DEBAT SUR LE TROISIEME MANDAT : BIRAHIM CAMARA EXPRIME SON DEPIT

24 - Novembre - 2022

Les dix-sept millions de Sénégalais prononcent en moyenne trois fois par jour l'un des mots suivants : " mandat, candidature, quinquennat et nul".
Depuis le 25 février 2019, études, formation et travail sont satanisés pour déifier la politique.
Ce verbiage typiquement sénégalais, souvent ethniciste et régionaliste, remplace celui de la prière au point que ces quatre mots employés hors contexte, dament le pion à la Fatiha et à Avé Maria.
Le comble réside dans :" Macky est un bon président mais son entourage est mauvais ".
A y réfléchir au premier degré, ce sont les compétences du président de la république qui sont niées en termes de choix qualitatifs de ses proches collaborateurs.
Ces contradictions cacophoniques sont reprises et relayées par la presse dans son ensemble au détriment des sujets sociaux, économiques, sécuritaires etc.… relégués au tout dernier plan par des pseudo chroniqueurs et des polémistes attitrés.
Les plus audacieux, sans la moindre culture juridique, se prennent pour Carcassonne ou Duverger pour interpréter dans tous les sens les deux alinéas de l'article 27 et l'alinéa 7 de l'article 103 de la constitution de 2016.
Les plus téméraires, autoproclamés spécialistes du droit constitutionnel ou de sciences politiques, s'entredéchirent par des injures et des insultes sur les plateaux pour nous tympaniser avec leurs " senegaliseries " à moins d'un franc cfa dévalué.
Sans aucun respect ni pour Molière ni pour Kocc Barma . Leopold Sedar Senghor, Cheickh Anta Diop et Sembene Ousmane ne dorment plus.
Nos marchés, nos places publiques, nos églises, nos mosquées, nos transports, nos écoles, nos hôpitaux et même nos morgues et nos cimetières sont envahis par celles et ceux qui ignorent leur propre ignorance.
Nos administrations territoriales et centrales sont transformées en amphithéâtres où se disputent idioties et âneries et rivalisent par des devinettes, des proverbes et des " tassous " financés par des manipulateurs tapis dans l'ombre qui croient que le calendrier du président de la république dépend de leur bon vouloir .
Au mépris des dispositions constitutionnelles définissant les critères de déclaration et de recevabilité des candidatures aux élections " ces wax sa xalateurs " se font mandataires de Macky Sall , de Ousmane Sonko , de Karim Wade ou de Khalifa Sall qu'ils ne voient même pas en rêve .
La presse sénégalaise (écrite, radiophonique, télévisuelle et en ligne) a une autre vocation ou une autre mission qui consiste à informer vrai et juste mais surtout à éveiller, à former et éduquer que de vulgariser ou de relayer des discours qui menacent la cohésion nationale.

Commentaires
1 commentaires
Auteur : Posté le : 25/11/2022 à 19h14

Merci doyen Camara pour ce beau texte explicite de l'état de notre belle nation. Mais ne nous trompons pas, cela devient de plus en plus évident que le salut de notre peuple viendra sans aucun doute de sa diaspora si tenté que cette dernière veuille prendre ses responsabilités vis à vis de l'histoire. Les purs produits du landerneau politique sénégalais ne changerons rien dans ce pays car aucun d'entre eux n'a le courage de défaire ce noeud que constitue les troix pouvoirs(administratif, religieux, coutumier) qui étrangle la masse populaire. L'adage ne dit il pas qu'on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis.

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