DE WADE A MACKY : L’OBSESSION DU POUVOIR ! (PAR IBRAHIMA THIAM)

15 - Novembre - 2019

L’opposition doit arrêter de se focaliser sur le débat du troisième mandat présidentiel de Macky Sall. Cette question est réglée définitivement. Nul ne peut exercer dans notre pays deux mandats consécutifs. Si le Président Macky Sall a la tentation d’un 3è mandat. Il a droit d’en rêver comme son père et mentor politique Abdoulaye Wade l’avait imaginé en son temps.

Je rappelle que le président Wade avait présumé de ses forces et était resté prisonnier d'un système de pensée archaïque. Le mépris du peuple, de ses institutions, de tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui. Résultat des courses, Abdoulaye Wade a emprunté la petite porte de sortie. Il aurait pu se réserver un autre destin. L’histoire politique retiendra surtout de lui sa cuisante défaite en 2012, apparentée à un référendum contre sa candidature illégale.

Macky Sall à la différence de son mentor, peut tirer des leçons de cette aventure. Il a l’opportunité de pouvoir méditer sur le respect de l’engagement politique, éthique et moral mais surtout des conséquences d’un énième tripatouillage constitutionnel. Si le conseil constitutionnel est toujours prompt à trouver les voix et moyens pour honorer ses désirs et sa volonté, le peuple reste néanmoins souverain pour choisir ses dirigeants. Le président peut en effet interdire à sa majorité d’en débattre mais il ne peut empêcher les psychiatres de se pencher sur la « folie du pouvoir » ou le « pouvoir de la folie des présidents africains ».

En revanche, il n’est pas indispensable qu’il y ait unité, consensus ou unanimité de l’opposition. L’important est qu’elle propose dans ce contexte tourmenté, des projets de société alternatifs. Il est regrettable , que l’agenda de Macky Sall soit l’unique marqueur politique pour l’opposition. Ses adversaires sortent souvent du bois pour clouer au pilori ses décisions et celles de son gouvernement mais les dénonciations-accusations ne doivent pas être le seul fonds de commerce des leaders politiques. Le peuple sénégalais a besoin d’un nouveau souffle après plusieurs années de dégradations économiques et sociales. Et il ne peut s’offrir le luxe de confier le pouvoir à des marchands d’illusions ou des populistes.

Je ne cesse de dénoncer depuis très longtemps des coalitions de circonstances des partis politiques qui se liguent à chaque échéance électorale, mus par leurs seuls intérêts. Les acteurs politiques doivent cesser de courir après les victoires électorales sans prendre le temps de construire une réelle alternative.

Ibrahima Thiam, Président Autre Avenir

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

04 - Juillet - 2022

RALLIEMENT : MOUNIROU KANE DU PDS REJOINT BBY

"Après plusieurs semaines d’une intense réflexion, j’ai décidé de mettre un terme à mon engagement politique de plus d’une décennie au...

03 - Juillet - 2022

La dictature n’est jamais meilleure que la démocratie (Mary Tew Niane)

En ce dimanche matin, des pensées critiques se bousculent dans ma tête. Je me pose des questions qu’on ne doit pas se poser. Du moins, c’est ce que pensent les...

03 - Juillet - 2022

THIERNO ALASSANE SALL : « SONKO ET CIE DOIVENT S’EXCUSER DEVANT LES SÉNÉGALAIS… »

« Il y aura bien élection le 31 juillet prochain pour les législatives et Yewwi Askan wi va bien y prendre part. Ils ont décidé de revenir à de meilleurs...

03 - Juillet - 2022

Guy M. Sagna : « Pourquoi j’ai accepté de parler hier avec Benoît Sambou »

Je suis interpellé par des gens qui me demandent pourquoi j’ai accepté de parler hier avec Benoît Sambou de l’APR après toutes les fausses accusations contre...

03 - Juillet - 2022

SOMMET D'ACCRA : LA CEDEAO LÈVE LES SANCTIONS COMMERCIALES ET FINANCIÈRES CONTRE LE MALI

Les leaders ouest-africains ont levé dimanche à Accra les sanctions commerciales et financières qui affectaient le Mali depuis janvier et validé le nouveau calendrier...