Délibéré du procès de Khalifa Sall : l'opposition réagit

03 - Janvier - 2019

Des leaders de l'opposition étaient présents, ce matin, à la Cour suprême, pour assister à l'audience de délibération du procès en cassation de Khalifa Sall. "Déçus", ils ont, à l'unanimité, tiré sur la justice qu'ils accusent d'être aux ordres de l'Exécutif.

Me Mame Adama Guèye, Coordonnateur Pose : "Une justice au diapason du calendrier électoral"
"Je ne suis absolument pas surpris par cette décision qui confirme l'instrumentalisation de la justice. Tout le monde sait parfaitement que c'était prévisible que la Cour suprême allait rejeter les pourvois de Khalifa Sall pour son élimination programmé, parce qu'il s'agissait de donner un moyen au Conseil constitutionnel d'éliminer Khalifa Sall. Donc, je ne suis vraiment pas surpris. Cette affaire étant inscrite au Guinness des records, parce qu'on n'a jamais vu une décision de justice rendue dans un délai aussi rapide. On constate que la justice a été mise au diapason du calendrier électoral et c'est absolument regrettable. Aucun démocrate ne peut accepter cette situation. Mais il ne faut pas qu'on se leurre, nous avons une justice instrumentalisée."

Moussa Tine (Taxawu Senegaal) : "Un recul dans le cadre de notre politique de décentralisation"
"Nous avions dit, depuis le départ, que cette procédure n'avait pas été programmée par une quelconque préservation des deniers publics, mais que le seul objectif qui était poursuivi, c'était de faire en sorte que Khalifa Sall ne puisse pas être candidat à la prochaine élection présidentielle. Nous ne sommes pas surpris, mais nous sommes effectivement étonnés par la décision rendue par le juge. Malgré les avancées que nous avons pu faire en matière de décentralisation, aussi bien chez nous que dans d'autres pays, aujourd'hui, le juge de cassation dit aux Sénégalais que l'argent de la ville de Dakar appartient maintenant à l'État. Cela veut dire que maintenant, chaque Sénégalais qui a un problème avec une collectivité locale, a la possibilité de saisir directement l'État du Sénégal. C'est un étonnement, c'est un recul dans le cadre de notre politique de décentralisation."

Déthié Fall (Rewmi) : "Organiser la riposte"
"Nous avons une grosse déception. Nous exprimons cette déception de voir cet acharnement en utilisant la justice à tous les niveaux pour écarter un adversaire politique, le charger. Le président Macky Sall travaille tous les jours à affaiblir notre démocratie et Khalifa Sall, qui est un élu de Dakar, ne mérite pas ce sort. Il a été choisi parmi tant d'autres candidats pour être porté à la tête de la mairie de Dakar. Il a été choisi par les Sénégalais pour être député du peuple. Le président Macky Sall, parce qu'il a peur de perdre l'élection présidentielle, ne devrait pas avoir une telle attitude contre un adversaire politique. C'est regrettable de le voir s'assoir sur notre démocratie, la piétiner quotidiennement. Il appartient à l'opposition, et je l'ai dit hier, d'organiser la riposte nécessaire pour l'amener à rester sur les limites républicaines qu'il a décidé de franchir. J'ai le cœur meurtri d'assister à cette audience."

Seneweb.com

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

22 - Février - 2024

LE SENEGAL EN CRISE POLITIQUE SUSPENDU A LA PRISE DE PAROLE DE MACKY SALL

Le président du Sénégal doit prendre la parole ce jeudi dans la soirée. Il pourrait préciser ses plans pour organiser la présidentielle, qui a...

22 - Février - 2024

REPORT DE LA PRESIDENTIELLE AU SENEGAL : L’OPERATION DEMINAGE DES DEPUTES DE BBY A PARIS

Pouvoir aux abois cherche soutien à Paris. « Alors que l’annulation du scrutin préoccupe la communauté internationale, quatre parlementaires de la majorité...

22 - Février - 2024

CES MOUVEMENTS ET « MANŒUVRES » DE NATURE A COMPROMETTRE LA SURVIE DE CET OLIGOPOLE POLITIQUE (OSWALD SARR)

Les atermoiements du régime actuel face à une fin de règne certaine nous fait penser à ces mots de Spinoza dans son traité théologico-politique. «...

21 - Février - 2024

Libération de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko : Aïssata Tall Sall entretient le flou

Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice n’a pas donné de réponses claires sur la libération d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye. Une telle...

21 - Février - 2024

PDS et Cie insistent que la « reprise du processus n’est pas négociable »

Le Front Démocratique Pour une Election Inclusive s’est réuni ce 20 février 2024. Il prend acte de la décision du Conseil constitutionnel modifiant la liste des...