Cour suprême : Khalifa Sall abat sa dernière carte
Empêtré dans une bataille juridique, Khalifa Sall a décidé d'utiliser son dernier recours, à quatre jours de la clôture des dépôts des candidature pour la présidentielle de février 2019. Reconnu coupable et condamné pour 5 ans ferme, l'ancien édile a saisi la Cour suprême, à la suite d'un pourvoi en cassation introduit par ses avocats.
Il sera fixé sur son sort ce jeudi 20 décembre. Son dossier a été retenu dans le rôle d'audience publique de la Chambre criminelle de la Cour suprême. Ce, après la confirmation de sa condamnation à cinq ans de prison ferme, assortie d'une amende de 5 millions de francs CFA dans l'affaire dite de la caisse d'avance de la mairie de Dakar.
Si une décision de la Cour suprême défavorable à l'ancien édile intervenait dans un contexte de dépôt des dossiers de candidature, il courrait des risques d'une irrecevabilité ou d'une invalidation. Et le socialiste pourrait être dans l'impasse : des risques de perte de ses droits civils et politiques. Et c'est aussi parce que si l'ancien Maire est débouté par la CS, "la décision pourrait bien être notifiée au Conseil constitutionnel". Et Khalifa Sall pourrait être disqualifié pour la présidentielle 2019. À noter qu'il reste quatre jours pour la clôture des dépôts des candidature, prévue le 24 décembre prochain.
La stratégie de défense du socialiste n'a pas varié d'un iota depuis plusieurs mois, ses conseils remettant en cause les accusations de détournement de deniers publics en s'appuyant sur un vice de procédure. Un argument qui n'a pas convaincu la Cour d'appel. Le procès de Khalifa Sall devant la Cour suprême est donc redouté par ses avocats qui dénoncent un "empressement" dans l'instruction de ce dossier. Pas de quoi toutefois offrir une porte de sortie à Khalifa. Il serait étonnant dès lors de voir la Cour suprême adopter un autre jugement que son homologue de la Cour d'appel de Dakar...