DECLARATION DE LA COALITION MOOBAL SENEGAAL : POURQUOI « NOUS CHOISISSONS DE NE PAS ALLER VOTER LE 17 NOVEMBRE 2024 »

30 - Octobre - 2024

« Nous choisissons de ne pas aller voter le 17 novembre 2024 » La coalition MOOBAL SENEGAAL, choisit en son âme et conscience de ne pas participer à l’animation du
processus électoral engagé pour les législatives du 17 novembre2024.
Compte tenu de la situation politique tumultueuse et le temps impartis pour l’organisation des élections législatives, nous ne nous retrouvons pas dans les différents formats qui concourent à l’expression du suffrage universel.
Cette grave décision est un choix collectif assumé et un droit fondamental pour tout citoyen. Lorsqu’un idéal lui est présenté à un peuple, il a le choix de l’accepter ou de le refuser, si ce qui lui est proposé ne correspond pas
à sa vision politique et sociétale de son pays.
Nos militants nous disent qu’ils ne comprennent pas l’évolution actuel du processus électoral et qu’ils sont en
incapacité de pouvoir choisir.
Premièrement, nous refusons collectivement le piège manifeste d’une confrontation entre deux pôles, entre ceux qui étaient là longtemps avant, imbus de leurs certitudes et ceux qui gouvernent avec leurs utopies.
Nous ne soutiendrons pas des coalitions ou les inter-coalitions contre nature, illisibles et incompréhensible.
Nombreuses parmi elles, ont pour objectifs non avouables de revenir sur la perpétuation des privilèges d’avant, de gagner une ou des immunités susceptibles de se protéger contre des risques à venir. Exemple, la reddition des comptes pour lesquels des réponses pourraient leurs être demandées.
Deuxièmement, l’alternance démocratique apaisée, a donné au Sénégal une plus grande envergure démocratique internationale. Elle est voulue par le peuple et sa jeunesse non récompensée jusqu’ici, est en voie de devenir une alternative tronquée et trompeuse par rapport à quoi notre peuple souverain s’est mobilisé le 24 mars 2024.
La grille de lecture que les nouvelles autorités offrent à notre appréciation dans l’animation des institutions de la république et dans la prospective sénégalaise du développement porteuse de souveraineté nationale pour maintenant, demain et après-demain, est illisible, incompréhensible. Elle ressemble étrangement à ce qui était
là avant.
Notre intelligence est encore d’avantage perturbée par ces transhumances décriées par les militants, mais acceptées en haut lieu sans l’exprimer publiquement afin de s’assurer de la victoire et de la majorité parlementaire à l’issue du scrutin du 17 novembre 2024.
Le double jeu de rôle entre le Président de la République et son Premier Ministre, sur l’affaire Samba NDIAYE, le premier en réaffirmant sa prééminence constitutionnelle sur les nominations à l’opinion publique, que nous avons approuvons d’une part, et d’autre part, le premier ministre, président du parti, agissant pour prévenir le mécontentement de ses militants et la contestation qui couve, est la clé de voûte d’une stratégie électorale partagée.
La notion de pardon est le parchemin par lequel la couleuvre doit être avalée. Ainsi de part et d’autre, nous assistons à des ravalements de salives qui dénonçaient à l’époque, l’innommable, l’indéfendable, comme si la
réalisation de l’objet politique à court terme vaut toutes les chandelles et toutes les contorsions.
Troisièmement, notre peuple est pluriel à travers ses composantes qui respirent pleinement la vie et s’acceptent par leurs origines communes métissées et façonnées par l’histoire et la géographie. La communauté sérère étant le pivot dans la construction de notre cohésion sociale, culturelle, multiculturelle et multilingue.

Curieusement, le Président Bassirou DIOMAYE FAYE fait comme Macky SALL dans sa communication politique de gouvernance. Quand Macky SALL parlait au peuple sénégalais, il craignait de s’exprimer en pulaar pour ne pas être accusé de faire du « Neddo ko bandum ». Dans sa non-expression en pulaar, il empêche les autres langues nationales constitutionnellement reconnues, les privant ainsi d’être des outils de vulgarisation de la citoyenneté à l’échelle de nos territoires et terroirs et de leurs communautés.
Dans ses différentes apparitions, nous constatons que le Président Bassirou DIOMAYE ne veut pas s’exprimer en sérère, comme si cette langue n’est pas apte à porter une communication politique gouvernementale. En agissant ainsi, il adopte l’attitude de son prédécesseur.
Cette préférence ethnolinguistique d’une langue au détriment des autres peut créer des frustrations inutiles à notre pays. Cette stratégie de suprémacisme culturelle et linguistique est institutionnellement assumée en violant les principes constitutionnels d’égalité. Nous ne nous retrouvons pas dans cette posture présidentielle et nous la rejetons fermement.
Quatrièmement, nombreux ont été les Sénégalais qui ont été surpris et perturbés par l’absence de compassion du Président de la République sur les évènements en cours dans le Daandé Maayo du Fuuta et du Waaalo Brack. Son expression de solidarité nationale sélective et partisane en faveur de Bakel, de Kédougou et de Tambacounda, dont les populations ont été terriblement touchées par ces inondations, le Daandé Maayo et le Waalo méritent au même titre que tout le monde une expression de solidarité nationale. Comment comprendre cette différenciation sociale et cette discrimination dans l’expression publique de la solidarité nationale entre les composantes d’un même peuple qui l’a élu en toute liberté.
Les populations du Fuuta et du Waalo ne sont pas dignes d’intérêts ? même si leurs terres, leurs champs, leurs cours d’eaux, et les minerais que renferment leurs sols semblent faire l’objet de priorités exogènes à leurs risques et périls.
DAMIIDO MAAYATA KO E DAMAL SUUDU PENOOWO – KUY XAARANSI SI BUNTU FENKAT LA DEE
Le Président MAMADOU DIA disait « S’il y a un conflit entre la morale et la politique, je préfère me ranger du côté de la morale. Nous devons tous ne pas confondre la dignité de la fonction avec le luxe et le gaspillage chez les représentants d’un peuple aussi démuni que le nôtre. Quand, on s’engage dans une lutte n’ayant d’autres motivations que le souci de servir son pays, on se met au service du bien. Et quand, on a la responsabilité de dire la vérité et le devoir de dénoncer le mensonge et que l’on décide volontairement par peur ou par calcul de
faire autrement, on offense Dieu et on trahit les hommes »
Cette vision de la chose politique et publique est celle de la coalition MOOBAL SENEGAAL.

Fait à Dakar
Le 29/10/2024
Mamadou DEME
Président de la Coalition MOOBAL SENEGAAL

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