CONTRIBUTION : LA SORTIE DE HAMET SARR, COORDONNATEUR DE LADSE / FRANCE, EST EMPREINTE D'HONNETETE (PAR BIRAHIM CAMARA)

07 - Mars - 2020

Afficher les limites de son savoir, de ses connaissances et de sa compréhension est un signe de modestie, d'humilité et de grandeur.
Cependant, il lui plaira de noter qu'en 2012, quand le candidat Macky Sall théorisait la réduction de son mandat de sept à cinq ans en cas de victoire à la présidentielle de 2012, je comptais parmi les juristes qui avaient répondu par l'impossibilité de tenir un tel engagement au vu de la constitution de 2001.
Élu, le président de la République avait, sur le perron de l'Elysée, réaffirmé sa promesse.
Ce jour-là j'avais dit clairement que l'œuvre ne serait possible que dans deux hypothèses :
1/ La démission.
Dans ce cas il reviendrait au président de l'Assemblée nationale d'assurer l'intérim de la fonction présidentielle et d'organiser une nouvelle élection.
J'étais persuadé que le président ne prendrait pas ce pari plus que risqué.
2/ demander et suivre l'avis du conseil constitutionnel qui, lu politiquement, aurait valeur de décision.
Les faits ont plaidé en faveur de ma lecture de la Constitution de 2001.
En 2016, j'avais voté Oui au référendum qui allait faire de la diaspora une circonscription électorale chère et fondamentale pour les Sénégalais de France et d'ailleurs.
Cependant j'avais remarqué l'absence de dispositions transitoires claires, précises et transparentes limitant à deux le nombre de mandats présidentiels successifs. Peu importe la durée de l'un et de l'autre.
J'avais relevé la grande nébuleuse et l'ambiguïté qui enveloppent la rédaction de l'article 27 de la constitution de 2016.
Dans mon esprit se disputaient deux certitudes :la sacralité de la parole présidentielle, somme toute relative et la tortuosité politique.
La première est devenue floue et la seconde brandie par les faucons, menace la cohésion nationale.
La première honorera son auteur et la seconde attisera les feux de la contestation populaire.
Car les Sénégalais ne souhaitent pas le remake de la fin de règne du président Abdoulaye Wade omnibulé par la dévolution monarchique du pouvoir à son unique fils.
Nul ne sait certes ce qui se passe dans la tête d'un chef d'état. Le président de la République, Monsieur Macky Sall avait il maquillé son ambition à une troisième candidature qui ne serait connue que de son cercle très fermé ? Si oui, ce serait une haute trahison. Sinon l'immaturité du peuple sénégalais serait avérée.
Ce qui est vrai c'est que le débat sur l'hypothèse d'une troisième candidature doit être définitivement tranché par le président de la République lui-même.
Tout refus d'éclairer son peuple serait aussi dangereux que les vociférations de certains militants de l'APR.
D'autant que sa communication ne plaide pas en sa faveur du fait du manichéisme et de l'obsolescence du discours de certains de ses militants.
Ceci étant, je partage les propos du professeur Babacar Gueye qui regrette foncièrement le manque de dispositions transitoires dans la constitution de 2016 approuvée par le peuple souverain, au demeurant, sujet à erreur.
Les auteurs de la Constitution en vigueur auront une lourde responsabilité à assumer devant la postérité.
Hamet Sarr, coordonnateur de la DSE France, aura du mal à convaincre les morceaux de ce reste de son parti et de la coalition BBY dont certaines composantes ont déjà pris leurs libertés.

Birahim CAMARA

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