DIALOGUE NATIONAL : L'OPPOSITION SECOUE FAMARA SAGNA

15 - Janvier - 2020

La première réunion du comité de pilotage du dialogue national a démarré hier dans la discorde. L’opposition dénonce l’intégration à son insu de 40 autres membres dans ce comité qui comptait déjà 86 membres, soit au total 126. Famara Ibrahima Sagna assume tout.

Premier jour, premier accroc. C’est le constat à l’ouverture du dialogue national hier au 10e étage du Building administratif Mamadou Dia. En effet, l’opposition a été surprise de voir le comité de pilotage dirigé par Famara Ibrahima Sagna ajouter 40 membres au 86 qui composaient déjà le comité, soit un total de 126 membres.

Et le coordonnateur du Front de résistance nationale (Frn) déplore que les différentes composantes n’en soient pas informés et ne l’apprennent qu’à la lecture de la liste. «C’est ce matin que nous avons appris qu’il y a un nouveau décret qui a été pris et qui a intégré 40 autres personnes dans le comité de pilotage. Ce qui fait 50% du nombre initial. Cela nous pose problème, car depuis le début c’était le consensus qui prévalait. Nous n’avons aucun problème par rapport aux personnalités choisies. Le problème, c’est la démarche non consensuelle et unilatérale par rapport même à la suite du dialogue. Le choix du président du comité de pilotage a été fait par consensus, tout comme celui du président de la Commission du dialogue politique. C’est cette démarche consensuelle et participative qui doit être valable pour tout le reste», a plaidé Moctar Sourang.

Il estime que c’est une «préoccupation importante» de l’opposition. Pour lui, le dialogue national, bien qu’initié par le président de la République, doit se dérouler entre les différents acteurs. «Le consensus doit être le mode de décision. Au niveau de l’opposition, nous nous retrouverons pour apprécier cette situation», promet-il.

Babacar Gaye d’And suxali sopi relève le caractère illégal de la désignation des 40 autres membres. Il rappelle que c’est le décret 2019-22-79 qui a créé le comité de pilotage et qu’il appartient aux membres de décider de l’opportunité d’adjoindre des personnalités au comité.

Benoît Sambou ne partage pas cette position de l’opposition. Représentant la majorité présidentielle, il soutient que le premier décret dispose que le président du comité de pilotage pouvait s’adjoindre d’autres personnalités pour compléter et l’aider dans le travail. «Donc, c’est tout à fait légal et ce décret a été pris le 31 décembre et il a été publié», a-t-il dit.

Famara Sagna : «Les 40 de plus, c’est moi. Mes chers amis, fusillez-moi !»

Oumar Sarr aussi a fait état de ses inquiétudes. «On dit par exemple que les décisions des commissions thématiques sont adoptées par consensus ou, à défaut, par vote positif de la majorité des membres présents», a-t-il indiqué à Famara Ibrahima Sagna. Ce dernier a vite fait de rassurer et de préciser qu’il ne s’agit que d’un «avantprojet» qui sert de «base de discussion».

Le président du comité de pilotage du dialogue national apporte aussi d’autres réponses aux préoccupations de Moctar Sourang. «Il n’y a pas de malice derrière la nomination de 40 autres personnes au comité de pilotage du dialogue national. J’ai proposé au chef de l’Etat qu’on installe trois nouvelles commissions : une commission pour la Modernisation de l’Etat et la lutte contre la corruption, une commission Décentralisation et territorialisation des politiques et une commission de Synthèse», a-t-il souligné.

Il ajoute : «J’ai été écouté par le président de la République. Il a fait monter le nombre de commissions de cinq à huit.» M. Sagna, qui dit avoir remarqué qu’il y avait 90% d’hommes, a alors proposé une discrimination positive qui a abouti à 80% de femmes dans la liste des 40 personnes rajoutées.

«Il n’y a aucune volonté politique, mais simple un désir de réparer une erreur. Il n’y a aucune manipulation, personne ne me manipule. S’il y a erreur en l’occurrence, j’assume l’essentiel de l’erreur parce que c’est moi qui ai dit au président de la République d’augmenter le nombre dès le départ et de mettre des femmes méritantes. Alors s’il faut en vouloir à quelqu’un, mes chers amis, fusillez-moi ! Je vous assure que le Président n’est pour rien dans cette affaire, c’est moi», a-t-il insisté.

Le Quotidien

Commentaires
0 commentaire
Laisser un commentaire
Recopiez les lettres afficher ci-dessous : Image de Contrôle

Autres actualités

15 - Novembre - 2023

Pour avoir refusé de lui remettre ses fiches de parrainages : Sonko réclame 2,5 milliards F CFA à Thiendella Fall

Ousmane Sonko a lancé une poursuite judiciaire contre Thiendella Fall, le directeur de la Dge qui refuse de lui remettre ses fiches de parrainage. L'information a été...

15 - Novembre - 2023

Course vers le Palais : « Je dis aux Sénégalais que j’arrête la collecte pour le parrainage » (Déthié Fall)

En conférence de presse ce mardi 14 novembre, le président du Parti Républicain pour le Progrès (PRP), Dethie Fall et ses collaborateurs se sont prononcés sur...

14 - Novembre - 2023

Prestation de serment des nouveaux membres de la CENA, recours de Sonko : Abdoulaye Sylla décline son «code» de conduite

Nommé par décret n°2023-2152 du 03 novembre 2023, les nouveaux membres de la Commission Électorale nationale Autonome (CENA) ont prêté serment hier, lundi 13...

14 - Novembre - 2023

Ousmane Sonko transféré à la prison du Cap Manuel depuis hier

Ousmane Sonko, le leader du Pastef n'est plus à l'hôpital, il a été transféré à la prison du Cap Manuel de Dakar, depuis hier lundi. L'information a...

13 - Novembre - 2023

CONGRES D’INVESTITURE DU CANDIDAT DU PARTI L’UNION SOCIALE LIBERALE (USL)

Ce samedi 11 novembre 2023, s’est tenue dans la salle de l’Unité africaine du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES) de Dakar, le...