en compte le développement des ports de Bargny Sendou et de Ndayane pour assurer une bonne complémentarité. Pour Ousmane Sonko, il faut améliorer les infrastructures du Port de Dakar, renforcer les espaces de stockage et réhabiliter la voie ferrée pour connecter les différents terminaux. Le Pm a déploré à ce niveau le « recul » du Port autonome de Dakar par rapport à ceux de Lomé (Togo), d’Abidjan (Côte d’Ivoire), de Tanger (Maroc), entre autres. Selon lui, le Sénégal n’a pas investi dans son Port autonome à l’image de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Maroc. « Les gens vont ailleurs parce qu’au port de Dakar, le matériel est obsolète, les temps d’attente sont longs (…) », a-t-il expliqué. Le Premier ministre est d’avis qu’il est possible de trouver des choses qui pourraient permettre à l’Etat de « réduire » l’ardoise prévue pour la réhabilitation du PAD. Le Premier ministre a requis par ailleurs que le port de Bargny Sendou dont il a déploré les « lenteurs » constatées dans la réalisation soit connecté par voie ferrée et routière aux corridors et réseaux structurants. Il a également exigé l’engagement de discussions sur l’exclusivité des activités portuaires.
Pour les ports de pêche artisanale, le chef du gouvernement a souligné l’importance de développer 23 ports modernes. A l’en croire, quatre de ces ports seront liés à des zones industrielles de transformation des produits de la mer. Dans la même dynamique, l’Etat veut accélérer la réalisation des ports de pêche à Cap-Skiring et Fass-Boye, et réhabiliter le quai de pêche de Ouakam avec le soutien de la Banque Mondiale. Pour autant, le Premier ministre a demandé une plus grande implication des collectivités locales dans la gestion des quais.
Les ports de plaisance n’ont pas été occultés dans la stratégie nationale. Aussi, a-t-il été demandé de structurer et de financer leur développement, en les associant à des zones touristiques. Dans la même mouvance, instruction a été donnée pour améliorer les chenaux de navigation du fleuve Casamance, du bras de mer du Saloum, et à stabiliser la brèche de Saint-Louis.
La création d’un programme pour développer l’industrie navale, en diversifiant les services de construction, réparation et démantèlement des navires, est également une question clé. Au même titre que la sécurisation des sites pour les infrastructures maritimes, en les intégrant dans le Plan national d’aménagement. A ce niveau, une meilleure harmonie entre les villes et les ports sera recherchée avec des programmes spécifiques.
Vers le réexamen du décret de création des ports secondaires
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a également évoqué hier, mardi, lors de ce Conseil interministériel spécial consacré aux infrastructures maritimes et portuaires, la nécessité de réexaminer le décret de création des ports secondaires du Sénégal pour en savoir davantage sur les motivations », a-t-il dit. Avant de souligner « qu’on ne peut pas se lever du jour au lendemain pour prendre une telle mesure ». Il a relevé que chaque port a une histoire, faisant allusion à celui de Ziguinchor, ville d’où il est originaire et dont il a été le premier magistrat. Les principaux ports secondaires du Sénégal sont implantés à Kaolack, Saint- Louis et Ziguinchor. « Il va falloir, en collaboration, bien sûr avec les acteurs du secteur, revoir de très près un certain nombre d’actes qui ont été posés », a insisté le Premier ministre. Au final, le Premier ministre a fait savoir qu’il faut faire tout cet exercice pour comprendre « pourquoi il nous faut 2700 milliards FCFA ».
SQ