DE LA NECESSITE D’INTEGRER LES COMPETENCES PSYCHOSOCIALES DANS LE DISPOSITIF DE FORMATION DES ELEVES (PAR AMAR NIANG)
Bonne nouvelle annoncée par son Excellence le Président Bassirou Diomaye FAYE d’intégrer Thiaroye 44 dans les programmes scolaires. Mieux, on pourrait aller plus loin. L’occasion faisant le larron, on prend appui sur la forte déclaration du Président lors de la cérémonie de commémoration du massacre de nos tirailleurs à Thiaroye pour ouvrir une brèche avec en support la pensée hugolienne «ouvrir une école, c’est fermer une prison». Cette formule du XIXème siècle est devenue l’un des aphorismes magiques d’un idéal républicain pour faire de l’école le lieu de fermentation de valeurs citoyennes positives. Ceux qui ont la comprenette rapide n’ignorent pas la fonction sociale de l’école : lieu de regroupement des communautés, moment de solidarité, espace de socialisation, courage et endurance. Chez nous, il y a peut-être quelque chose qui cloche pour arriver à dire que l’aiguille est en train de se perdre. Faut-il repenser le système éducatif ? Absolument oui. C’est le cas à l’Université Assane SECK de Ziguinchor (UASZ) où les étudiants vivent certes une violence structurelle perceptible dans les conditions de travail et généralement les personnes qui éprouvent ces difficultés développent un sentiment de mal-être qui affecte leur bien-être psychosocial mais, cela ne donne aucune licence à verser dans la violence. La violence est l’expression d’un sentiment de mal-être qui s’est produit sur une période de temps bien défini. Tout le monde peut vivre ce sentiment de bien-être négatif surtout quand on est dans un environnement qui n’est ni stimulant ni inspirant ou bienveillant mais l’homme doit utiliser son cerveau et non ses émotions. C’est la différence entre la pensée émotive et la pensée rationnelle. Il est bien connu des spécialistes le recours à la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement (on n’est pas encore arrivé là) pour dompter la naissance d’un inconfort déclenché par le cerveau, programmé pour réagir de trois manières : la soumission à l’émotion, l’évitement et la contre-attaque où l’on réagit par la colère. Si l’on est tenté par ce dernier élément, nos émotions auront une influence sur le comportement et les dégâts vont survenir surtout quand les émotions sont négatives. Le syndrome de l’UASZ montre encore que les étudiants sont mal préparés à maîtriser leurs émotions. Ils ont montré leur colère comme mode d’expression et de défense en réponse à quelque chose qui dysfonctionne. La règle d’or est de la maitriser, la gérer et non la subir. Et gérer c’est prévenir. Dans son livre3, le Dr Gérard Apfeldorfer, psychiatre, spécialiste des comportements, distingue quatre styles de base de comportements sociaux qui regroupent trois mauvaises stratégies et une bonne : les comportements passifs, passifs-agressifs, agressifs et assertifs. Nous allons nous attarder un peu sur le dernier car c’est le bon comportement. Etre assertif, c’est être capable d’exprimer son avis sans stress et dans le respect de l’autre dit-il. Cela évitera l’accrochage trop violent avec l’instauration d’un leadership de transformation : les idées avant tout. C’est ce comportement positif qu’il faut chercher à promouvoir et il est temps pour le réussir, d’approfondir la réflexion pour développer et intégrer dans les curricula de formation, des programmes de développement des compétences socio comportementales visant à renforcer l'adaptation affective depuis l’école maternelle jusqu’à l’université. La principale conséquence de cette ambition novatrice est de concourir au mieux-être pour aider les apprenants à prendre le contrôle de leur vie et de pouvoir bien éduquer leurs émotions, bien gérer leur stress en travaillant sur ces trois éléments : les pensées, les émotions et le comportement. L’idée est d’anticiper et même d'éviter une crise avant qu'elle ne survienne.
Le développement de ces compétences utiles à la vie permet de réduire les risques au sein de toute la communauté éducative. Derrière cette idée se trouvent la protection et la promotion du bien-être psychosocial positif, et au-delà, la prévention et le traitement des problèmes de santé mentale (différente des troubles mentaux ou de la maladie mentale) par le renforcement des compétences socio-cognitivo-comportementales (conscience de soi, maitrise de soi, capacité à prendre des décisions constructives etc.). La place des compétences psychosociales dans le dispositif de formation à l’école est donc un enjeu majeur pour réussir le développement psychologique et cognitif de l’enfant ou de l’adolescent, de l’épanouissement de ses talents et la construction réussie de sa citoyenneté. Une bonne politique d’anticipation doit être prophylactique et préventive, et non pas simplement symptomatique ou curative. Si on attend toujours que le mal se produise pour réagir, les frais de réparation s’avèrent plus coûteux et moins efficaces. En bon pilote on ne doit pas attendre que les pannes arrivent pour les traiter. On doit développer la culture de l’anticipation et miser sur le partenariat entre plusieurs acteurs comme ceux de la santé et de l’éducation par exemple. Les autres pays l’ont réussi. Pourquoi pas nous ?
Amar NIANG
Conseiller en Travail social
Chef de la Division Prophylaxie sociale et Accompagnement psychosocial (DAMS/DGAS/MSAS) koramar19@gmail.com
Promouvoir les compétences psychosociales : une approche préventive pour le bien-être et le développement des jeunes a travers la culture ,l'histoire , mais aussi la promotion de notre dignite ,des valeurs intrinseques de vie commune sociétale au dela de la VERITE RETABLIE . MERCI
Bonne réaction