CRISE POLITIQUE : « NOTRE MATURITE DEMOCRATIQUE FERA FACE », AFFIRME IBRAHIMA MBODJ, CONSUL DU SENEGAL A LYON

16 - Février - 2024

« Le Sénégal avant tout. Je sais que nous arriverons toujours à échanger pour le bien-être de tout le monde. » Manifestement, le consul du Sénégal à Lyon, Ibrahima Mbodj, n’est pas du genre à sombrer facilement dans le pessimisme quand il s’exprime sur la crise politique au pays. Au contraire ! Dans cet entretien qu’il a accordé au journal Le Progrès de Lyon, il s’appuie sur la maturité de la démocratie sénégalaise et surtout sur l’attachement du président de la République, Macky Sall, aux valeurs démocratiques, pour étayer son propos.
Dans quel état d’esprit est la communauté sénégalaise, importante ici ?
Elle est d’environ 20 000 personnes en Auvergne Rhône-Alpes Bourgogne Franche- Conté et manifeste des inquiétudes. A chacun de dépasser ses propres intérêts pour trouver ensemble le bout du tunnel. Je considère comme mes frères ceux qui sont dans l’opposition, comme ceux qui sont au pouvoir. Nous avons en commun le Sénégal. Le Sénégal avant tout. Je sais que nous arriverons toujours à échanger pour le bien-être de tout le monde.
Que défendez-vous ?
Notre but est de stabiliser le pays et d’avoir une élection pacifiée. Pour la première fois au Sénégal, un président de la République l’organise sans se présenter. C’est inédit. Le souci est lié au processus électoral. Après la contestation du fichier électoral, le recours pour le report, l’invalidation de certaines candidatures et les suspicions qui pèsent sur le Conseil constitutionnel, je crois fondamentalement que le président Macky Sall a pris la bonne décision de stopper un processus biaisé dès le départ.
Je rappelle qu’il n’était pas demandeur d’un report. C’est venu principalement des opposants qui, maintenant, le conteste. A 63 ans, vu son parcours et le fait qu’il a déclaré officiellement qu’il ne sera pas candidat, il ne va pas s’inventer une carrière de dictateur et faire un coup d’état institutionnel.
Que dites-vous du sentiment anti-français qui s’exprime ?
La France qui a beaucoup d’intérêts au Sénégal, reste une alliée. Quand on voit ce qui se passe au Mali, au Burkina, je reconnais qu’un sentiment anti-français existe, en lien avec le panafricanisme, mais au niveau du Sénégal, nous avons toujours travaillé avec la France.
Comment voyez-vous les semaines à venir ?
Des prémices de dialogue existent de part et d’autre. Les deux anciens chefs d’Etat Diouf et Wade ont fait une déclaration conjointe. Nous sommes dans une dynamique d’apaisement et l’accalmie a déjà commencé.
Je souhaite d’ailleurs condamner le rendu erroné qui est fait par rapport à la réalité. La désinformation foisonne. Beaucoup ont des intérêts inavoués. Le Sénégal est le seul pays stable d’Afrique de l’Ouest. Il a un rôle de tour de contrôle. Nous avons aussi du gaz et du pétrole. Cela attise des appétits. Nous n’accepterons pas le chaos. Notre maturité politique fera face.
La jeunesse, fer de lance, appelle à un changement.
Un changement, je ne dirais pas cela. Mais elle sollicite que le Sénégal avance.

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