DAUPHINAT : AMADOU BA SUR LA LIGNE DE DEPART

30 - Décembre - 2019

Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, dauphin de Macky Sall pour la présidentielle de 2024 ? Amadou Bâ prendra-t-il ses responsabilités s’il le président de la République brigue un troisième mandat ? Son « affectation » aux Affaires étrangères n’est-elle pas le résultat d’une stratégie savamment orchestrée pour l’éloigner du pays histoire de réduire ses chances d’élargir ses bases politiques ? Amadou Bâ ne laisse personne indifférent, son nom revient tel un leitmotiv quand les Sénégalais évoquent la question de la succession du président Macky Sall. Il en est certainement conscient. Dimanche 29 décembre, face à Mamoudou Ibra Kane, l’animateur du « Jury du dimanche » sur Iradio, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur ne pouvait pas aussi ignorer que la question du dauphinat allait prendre une place de choix.
Malgré la perspicacité et le talent du journaliste, Amadou Bâ ne dira rien, en apparence, qui renseigne sur sa volonté de succéder à Macky Sall. A apparence avons-nous dit car une analyse en profondeur de sa posture et de son propos autorise à dire que l’invité de Mamoudou Ibra Kane travaille pour être le dauphin du président Sall.
Dès l’entame de l’émission, il s’est voulu rassurant sur ses relations avec le chef de l’Etat : « La qualité de nos relations est excellente. Je pense avoir le privilège d'être l'une des personnes les plus proches du président de la République. Il ne m'aurait pas mis ministre des Affaires Etrangères s'il n'avait pas confiance en moi. » Le débat sur le troisième mandat ? Il le trouve « indécent » estimant que la priorité pour lui, c’est de travailler pour placer le Sénégal sur les rails de l’émergence. Tout au long de l’émission, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a mis en avant les valeurs du travail, sa maîtrise des dossiers, sa vocation de servir l’Etat en tant que « haut fonctionnaire », son respect de la « verticalité dans l’administration », son attachement viscéral au PSE, si cher au président Sall ; sans oublier sa loyauté. « On en peut pas être dans un gouvernement ou être dans une majorité et faire preuve de déloyauté », a-t-il souligné. Comme on peut le voir, Amadou Bâ avait un objectif : convaincre les Sénégalais qu’il a obtenu son « Brevet d’homme d’Etat », « diplôme » qui peut valoir son pesant d’or lors du choix.
Fin intervieweur, Mamoudou Ibra Kane ne s’est pourtant pas laissé endormir par les propos très souvent aseptisés de celui que certains Sénégalais voient déjà comme le dauphin de Macky Sall. « Amadou Bâ n’a pas d’ambition présidentielle ? » A cette question du journaliste, il ne répond ni par l’affirmative ni par la négative. Le chef de la diplomatie sénégalaise servira une réponse digne d’un expert de la rhétorique : « La question est mal posée », a-t-il esquivé avant de se réfugier derrière la volonté de Dieu : « Nous sommes des croyants, il faut qu’on regarde souvent dans le rétroviseur. » On retient de ses explications qu’il n’aurait jamais eu une riche carrière professionnelle et politique sans la main du Créateur. « Vous n’êtes candidat à rien ni en 2024 ni à la ville de Dakar ? », relancera plus loin le journaliste. Là aussi, il sert une réponse claire comme du jus de boudin. « (…) Ce que je veux dire, c’est que je fais le travail qui m’est confié, je fais la mission qui m’est assigné et j’essaie de donner le maximum pour réussir ma mission. Et ça s’arrête là », a-t-il répondu.
Amadou Bâ n’est pas dupe. Il sait, plus que quiconque, que la question du dauphinat est très sensible. Marcher sur des œufs en attendant l’ouverture des hostilités, telle semble donc être sa stratégie.


Cheikh Sidou SYLLA

 

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