Crise politique au Sénégal, L’histoire donne raison au MFDC (par Ahmed Apaké Diémé)
Concomitamment, depuis plus de deux ans, le président Macky Sall a ordonné à son armée une opération contre les positions de Attika, et déclenché une machine juridique de persécution des Casamançais appartenant au parti politique Pastef. Ces actes trahissent le narratif secret servant à légitimer un amalgame entre la prétention à la magistrature suprême d’Ousmane Sonko et le MFDC générateur de la Casamancité rebelle que vous considérez comme une « tâche » qui ternit votre illusoire vitrine démocratique.
Or, le MFDC à sa naissance et comme motif de sa lutte de libération, a toujours dénoncé l´ethnicisme, le népotisme systémique pratiqués à l’égard du type Casamançais notamment à ses élites qui affichent une ambition politique régalienne dans votre Nation. La liste des nôtres victimes de cette politique est longue, et la dernière victime en date est Ousmane Sonko.
Son appartenance à la Casamance lui a valu, comme les Daniel Kabou, Mohamed Tété Diédhiou, Landing Savane, Robert Sagna, Victor DIATTA fondateur du MFDC, etc. le déni de statut régalien en politique. Comme nous l´avons toujours prévenu, les Casamançais ne répondent pas aux fondamentaux socio culturels, politiques qui déterminent votre vie politique et qui servent de mécanisme idéologique de filtrage, de sélection de vos élites gouvernantes.
A travers la violence politique qui s’abat sur la Casamance et ses fils et filles, parée de verni démocratique et d´un juridisme répressif, force est de constater que l´histoire donne raison au MFDC ; en ce sens que l´ethnicisme, le régionalisme népotiste qui sous-tendent cette violence politique contre le leader de Pastef accompagnant celle militaire, constitue l’un des facteurs du déclenchement depuis 1982 de la lutte pour l´autodétermination de la Casamance.
De même, fort de la mémoire de domination endocoloniale et de résistance de nos anciens, des conditions socio politiques de la naissance même de l´Etat-nation sénégalais, le MFDC, par son acte de lutte, a toujours questionné l´aventure politique entre la CASAMANCE ET le Sénégal, à travers cette expression de l’abbé DIAMACOUNE SENGHOR : « La Casamance a toujours été AVEC le Sénégal et pas DANS le Sénégal ».
Oui, l´histoire donne raison au MFDC, lorsque l’état du Sénégal impose un blocus économique aux populations innocentes, lorsqu´il tue des jeunes Casamançais nourris d´un sens élevé et presque héréditaire de la résistance, lorsqu’ il confirme la non sénégalité de la Casamance.
Par conséquent, le MFDC sans prétendre donner des leçons aux Casamançais de Pastef, les invitent à tirer les conclusions qui s´imposent au regard du traitement que tous les régimes qui se sont succédés au Sénégal leur ont réservé, en sortant de la complainte régionaliste, pour, ne serait-ce que poser la problématique institutionnelle du lien entre la Casamance et le Sénégal.
Car, combien de morts faut-il encore, combien d’humiliation, combien d’Ousmane Sonko, de Victor Diatta, de Babacar Sané, de Mohamed Tété Diédhiou de Daniel Kabou allons-nous perdre naïvement pour qu´enfin le MFDC en lutte et la Casamance aujourd’hui meurtrie et dé-sénégalisée convergent vers le surgissement d´un état-nation libre ?
Le MFDC rappelle tout Casamançais que la lutte qu´elle mène concerne tout le monde de quelque bord que ce soit. « Est Casamançais celui qui porte la CASAMANCE dans son cœur ». Il confirme son ouverture à toutes les forces notamment les jeunes désireuses de la rejoindre pour restaurer la dignité de la Casamance et parachever sa lutte de libération.
Vive la Casamance réconciliée avec elle-même !
Vive la Casamance qui sort du régionalisme de la complainte pour questionner son cheminement avec le Sénégal !
Fait en Europe ce 14 aout 2023
Le Cercle des Intellectuels et Universitaires du MFDC