DEBAT : LA REPONSE DE MAMADOU DEME A BEN YAHYA SY DE LA CCR/FRANCE

19 - Février - 2024

Merci mon frère Ben YAKHYA pour votre interpellation
Je remercie beaucoup mon jeune frère BEN YAKHYA SY, pour qui j’ai beaucoup d’affection et de considération et il le sait d’ailleurs. Il connait les raisons profondes de nos liens qui ne sont pas fondés sur des postures politiciennes conjoncturelles, mais qui sont ancrées dans l’affirmation d’une cause commune citoyenne et historique, dont le Président MAMADOU DIA en est la référence et la raison d’être.
Je le remercie pour l’expression de son courage habituel et lui reconnait objectivement que me porter une contradiction politique est de l’ordre normal des choses, dès lors que nous appartenons à des organisations politiques différentes, même si pendant plusieurs années nous avons des parcours communs engagés au sein de BENNOO BOKK YAAKAAR, coalition que j’ai quittée depuis un certain temps.
Il l’a fait comme à son habitude de le faire et il est le seul à avoir ce courage à oser m’affronter publiquement dans son camp de BENNOO, dans son parti et au sein des organisations affiliées à celui-ci, membres de la DSE APR de France ; au sein de ce réseau politique, il a toujours eu le courage de dire ce qu’il pense et ce à quoi il croit, contrairement à d’autres cadres et responsables comme lui, osent penser tout bas ce qu’ils n’osent pas dire tout haut par lâcheté, opportunisme et stratégie alimentaire. Son courage politique à défendre son camp, ne lui a pas apporté grand-chose, car Macky SALL a préféré promouvoir des incompétents alimentaires (la preuve, personne n’osait sortir défendre le président sauf lui), contrairement à lui porteur d’un curriculum plus qu’honorable et opportun pour une ou plusieurs missions de services publics.
Que BEN YAKHYA m’interpelle et dis ne pas être d’accord avec moi, est une fierté non feinte pour moi. Cependant, je veux réaffirmer publiquement et solennellement, que je maintiens mes propos et je les assume en les précisant même.
Les temporalités politiques choisies par BEN YAHYA ne sont pas dans une même logique d’évènements politiques. Comparer n’est pas raison.
Entre 2016 et 2017, période pendant laquelle le président MACKY a agité le chiffon rouge de la réduction de son mandat à cinq alors que celui-ci devrait se terminer en 2019, il était dans un jeu politicien de perturbation des stratégies de lutte de l’opposition qui, à travers leurs réseaux propres s’affirmaient en coalition, dans une perspective de dangerosité pour le régime.IL a proposé la réduction de son mandat à cinq ans dans la configuration politicienne et instrumentalisée.
Au sein de BENNOO, j’étais un des rares responsables politiques à m’opposer à cette perspective, ce qui avait valu à mon plénipotentiaire qui siégeait à la conférence des leaders de MACKY 2012 coalition dont mon parti est cofondateur avec d’autres et qui était reçu en audience par le Président de la République. Celui-ci fut digne et à la hauteur de sa mission car il eut les mots justes en réponse au président Macky SALL.
Le président de la République est un habitué de ces faits. Tous ceux qui sont avec lui ne sont que des instruments, des variables et des faire-valoir au gré des rapports de forces qui se présentent à lui. En février 2012 au soir du premier tour, il négocia la création de BENNOO avec TANOR DIENG, MOUSTAPHA NIASSE, DANSOKHO, BATHILY, IDRISSA SECK et d’autres, sans en informer sa coalition MACKY 2012 qui l’a qualifié pour le deuxième tour. Nous tous, avons entendu cette nouvelle alliance à la radio et à la télévision et les réseaux sociaux. En 2013, il réitéra le même procédé avec l’acte trois de la décentralisation, supprimant les collectivités régionales monopolisées par LE PS, L’AFP et le PDS, créant de nouvelles entités territoriales notamment le département et la communalisation intégrale sans aucune étude pertinente préalable des risques. Le dessein était politique, celui de créer une nouvelle densité territoriale par laquelle l’APR avait le monopole et le contrôle sur l’étendue du territoire.
En 2017, il était facile pour MACKY, de se plier à la décision et à l’injonction du conseil constitutionnel d’alors. Car, au fond de lui-même il était dans un jeu politique d’animation de l’espace politique et de créer une communication politique évènementielle sur laquelle s’accrochera l’opposition qui n’a pas de programme politique en dehors de la personne de MACKY SALL. 2024 c’est tout autre chose. C’est une stratégie de conservation du pouvoir dans une logique de dévolution et de préservation de l’après, dans la fin de l’exercice du pouvoir avec un risque sérieux de non-aboutissement à court terme. Les incertitudes et les bisbilles de déstabilisation inhérente d’abord en interne à BENNOO et à L’APR et la recherche des moyens de contournements sont en partie responsables de ce qui est arrivé. Beaucoup d’intérêts et des besoins de protections à postériori sont le soubassement de ce report recherché.
L’élimination inattendue de KARIM WADE et la découverte a postériori de la double nationalité de ROSE WARDINI ne sont que des tremplins et des faire-valoir dans le processus de Formation et de formulation d’une décision.
Ces aspects sont le marché- pied d’une décision cachée et concertée avec WALLU (lors du dernier dialogue politique qui au fait était un monologue, le président n’a pas laissé la parole libre, il l’a donné avec ceux qui il voulait négocier pour contourner OUSMANE SONKO dont je ne partage pas le projet de société d’insurrection et de violence. KISAL qui était présent lui a remis en mains propres, un mémorandum dans lequel nous dénoncions par anticipation des accords souterrains au gré des rapports de forces du moment), il a laissé passer la proposition de création du groupe parlementaire et sa proposition de loi constitutionnelle rendue possible par les voix des députés de BENNOO. Je connais BENNOO pour y avoir été pendant 10 ans et compte tenu de verticalité du pouvoir, aucun niveau de cette coalition n’aurait osé accompagner WALLU sans l’accord tacite non écrit de qui on sait.
Pour que si ça marche, il déroule son plan et que si ça ne marche pas, il active la constitution et la séparation des pouvoirs. Ainsi un report calculé sur la durée, permettant à KARIM de revenir dans le jeu politique (lors de son éviction, son père fût -il ancien président de la République avait demandé la dissolution du conseil constitutionnel avant d’activer son groupe parlementaire et de signer un appel au dialogue tronqué avec le Président ABDOU DIOUF) et de repositionner la candidature à BENNOO dans la perspective ou non de celle d’AMADOU BA. Connaissant BENNOO de l’intérieur durant dix ans, je sais qu’aucune initiative ne peut être prise ni vulgarisée, ni mise en œuvre sans son consentement selon le format qu’il aura choisi et décidé. La preuve sur le choix du candidat de BENNOO, sa gestion à géométrie variable des récalcitrants, soit qu’on s’appelle MAME BOYE DIAO ou MAME MBAYE NIANG, ou SOULEYMANE JULES DIOP. Ceci constitue mon jeune Frère, une manipulation, une imposture et un complotisme d’ETAT porté par WALLU et BENNOO pour redessiner un nouveau contour du paysage politique sénégalais avec l’aval tacite des présidents ABDOULAYE WADE et MACKY SALL.
Le président de la République a cherché à se saisir de cette opportunité en dégageant sa responsabilité tout en se montrant légaliste sur la séparation des pouvoirs, tout en veillant à satisfaire et à réunir son coup politique.
Mais c’était sans compter sur le conseil constitutionnel, Sali et meurtri par les accusations portées contre lui par KARIM WADE et le groupe WALLU, et qui n’a pas ressenti le soutien du Président sur cette confrontation conflictuelle interinstitutionnelle, et a pris cette décision idoine que je salue même si elle comporte des parts d’ombre et des insuffisances.
Aussi cher frère, je remercie le président de la République d’avoir révélé involontairement le caractère faux et sale de certains acteurs de la scène politique sénégalaise. Une hypocrisie manifeste d’acteurs qui ont demandé au président de s’impliquer dans le processus électoral, cherchant à lui forcer la main pour un report des élections alors que cette décision du président les arrangeait tous.
Plus hypocrite que ça il n’y en a pas. Certains d’entre eux sont porteurs d’une binationalité, comme certains candidats retenus ont la double nationalité française, américaine et suisse, mais qui ont choisi par duplicité le parjure et le mensonge au peuple pour trahir le serment sur la nationalité dans la déclaration sur l’honneur.
En ce qui me concerne, je n’ai jamais caché ma binationalité. L’aurais-je voulu, cela serait impossible compte tenu de mon parcours professionnel en France qui est de notoriété publique. Et connaissant la sociographie des citoyennetés plurielles, des acteurs politiques du Sénégal depuis bien avant l’indépendance jusqu’à notre accession à la souveraineté nationale et compte tenu de la place et le rôle des diasporas sénégalaises devenus électeurs, j’ai publiquement annoncé la suppression de cette disposition et de celle de la discrimination hypocrite liée à l’âge dans l’exercice du pouvoir au Sénégal dans notre constitution, au regard de ce qui se passe dans le monde et de la gouvernance des grandes puissances du monde. Je l’ai clairement affirmé publiquement lors de ma conférence de presse sur mon projet politique en direction des diasporas sénégalaises.
Ces acteurs politiques qui se servent du parjure et qui avancent masqués, valent-ils mieux que
MACKY SALL, dans sa posture actuelle, qui a voulu tricher mais n’a pas réussi grâce à la vigilance des segments pluriels de notre peuple ?
Pour le bilan auquel tu fais l’éloge, il n’appartient pas à MACKY SALL tout seul ;il est son bilan à titre personnel, mais aussi de son parti et ses milliers de militants, de ses alliés de BENNOO et de hors BENNO , notamment de la grande majorité présidentielle et leurs membres , qui chacun là où il est ,a apporté sa contribution à l’édifice du succès de l’action matérielle et infrastructurelle de la gouvernance du Président MACKY SALL qui restera dans l’histoire des réalisations dans notre pays n’en déplaise à qui que ça soit. Quant au volet immatériel de sa gouvernance, c’est autre chose.
Et au vu de toute cette argumentation, je confirme mon jeune frère, que mon parti KISAL SENEGAL et la coalition MOOBAL SENEGAL qui ont porté ma candidature à la candidature seront présents au dialogue national pour le Sénégal et son peuple dès que nous aurions eu connaissance de la date et des modalités de participation.
MAMADOU DEME
Sociologue des migrations et du développement, expert consultant : migrations et développement, migrations et sociétés, diasporas et territorialités, codéveloppements-coopérations décentralisées, Expert des politiques publiques en éducation populaire et de la jeunesse
Auditeur de L’IHEDN (institut des hautes études de défense nationale de Paris)
Ancien haut conseiller des collectivités territoriales de la République du Sénégal
PRESIDENT DU PARTI KISAL SENEGAAL ET LEADER DE LA COALITION MOOBAL SENEGAAL

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