COUP DUR POUR MACKY SALL : ALPHONSE MENDY, UN DES CADRES LES PLUS DYNAMIQUES DE LA CCR/FRANCE, ANNONCE SA DEMISSION DE L’APR
Mauvaise nouvelle pour Macky Sall, le candidat de BBY à la présidentielle de février 2019. Alphonse Mendy, un des cadres les plus dynamiques de la CCR/France, annonce sa démission de l’APR. Dans sa lettre de démission, dont copie a été envoyée à Infos15, il pointe la « désorganisation » du parti présidentiel en France, « l’absence totale de boussole », le fait que « l’intelligentsia qui règne sur le parti [ait] muselé le débat ne laissant place qu’aux méthodes qui font toujours débat et qui ne font pas avancer le parti dans le bon sens ». Bref, ce cadre compétent, que certains leaders de l’opposition vont certainement tenter d’enrôler rapidement, ne veut plus se « battre dans un parti où les Dès sont jetés d’avance, où les premiers arrivés demeurent les mieux servis, où l’immobilisme léthargique restent la règle ».
Voici l’intégralité de la lettre de démission d’Alphonse Mendy
Chers camarades de la CCR / D.S.E. France,
Voici bientôt six ans que j'ai milité à vos côtés avec fierté et bonheur au sein de cette formation politique qu'est l'APR: C’est à la fois un honneur et une responsabilité.
Cependant, j’ai le profond regret de vous informer, par la présente, de ma démission de cette formation politique. Démission qui prend immédiatement effet à compter de cette publication officielle.
Sans entrer dans le détail afin de rester fidèle au principe de la démission, je m’autorise à rappeler que sur le plan interne et par le fait de certains responsables, plusieurs événements peu glorieux et consternants ont, à plus d'une fois, affaibli nos actions mais mon envie de servir et de m'engager l’avaient toujours emportée.
Malheureusement, arrive un moment où, compte tenu de l’importance de ces événements en teneur, nous n’avons plus la force ni la foi nécessaire pour rester en l’état et poursuivre sainement la défense des intérêts communs.
En effet, je constate depuis quelques temps que le parti, tel qu’il existe aujourd’hui, n’est plus cet outil de transformation de soi par l’engagement et à travers le rendez-vous du « donner et du recevoir intellectuel ».
Aussi rappelons-le sans aucune intention de nuire ni d’offenser personne, l’intelligentsia qui règne sur le parti a muselé le débat ne laissant place qu’aux méthodes qui font toujours débat et qui ne font pas avancer le parti dans le bon sens.
Et donc, pour ma part, je renonce de me battre dans un parti où les Dès sont jetés d’avance, où les premiers arrivés demeurent les mieux servis, où l’immobilisme léthargique restent la règle. Pour les autres, même ceux qui sont capables d’apporter la contradiction pertinente à la vie active du parti, ils sont oubliés parce qu’ils n’entrent pas dans le moule, parce qu’ils font entendre leur voix ; alors même que la contradiction est l’un des principes fondamentaux de la démocratie.
La désorganisation, et l’absence totale de boussole favorisent et encouragent la marche aveugle des troupes (militants) vers l’inconnu sans possibilité de pouvoir se projeter individuellement vers l’avant et choisir, par le travail et l’engagement, son propre avenir dans le parti. Le manque ou la rétention volontaire d’informations à destination de la base en temps utile (et au profit de quelques rares privilégiés) lors de certaines activités ne font qu’engendrer la démobilisation et « fabriquer » la frustration qui reste le maitre-mot. Cette attitude collective est loin d’être un atout dans l’intérêt du parti… bref.
J’ai, par ailleurs, pleinement conscience du fait que cette démission pourrait être de nature à peiner beaucoup d’entre vous. Je vous présente mes excuses sincères et vous informe de mon souhait de conserver nos liens de franche camaraderie et d’amitié profonde pour certains.
A cet égard, je suis presque sûr, pour celles et ceux qui font de l’intérêt général leur Crédo, que le destin et notre patriotisme nous conduiront à collaborer à nouveau dans le seul cadre de la poursuite de notre lutte commune pour un Sénégal meilleur au bénéfice de tous.
J’ai une pensée particulière, et c’est par là que je terminerai, pour celles et ceux qui militent avec cœur et leurs valeurs et qui bien souvent ne sont pas écoutés à leur juste mesure, et avec qui j’ai pu me lier d’amitié, en menant un combat que je ne regrette bien sûr pas.
Je tenais à leur dire que je continuerai ce combat avec les valeurs que je n’ai de cesse de défendre.
Que Dieu nous protège et protège le Sénégal,